ncien footballeur professionnel, Jean-Luc Arribart est désormais journaliste sportif. Il a notamment commenté des matchs pour Canal+ et TF1. Après avoir commenté la Coupe du monde féminine l’été dernier, il entame une nouvelle saison aux commentaires de la Ligue 2 sur Eurosport. [IMG]https://www.interviewsport.fr/wp-*******/images3/arribart1.jpg[/IMG]
Jean-Luc, revenons tout d’abord rapidement sur votre carrière de joueur professionnel de football. Quel est le moment qui vous a le plus marqué ?
C’est dur de choisir un moment particulier parce qu’il y a beaucoup plus de peines que de joies dans la vie d’un footballeur professionnel. Mais il y a des moments qui sont délicieux et qui sont plus passionnants à vivre que d’autres. Je voudrais mettre en exergue un événement qui s’est passé juste avant le début de ma carrière professionnelle : la victoire en Coupe Gambardella avec le Stade Rennais, en 1973. C’est un moment très fort, qui a précédé de quelques mois mon premier match en pro.
Vous avez arrêté votre carrière de footballeur en 1988. Comment en êtes-vous arrivé à devenir journaliste sportif ?
Ca s’est fait en 1996, juste après les Jeux d’Atlanta, quand Canal+ a lancé le pay-per-view. Ils m’ont proposé, comme à d’autres anciens footballeurs, de faire des essais de consultant. La première fois était un match à blanc, au début de la saison 1996-1997. Je m’en souviens très bien : c’était une rencontre entre Rennes et Nice. C’est amusant d’ailleurs, parce que Rennes-Nice a été mon premier match en pro à domicile (mon premier match ayant eu lieu quelques jours plus tôt à Reims), et le premier match que j’ai fait à la télé comme consultant était aussi un Rennes-Nice ! On avait fait les deux premières journées à blanc et c’est à partir de la troisième journée que les matchs ont été diffusés.
Pouvez-vous nous détailler votre parcours de journaliste sportif jusqu’à aujourd’hui ?
Je crois que ce que je faisais leur a plu assez rapidement. J’ai commencé à faire des matchs plus importants. Puis il y a eu quelque chose de très intéressant : la Coupe du monde 1998, que j’ai commentée avec Eric Besnard pour Canal+. On était cinq équipes, le duo numéro 1 étant bien évidemment Gilardi-Biétry. Ensuite, j’ai pris la suite de Charles Biétry aux côtés de Thierry Gilardi. C’était un très bon souvenir de lui succéder.
J’ai fait ça jusqu’en décembre 1999, date à laquelle je suis parti comme directeur technique au Racing Club de Lens. Gervais Martel voulait à tout prix que je rejoigne son club comme patron technique. Malheureusement, je ne suis resté qu’un an à Lens car il y avait quelques soucis en interne avec un directeur administratif et financier qui voulait aussi absolument le pouvoir sportif.
Juste après, Thierry Gilardi m’a proposé de revenir à Canal, mais ça ne s’est pas fait. Je crois que Michel Denisot me tenait un peu rigueur d’être parti à Lens, même s’il avait donné son accord un an plus tôt. J’ai commenté de nouveau des matchs à l’occasion de la Coupe du monde 2002 : Christophe Jammot m’avait appelé pour commenter des rencontres avec Eurosport et faire des émissions. Et au bout de quinze jours, c’est-à-dire après les matchs de poule, TF1 a souhaité que je parte sur place sur place pour remplacer Guy Roux, qui reprenait l’entraînement avec Auxerre. Je suis donc allé commenter les matchs avec Christian Jeanpierre en Corée : quatre huitièmes, deux quarts, une demi et la petite finale. C’était très sympa !
Ensuite, j’ai travaillé à TF1. On faisait les matchs de Ligue des Champions avec Christian Jeanpierre et j’ai participé pendant six mois à Téléfoot. En même temps, j’ai continué à travailler avec Christophe Jammot sur Eurosport pour la Ligue 2 et la Coupe de France. Après, toujours en plus d’Eurosport, il y a eu TPS (une association entre Canal et TF1, TF1 étant la maison mère d’Eurosport). A TPS, on avait un match en exclusivité de Ligue 1 et on avait aussi des matchs anglais. Avec Christophe Josse, on partait donc en Angleterre un week-end sur deux, pour commenter deux matchs. C’était passionnant !
Puis il y a eu la Coupe du monde 2006, que j’ai faite aussi pour Eurosport, avec notamment la finale que j’ai commentée sur place avec Christophe Jammot et Christian Karembeu. Il y a également eu la dernière Coupe du monde, que l’on a commentée en cabine d’Eurosport avec une émission quotidienne qu’on présentait le midi. Et aujourd’hui, je suis toujours sur Eurosport pour démarrer la nouvelle saison de Ligue 2 !
