Larbi Nouar, coordinateur national du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement du secondaire et du technique (Cnapest), répond aux menaces de sanctions du ministère de l'Education
Le ministère de l'Education nationale a appelé les enseignants grévistes à reprendre les cours sous peine d'être sévèrement sanctionnés. Quelle est votre réaction?
Larbi Nouar: Le ministère a utilisé les moyens de la représsion et les menaces pour mettre fin à la grève qui est suivie par 95% des enseignants des trois palliers (primaire, moyen, secondaire). Ces menaces sont une atteinte à la dignité de l'enseignant. C'est la deuxième fois que notre ministère porte atteinte à cette dignité. La première fois a été la divulgation de la fiche de paie gonflée des enseignants.
Est ce que la grève est maintenue ?
La grève décidée lors de la réunion les 5 et 6 février de notre Conseil national est mainenue. Le conseil national est seul habilité à décider de son arrêt ou de sa poursuite. Nous avons demandé aux enseignants de tenir dès aujourd'hui des assemblées générales pour décider de la poursuite ou non de la grève après les récentes menaces de notre ministère. Demain vendredi, notre bureau national se réunira pour arrêter la date de la tenue d'un conseil national extraordinaire pour débattre des rapports émanant des wilayate et trancher sur la grève. Mais les échos font état du refus des enseignants à reprendre le travail sous la menace. C'est une question de dignité avant tout!
Votre tutelle menace les grévistes de radiation. Etes-vous inquiets ?
Le ministère ne peut pas remplacer 400.000 enseignants grévistes. Même s'il réussit à le faire, les nouveaux vont faire grève et réclamer les mêmes revendications que les enseignants radiés.
La justice a jugé votre grève illégale. Allez-vous appliquer ce jugement et arrêter la grève ?
Nous n'avons pas reçu encore cette décision de justice. Elle ne nous a pas été notifiée. Je l'ai appris par la presse. Si nous recevons la notification, nous nous soumettrons à la décision de la justice. Pour le moment, ce n'est pas le cas.
Le Cnapest et l'UNPEF sont les seuls syndicats qui ont appelé à la pousuite de la grève après la publication du nouveau régime indemnitaire du personnel de l'éducation nationale. Pourquoi ?
Ces deux syndicats sont les plus représentatifs des enseignants. Ils sont les mieux implantés en Algérie.
Quelles sont vos revendications ?
Nos revendications portent sur le régime indeminitaire, la gestion des oeuvres sociales et la médecine du travail. Le conseil national a décidé de poursuire la grève jusqu'à la satisfaction en bloc de ces trois revendications.
Et le nouveau régime indemnitaire publié récemment par votre tutelle...
Après la première grève de trois semaines observée à partir du 8 novembre dernier, une commission a élaboré un régime indemnitaire dans le cadre du plan de travail arrêté par le gouvernement. Mais le nouveau régime indemnitaire rendu public n'a pas tenu compte des propositions de la commission dans laquelle nous étions membres, ni du cadre de travail arrêté par le gouvernement. Pour les oeuvres sociales, nous nous opposons à ce qu'elles soient gérées par un syndicat.