Les Aspects de la Foi
L'élève qui sait que l'examen est tout proche, mais il ne s'y prépare point et passe son temps à jouer, celui-là ne peut pas être vraiment sûr de l'imminence de son examen. L'égaré à qui vous fournissez des renseignements susceptibles de lui indiquer le chemin à faire et qui semble vous croire mais se dirige quand même dans le sens inverse par rapport au sens qui lui a été indiqué, celui-là ne peut être sûr de la véracité de l'indicateur. La foi véritable laisse ses marques dans les œuvres du croyant.
La foi et l'action
La foi ne se dissocie jamais de l'action, car cette dernière n'en est que le résultat, le fruit et l'aspect apparent. C'est pourquoi Dieu a associé la foi aux œuvres salutaires:
* Les croyants sont ceux de qui le cœur s'effare au moindre rappel de Dieu. La foi grandit à la récitation de Ses signes, et qui font confiance à leur Seigneur ...qui accomplissent la prière, et sur ce que Nous leur attribuons font dépense... Voilà les croyants véritablement.
* Seulement les croyants, ceux qui croient en Dieu et à Son Envoyé, s'ils sont avec ce dernier pour une affaire commune, qu'ils ne partent qu'après lui en avoir demandé la permission...
* Comblés sont les croyants...Ceux qui dans leur prière témoignent d'humilité, qui s'écartent du verbage, qui produisent à charge de purification, qui contiennent leur sexualité - si ce n'est avec leurs épouses ou droites propriétés, en quoi ils ne sont pas blâmable, mais s'abandonner plus outre au désir serait trangression -, qui respectent les dépôts et leurs engagements, qui sont assidus à la prière
* La piété ne consiste pas à tourner votre tête du levant au couchant. Mais la piété consiste à croire en Dieu, au Jour dernier, aux anges, à l'Ecrit, aux prophètes, à donner de son bien, pour attaché qu'on y soit, aux proches, aux orphelins, aux miséreux, aux enfants du chemin, aux mendiants, et pour (l'affranchissement) de nuques (esclaves), à accomplir la prière, à acquitter la purification, à remplir les pactes une fois conclus, à prendre patience dans la souffrance et l'adversité au moment du malheur.
La foi s'accroît
Il est des ulémans qui considéraient que la foi, en tant que crédo, n'est qu'une entité indivisible: l'homme ne peut qu'être croyant ou mécréant, et pas de juste milieu entre les deux. Pour ces Ulémas la foi ne subit de croissance ni de diminution.
Mais la plupart d'entre eux estimaient que la foi peut s'accroître au fur et à mesure que les œuvres salutaires s'accroissent; c'est ce que le Coran confirme:
* La foi grandit à la récitation de Ses signes
* Eh bien! Ceux qui croient, elle les grandit dans la foi
* Cela n'a fait que les grandir en foi, en abnégation.
Les Ulémas sunnites sont unanimes que le seul fait de commettre un péché sans nier qu'il est illicite, de négliger les prescriptions sans dénier qu'elles sont obligatoires, expose l'homme au tourment de la vie Dernière, mais ne le classe pas au nombre des mécréants et ne l'éternise point dans le Feu.
Quant au hadith confirmant qu'un fornicateur ne commet pas la fornication alors qu'il est croyant, signifie que celui-ci ne se rappelle point au moment d'avoir ces rapports illicites que Dieu le voit; s'il s'en souvenait, sa honte vis-à-vis de Dieu l'en aurait empêché. Si un débaucheur, tout prêt à forniquer se rendait compte qu'il était exposé aux regards de son père, irait il jusqu'au bout, ou bien il serait gêné de commettre son péché? Comment ne peut-il donc avoir honte vis-à-vis de Dieu?
Les Fruits/Conséquences de la Foi
Ses conséquences ne sont que ces œuvres/sentiments intérieurs, résumés dans un hadith du Prophète (S. B. sur lui) consacré à la définition de la piété:
Adorer Dieu comme si vous le voyez; si vous ne Le voyez, Il vous voit.