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Vous êtes actuellement journaliste pour Eurosport. Qu’est-ce qui vous plaît le plus au sein de cette chaîne ?
C’est à la fois la convivialité et le professionnalisme. C’est aussi une histoire de rencontres, avec Christophe Jammot que je connaissais un petit peu et avec d’autres journalistes avec lesquels on s’entend bien. Il y a une très bonne ambiance et un bon environnement pour faire du journalisme et des commentaires de matchs.
En juin et juillet dernier, vous avez commenté pour Eurosport la Coupe du monde féminine de football. Quels souvenirs gardez-vous de cette Coupe du monde ?
De très bons souvenirs ! Je connaissais très peu le football féminin. J’ai commencé à le connaître en fin de saison dernière, quand on a commenté les matchs de Lyon en Ligue des Champions (quart de finale, demi-finale et finale). J’avoue que j’ai découvert le haut niveau du football féminin à cette occasion-là. Et quand Eurosport nous a proposé d’aller sur place la commenter, ça a été avec beaucoup de joie. Franchement, on a pris énormément de plaisir avec Christophe Jammot à commenter les matchs de l’équipe de France féminine. C’est une Coupe du monde où les filles ont particulièrement brillé. Elles ont été à deux doigts d’aller en finale et d’être championne du monde. Il a manqué très peu de choses. En tout cas, elles ont montré qu’elles sont désormais l’une des toutes meilleures équipes du monde !
Commentez-vous un match de football féminin d’une manière différente d’un match de football masculin ?
Fondamentalement, non. Il ne faut pas comparer les deux. Un match se commente pour moi de la même manière, qu’il soit féminin ou masculin. Mon rôle est d’apporter un éclairage technique, d’essayer de bien faire comprendre le déroulement d’un match, de donner des clés à des observateurs. On accompagne le match de la même manière sur le plan du commentaire. Evidemment, le jeu est différent de chez les garçons et ça peut amener des commentaires parfois un peu différents : il y a moins de coups francs, de simulations, de tricheries, de duels, de chocs… Il y a donc beaucoup plus de temps de jeu et un jeu plus fluide. Mais sinon, sur un plan technique, j’ai été surpris par la grande qualité de jeu des équipes qui participaient à la Coupe du monde et en particulier de l’équipe de France !
Vous avez été directeur technique du RC Lens pendant un an en 2000 et vous avez pensé à reprendre le Stade de Reims en 2010. Travailler au quotidien au sein d’un club est-il l’une de vos envies actuellement ?
Ca reste une de mes envies de reprendre un club de foot, en tout cas de retourner dans un club pour vivre une belle aventure et construire quelque chose pour amener plus haut une formation qui a du potentiel. Il y a quelques dossiers, quelques projets, des gens qui font appel à moi pour s’intéresser à des clubs… Je pense que je vais finir par y retourner dans quelques temps. Ca me démange !
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Pour finir, quel est votre meilleur souvenir en tant que commentateur ?
Là aussi, c’est dur de choisir car je ne sais pas combien de matchs j’ai pu commenter depuis 1996 ! Il y a des moments particuliers, comme les Coupes du monde. Je pense à la Coupe du monde féminine que l’on a vécue dernièrement mais aussi aux Coupes du monde que j’ai couvertes pour TF1 ou Canal+. Celle de 1998 en particulier était très forte ! J’ai fait des matchs de Ligue des Champions, des matchs anglais qui m’ont beaucoup plu par l’ambiance, la qualité du jeu et l’état d’esprit.
Mais je reviendrais peut-être sur celle de 1998 avec une anecdote : c’était un match que la Croatie livrait contre l’Allemagne, en quarts de finale à Lyon. J’étais allé voir Blazevic, l’entraîneur de la Croatie, que j’avais auparavant croisé quand il était entraîneur de l’équipe de Nantes. J’ai eu l’occasion de discuter avec lui le jour même du match, quand l’équipe était en stage d’avant match. Vous vous rendez-compte, c’était quand même un quart de finale de Coupe du monde et cet entraîneur-là a discuté avec moi pendant deux heures ! Entre 12h30 et 14h30, là où normalement n’importe quel sélectionneur va manger avec son équipe et refuse évidemment d’accorder le moindre temps d’interview à un journaliste ou à un ancien joueur de foot ! On avait parlé du match, de sa conception du foot et surtout de sa stratégie pour battre les Allemands. Il avait fait des croquis, des schémas sur un papier, donné la composition de l’équipe… Bref, c’était un très bon moment ! Je me souviens que le soir, j’avais utilisé le carnet. C’était un moment assez fort dans mon vécu de commentateur sportif !
Merci beaucoup Jean-Luc pour votre disponibilité !