Salut. J'ai trouvé cet article dans le journal régional " Berbères " et l'ai voulu que vous le lisiez pour prendre précautions dans notre alimentation.
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Les vétérinaires tirent la sonnette d’alarme
PUBLIÉ LE JEUDI 21 FÉVRIER 2013 00:10 ÉCRIT PAR CHERIF LAHDIRI
«Il y a danger dans votre assiette !»
Plusieurs vétérinaires que nous avons interrogés, hier, étaient unanimes : «Beaucoup de produits de consommation courante en Algérie sont potentiellement dangereux pour la santé.»
Pesticides, germes pathogènes, moisissures, toxines, résidus médicamenteux, dont les antibiotiques... Résultat : émergence de fléaux sanitaires dus aux fraudes alimentaires. «Beaucoup d’aliments contiennent des germes, à l’image des salmonelles, certaines souches pathogènes d’escherichia coli. D’autres aliments sont à l’origine de la brucellose, la tuberculose ou encore de la listériose en Algérie», affirme Dr Cherifi, vétérinaire, ayant déjà exercé en Allemagne, installé actuellement en Algérie. «Les laitages (et surtout le lait cru), la viande ou encore les œufs sont les aliments les plus infectés qui sont à l’origine de pathologies graves», explique ce vétérinaire. Les traces de salmonelle sont souvent relevées sur des filets de dinde, de poulet, les abats et les œufs.
Cette bactérie est responsable de milliers d’hospitalisations par an en Algérie. «Il faut que les producteurs soient contrôlés. Or, aucun contrôle ne se fait pour vérifier la présence ou non des antibiotiques et des résidus médicamenteux dans les viandes (rouge et blanche). Les aliments de bétail sont bourrés de moisissures, à l’image de l’aflatoxine, le plus redoutable agent cancérigène. N’importe qui peut ouvrir une usine de production d’aliments de bétail. Les viandes issues d’animaux nourris avec un aliment contenant des produits toxiques peuvent générer des maladies chez les consommateurs», alerte un autre vétérinaire ayant requis l’anonymat. Autre élément : «A défaut de travailler en collaboration avec des laboratoires, les vétérinaires exerçant dans les abattoirs en Algérie n’assurent leurs contrôles qu’à l’œil nu», reproche un vétérinaire exerçant dans un abattoir de la capitale. «Comment voulez-vous assurer des missions de contrôle quand on travaille à l’œil nu, les abattoirs ne travaillent pas en collaboration avec des laboratoires d’analyses», déplore-t-il.
Dans un pays où les abattoirs clandestins pullulent, il ne faut pas s’étonner d’assister impuissants à l’émergence de maladies liées à l’alimentation dangereuse. Les poulets sont quelquefois gavés d’antibiotiques et d’anabolisants, les fromages sont contaminés à la dioxine.
La globalisation des échanges a davantage accentué l’insécurité nutritionnelle en Algérie. L’industrie agroalimentaire dispose de puissants et très actifs lobbys. Beaucoup d’importateurs de produits sont peu soucieux des normes sanitaires : ils introduisent sans état d’âme des aliments contenant des produits cancérigènes dans les filières alimentaires.
Face à eux, les vétérinaires et les contrôleurs de la répression des fraudes sont désarmés, sans moyens et dépassés. «La solution ? D’abord un conseil aux consommateurs : pour éviter les toxi-infections, il faut bien cuire les aliments, notamment les viandes, le lait et les œufs. Ensuite, aucune solution n’est possible si le gouvernement ne donne pas de sérieux moyens aux agents de contrôle dont notamment les vétérinaires. Il y va de la sécurité alimentaire du pays», répond un vétérinaire.
El Watan