Le Rappel/Invocation
Le rappel est le premier de ces fruits. J'ai lu quelque part qu'un personnage pieux (dont je ne me rappelle plus le nom) avait dans sa jeunesse un pieux oncle de qui il ne se séparait jamais. Un jour, il lui demande de lui conseiller un comportement (ou une œuvre) à accomplir pour qu'il arrive à lui ressembler. Son oncle lui propose de répéter cette phrase trois fois pendant une semaine: «Dieu me voit, Il me regarde»; puis, il reçoit l'ordre de son oncle de dire cette même phrase trois fois à la fin de chaque prière. Une semaine plus tard, le neveu est conseillé de la répéter en son for intérieur au lieu de la prononcer avec sa langue. Et de cette façon il a pris l'habitude de faire le rappel.
Dieu, dans le Coran, n'a point recommandé une chose plus que le rappel/l'invocation; et envers ceux qui rappellent/invoquent..., Il a donné les éloges les plus remarquables. Le rappel (adh-dhikr) se divise en deux catégories: rappel du cœur et rappel de la langue. Le premier est mentionné dans le Coran:
* Moi j'ai oublié le poisson. Le démon seul m'a fait oublier de s'en rappeler
* Rappelle-toi Mon bienfait sur ta mère et sur toi
* Vous qui croyez, rappelez-vous le bienfait de Dieu
Le deuxième est signalé également dans le Coran:
* Rappelle dans l'Ecrit Abraham
* Rappelle dans l'Ecrit Marie
* Rappelle-moi à ton Seigneur
* Rappeler sur elles le nom de Dieu
Si vous vou1ez avoir la qualité de quelqu'un qui rappelle/invoque, vous n'avez qu'à évoquer avec votre cœur (c'est-à-dire avec votre raison), que vous soyez seul ou en public, et à tout moment, que Dieu vous voit; ne faites que ce qui assure l'agrément de Dieu. Si vous accomplisse un devoir, rappelez-vous que vous le faites conformément à Son Ordre. Si vous vous abstenez de commettre un acte illicite, vous le faites également en harmonie avec Son interdiction. Si vous faites quelque chose de permis, ayez une intention susceptible de vous prévaloir une récompense. Si vous vous trouvez en face de deux chemins, eh bien! Choisissez-en celui qui peut vous rapprocher du Paradis et de vous éloigner du Feu. Si vous commettez une faute par oublie, recourez au repentir et en demandez pardon à Dieu.
Ceux qui se prémunissent, quand les touche un fantasme venu de Satan, n'ont qu'à formuler le Rappel, et les voici revenus à la clairvoyance
Formulez donc le Rappel avec votre langue, car c'est la meilleure façon de se rappeler..., à condition qu'on soit conscient de ce que l'on dit; sinon on risque de répéter des propos dépourvus de tout sens. Il se peut que le Rappel de la langue soit un péché: tel est le cas de celui qui rappelle le nom de Dieu en buvant de l'alcool et de celui qui évoque le nom du Seigneur en modulant des chants de débauche; si cet acte est commis dans l'intention de mettre en dérision les crédo de l'islam, eh bien! cet acte relève de la dénégation.
La meilleure façon du Rappel est la récitation du Coran, sauf à des moments désignés par le Législateur, tels que l'invocation au cours des inclinations et des prosternations.
Quant à ce que l'on appelle de nos jours "séances de Rappel" (hafalât adh-dhikr) - auxquels nos Uléma donnaient le nom de danse, vue les mouvements et les chants faits au cours de ces séances, sans invoquer le nom de Dieu -, on trouve qu'elles sont illicites si l'on se rapporte à Hâchiyat ibn 'Abdîn -le plus important ouvrage de l'école hanafite -, sauf dans le cas où l'on arrive à faire la chose malgré soi et inconsciemment. Mais considérer cela licite n'est que mécréance.
Entre la Crainte et l'espérance
Il faut que le croyant éprouve une crainte vis-à-vis du châtiment divin, en même temps qu'une espérance de gagner Son pardon: il doit se rappeler que Dieu est rapide dans Son jugement et sévère dans Son châtiment, et voici qu'il est habité par la crainte; il doit se rappeler que Dieu est Clément et Indulgent, et voici qu'il est pétri d'espoir. S'il a le cœur rempli uniquement de crainte, il désespérera de la miséricorde de Dieu, et, Ne désespère du souffle apaisant de Dieu que le peuple des mécréants.
Par contre, s'il a le cœur rempli uniquement d'espérance, il se croira asuré contre la ruse de Dieu, or, Se croire assurés contre la ruse de Dieu ne peut être que le fait d'un peuple de perdants.
Nous avons déjà dit que le Créateur ne ressemble point aux créatures; la crainte éprouvée de Lui n'a rien de commun avec la crainte sentie vis à vis de Ses créatures. Vous craignez, par exemple, le lion si vous vous trouvez en face de lui seul et désarmé; mais la crainte de Dieu est complètement différente de ce genre de crainte éprouvée en présence du lion, car il est possible de repousser le danger de ce dernier; alors que le décret de Dieu ne peut être repoussé. Vous craignez le torrent destructeur qui se dirige vers vous alors que vous êtes incapable de fuir; mais cette crainte ne ressemble pas à la crainte éprouvé envers Dieu. On peut éviter le torrent, mais point le tourment de Dieu une fois qu'il arrive. Vous craignez les maladies et la perte des proches et des biens; mais cette crainte ne ressemble pas à la crainte de Dieu qui a toutes les destinées en main: Il vous met à l'épreuve s'Ille veut, et Il vous guérit s'Ille veut. Personne dans l'univers ne parvient à vous sauvez si vous êtes mis à l'épreuve par Dieu.
Le Croyant doit être à juste milieu entre la crainte et l'espérance. En disant à chaque prière: Le tout Miséricorde, le Miséricordieux, il éprouve de l'espérance; mais en disant: Le roi du Jour de l'allégeance, il ressent de la crainte.
Bon nombre de Musulmans d'aujourd'hui font prévaloir l'espérance sur la crainte.
Certes, si le musulman observe les obligations religieuses en évitant les interdits, il est considéré comme faisant partie de ceux-qui-ont-peur-et-se prémunissent; mais il perdra les plus hauts rangs du Paradis; son cas est comparable à celui de l'élève qui réussit dans son examen sans toutefois avoir de mention.
Se Remettre à Dieu
Dieu, le Très Haut, dit:
Si vous croyez en Dieu, eh bien! Remettez-vous-en à Lui.
Il dit également:
Dieu aime ceux qui s'en remettent à Lui
Que veut dire se remettre à Dieu? Nous avons déjà dit que Dieu a créé des choses utiles et d'autres nuisibles; Il a fait que certaines des lois de l'univers soient une cause de bien et d'autres cause de mal. Est-ce que s'en remettre à Dieu veut dire négliger ces causes?
Certains soufis croyaient que s'en remettre à Dieu ne peut être réaliser qu'en abandonnant la cause: ne pas travailler pour gagner sa vie; attendre que ses moyens de subsistance arrivent sans rien faire; laisser le malade sans médicament et sans l'assistance du médecin et espérer quand même son rétablissement; voyager dans le désert sans avoir de nourriture avec la conviction qu'on en trouvera; négliger d'apprendre en ayant la conviction que les différentes sciences seront apprises sans quête. Mais tout cela est complètement incompatible avec l'Islam. Le Coran dit:
Égaillez-vous sur la terre, et quêtez une part des grâces de Dieu
Quant au Messager de Dieu (8. B. sur lui), il dit: «...0 adorateurs de Dieu! Faites-vous soigner!» Il dit aussi: «...Prenez [avec vous] un viatique.», ou encore: «La quête du savoir est obligatoire».
Par conséquent, celui qui néglige la quête de la science en prétendant qu'elle sera à sa disposition, contredit la Loi divine et la nature des choses.
Il est des étrangers, vivant par et pour la matérialité, qui croient que les faits ne se réalisent que par l'intermédiaire des causes, que le médicament guérit en lui-même et que l'effort déployé est susceptible de procurer le succès. Cela ne coïncide point avec la réalité: la cause pourrait exister sans produire l'effet attendu; on peut se faire soigner sans atteindre la guérison. Il se peut qu'il y ait, dans une même chambre d'hôpital, deux malades souffrant d'une même maladie, ayant le même médecin et le même remède ou traitement: l'un meurt et l'autre sort indemne. Il se peut qu'un paysan défriche sa terre à l'aide d'un tracteur moderne, semant les meilleurs semences, se servant des engrais les plus chers, mais sans pour autant réaliser une bonne saison; d'autre causes pourraient y être fatales: la sécheresse, les inondations...etc.
Les causes, à elles seules, ne peuvent pas être suffisantes; mais, il est logiquement inadmissible de les négliger. TI faut réunir toutes les conditions nécessaires à la réalisation d'un objectif, puis, demander à Dieu de concrétiser les résultats souhaités.
Le Remerciement
Comblé ou privé [de biens], le croyant doit remercier Dieu. Et Qui témoigne de gratitude ne le fait que pour lui-même...Mais Dieu récompense ceux qui témoignent leur gratitude
La gratitude est l'un des fruits de la foi. Si une personne vous fait du bien et vous négligez de lui exprimer votre remerciement, vous serez ingrat. Or, cette personne n'est qu'un moyen, le bienfaiteur véritable n'étant que Dieu. Comment vous pouvez ne pas remercier Dieu qui vous a gratifié des sens (la vue, rouie, etc.), de la santé et de la quiétude. Il a mis tout ce qu'il y a sur la terre à votre service. TI vous a procuré des bienfaits innombrables. L'homme ne peut se rendre compte de l'importance des faveurs qu'après leur disparition.
Si vous ne pouvez pas dénombrer les bienfaits de Dieu, ne devez-vous pas Le remercier avec votre langue en disant par exemple "Louanges à Dieu" et par vos œuvres en faisant du bien à ceux qui en ont besoin?
La gratitude du riche consiste à donner au pauvre; la gratitude du fort consiste à aider le faible; celle du gouvernant à être juste.
Si l'on vie dans l'aisance et qu'il arrive d'avoir sur sa table plusieurs plats sans rien donner au voisin souffrant pourtant de la faim, on ne peut être au nombre de ceux-qui-remercient [Dieu], même si l'on répète "Louange à Dieu" par mille fois.
La Patience
Le musulman se trouve entre deux bienfaits: s'il est comblé de grâce, il remercie Dieu; s'il est frappé par un mal, il doit patienter. Dans les deux cas il sera bien récompensé par Dieu. Rien n'équivaut ou dépasse la Récompense du riche reconnaissant envers Dieu que la Récompense du pauvre patient.
Oh! les patients seront rétribués d'un salaire plus beau que ce qu'ils auraient fait
Cette vie n'est pas une demeure de quiétude: elle est pleines de malheurs, de maladie, de pauvreté, de perte de biens, etc. C'est sa nature, elle ne peut changer. Un poète dit:
[La vie de l'ici-bas] est fajnnée de ternissure, mais toi tu la veux limpide.
0 toi qui exiges ce qui est contre la nature des choses! tu cherches du feu
dans l'eau!
Dieu dit:
Que cependant Nous vous éprouvions par un peu de crainte, de faim, de diminution dans vos biens, votre personne et vos fruits! Portez-en la bonne nouvelle aux patients. Car ce sont eux qui, avec le temps, oublient le malheur et seront récompensés par Dieu, tandis que les autres subissent des douleurs sans rien gagner... Il s'agit là de la patience se rapportant aux malheurs. Mais il y a aussi un autre genre de patience; c'est la patience se rapportant au fait de péchés. C'est le cas du jeune homme qui, malgré son désir ardent, arrive à se maîtriser devant les plaisirs charnels, et ce par crainte de Dieu; c'est le cas aussi du fonctionnaire qui refuse un pot-de-vin malgré le besoin insistant. Il en est de même pour l'étudiant qui se garde de tricher au cours d'un examen.
Les péchés sont doux pour l'âme; si l'on s'y abstient, tout en étant capable d'en goûter, on est considéré au nombre des patients.
Puis, il Y a la patience se rapportant au fait d'être obéissant [aux préceptes de Dieu] tels que l'accomplissement de la prière de l'aube en se réveillant et quittant la chaleur du lit; le fait de supporter la faim et la soif pendant le mois de ramadan, le fait de s'acquitter de la Zakât...De même pour le fait de s'attacher avec patience à la religion en cette époque corrompue où l'Islam est devenu étranger, tout comme il l'était au début de son avènement; époque où l'homme attaché à sa religion est comparable à celui qui tient de la braise dans la main, époque où le fidèle pratiquant est devenu sujet de dérision et où les croyants endurent de la part des gouvernants répression, préjudices et exil. Celui qui' patient et endure tout cela fait partie de qui s'arment de patience, font confiance à leur Seigneur...Ceux-ci recevront deux fois leur salaire pour avoir été patients et C'est vrai qu'une telle (magnanimité), ne la rencontrent que les patients
Se soumettre au jugement de la charia.
Nous avons déjà dit que la foi est une action intérieure et un secret dont personne, à part Dieu, ne peut connaître; quant aux hommes, ils doivent se *******er de ce qui est apparent. C'est pour cela que nous distinguons le croyant du non croyant par ses propos et à ses œuvres. L'Islam n'est que l'aspect de la foi. Etymologiquement parlant, l'Islam signifie taslîm (soumission). L'enfant se soumet à ses parents par confiance, l'amoureux à son bien-aimé par attirance et le vaincu au vainqueur par peur, tandis que le croyant se soumet complètement au jugement de son Seigneur, même s'il n'arrive point à en percevoir l'avantage, ni le motif. Cette soumission se traduit en deux aspects: un aspect pratique comportant l'obéissance en parole et en œuvre, que nous traiterons dans la partie réservée à l'Islam, et un aspect psychologique que nous sommes en train de traiter en parlant de la foi.
Cet aspect n'est que l'acceptation intérieure du jugement de la charia, ce qui implique l'accomplissement du devoir et l'abandon d'illicite par conviction et sans éprouver le moindre refus; Dieu, le Très Haut, dit:
* Mais non, par ton Seigneur! Ils ne sont pas des croyants, tant qu'il ne te prennent pour juge de ce qui fait entre eux conflit - Il s'agit là de l'aspect pratique -, qui n'acceptent ta décision dans la moindre contrariété intime, mais de totale adhésion - Là, il s'agit de l'aspect psychologique.
Il ne suffit pas de prendre le Messager de Dieu (S. B. sur lui) pour juge si nous ne sommes pas convaincus de la justesse et de l'exactitude de ce jugement; de plus, il faut l'accepter et en avoir confiance.
Tandis que les croyants, quand on les convie à Dieu et à Son Envoyé, pour qu'entre eux il décide, se bornent à dire - par la langue et en croyant par le cœur -: «Nous avons entendu et nous obéissons», ce sont eux les triomphants!
Il est des gens qui se demandent souvent de la finalité (ou la justification) de la charia à chaque commandement ou interdiction; comme s'ils ne veulent obéir que s'ils en savent le motif, oubliant que ce motif, bien qu'on peut le connaître à l'aide d'un texte ou par déduction, peut aussi rester inconnu. Est-il concevable de désobéir aux commandements du Seigneur si leur objectif nous est inconnu?
Imaginez que votre fils, chaque fois que vous lui ordonnez de faire quelque chose, s'y abstient sous prétexte qu'il n'en connaît pas l'utilité de cela, et il y insiste même si le temps ne le permettait pas et même s'il y avait un secret que l'on doit garder jalousement! Ne considérez-vous pas cet enfant comme désobéissant? Si un officier refuse d'exécuter les ordres du commandement de l'armée en insistant à avoir des explications; eh bien! Cet officier ne mérite-t-il pas à une sanction?
Le droit de Dieu envers son adorateur n'est en rien comparable à celui du père envers son enfant et du commandant vis-à-vis des soldats. Nous devons Lui obéir en toute circonstance, que cela nous plaise ou nous déplaise; autrement dit, sans polémiquer et sans chercher dans le fiqh quelque chose allant dans le sens que nous préférons. Il ne faut pas, non plus, prendre la civilisation occidentale et ses normes ou habitudes comme argument à brandir en face de la Loi divine, tout en essayant d'interpréter les textes qui ne sont point sujet d'interprétation, et ce dans le but de prouver que notre religion ne contredit en rien ce genre d'habitudes; mais une fois celles-ci transformées, ou que la civilisation change de foyer en allant de l'Occident vers l'Orient, on avance de nouvelles recherches et interprétations.
Rudesse et douceur.
L'un des aspects de la foi est d'aimer et de détester pour Dieu. Nous aimons le pieux même si nous ne tirons aucun profit de lui et nous n'aimons pas le mécréant et le débauché même s'il ne nous lèse en rien; mieux, nous cessons de le fréquenter même s'il nous est utile et lié à nous par des liens de parenté, car la fraternité de la religion étant plus forte et plus importante aux yeux des croyants que celle du sang. Dieu a expliqué à Noé que son fils mécréant ne faisait pas partie de sa famille, car il était une œuvre funeste; Dieu confirme par là qu'il ne peut y avoir d'affection ou de coexistence pacifique entre les croyants, d'un côté, et les mécréants qui déclarent la guerre à la religion, de l'autre, quelque soit la profondeur et la solidité des liens tramés entre les deux groupes.
Tu ne trouveras pas un peuple croyant en Dieu et au Jour dernier pour nouer sympathie avec ceux qui font preuve d'agressivité envers Dieu et Son Envoyé
Dieu n'oblige point ces mécréants à embrasser l'islam, seulement Il les empêche de créer des obstacles dans Son Chemin et de monter de l'agressivité contre Ses commandements. Mais, s'il arrive qu'ils acceptent notre appel à la foi en adoptant notre religion, ils seront aux nombre des nôtres, profitant des privilèges auxquels nous avons droit et assumant les devoirs qui nous incombent. S'ils ne manifestent aucune hostilité, nous leur ferons de même, leur gardant leurs droits même s'ils ne changent pas de religion.
Le croyant manifeste la sympathie et l'aversion en vue de la religion. S'il aime, c'est la générosité de l'âme et la tendresse du cacratère qui apparaissent dans son attitude. De même, il se comporte avec indulgence et largesse; il s'humilie à son frère sans y éprouver de gêne et il va jusqu'à le préférer à soi, soit-il lui-même en état de besoin. S'il déteste, il manifeste de la colère en vue de Dieu, la sévérité dans la défense de sa religion, le courage dans le combat mené contre ses ennemis. Ainsi il se montre à la fois tendre et dure, doux et rude: la tendresse et la douceur envers ses frères et la dureté et la rudesse vis à vis des ennemis de la Religion, partisans de Satan.
* Muhammad est l'Envoyé de Dieu. Ceux qui sont avec lui témoignent de la rigueur aux mécréants, mais entre eux font preuve de miséricorde.
* Humble envers les croyants, superbe envers les mécréants, s'efforçant sur le chemin de Dieu sans craindre le reproche de personne.
Tel était l'état des croyants quand ils étaient au nombre de ceux qui font effort dans le chemin de Dieu. Quant à nous, nous y avons renoncé et transgressé la Loi divine et nous avons commencé à manifester de la rudesse envers nous-mêmes et la douceur envers nos ennemis; c'est pour cela, c'est-à-dire à cause de nos péchés, que Dieu a laissé d'autres nations nous dominer, des nations qui ne Le craignent même pas et qui n'ont aucune pitié envers nous; ainsi, elles ont pu disposer de nos terres et nous dicter leurs lois et volontés.
Le repentir et la demande du Pardon
Dieu, le Très Haut, a créé l'homme en mettant en lui plusieurs [vices]: l'amour de cette vie hâtive, avoir trop d'espoirs, l'envie d'amasser des richesses matérielles, le désir charnel, la colère, la tendance à se venger, etc. De plus, le diable lui embellit les turpitudes et le pousse à aimer les péchés. Aussi, Dieu l'a doté d'une âme dite "âme instigatrice", désireuse de tout ce qui est interdit. Comment faire pour échapper au châtiment réservé aux pécheurs? Dieu, le Miséricordieux, ouvre à l'homme la porte du repentir, pour qu'il puisse effacer de son Registre les fautes déjà commises; encore mieux, il peut remplacer celles-ci par des bienfaits. Dieu, le Très Haut, dit:
Exception faite de qui se repent, croit, effectue l'œuvre salutaire..., ceux-là Dieu subsiste à leurs mauvaises actions de belles, car Dieu est Tout pardon, Miséricordieux.
La porte du repentir est ouverte durant toute la vie de l'homme, elle ne sera fermée qu'au moment de l'agonie, c'est-à-dire à l'heure de la Vérité où il voit par ses propres yeux ce dont le Prophète (S. B. sur lui) nous a fait part. A l'arrivée de cette heure décisive, le repentir devient inacceptable.
Seulement le repentir de Dieu tient à ce qu'on n'ait commis le mal que par ignorance, et qu'on s'en soit aussitôt repenti; dans ce cas-là, Dieu se repent en faveur de ces coupables...Dieu est Connaissant et Sage.
Ce n'est pas se repentir d'une faute que de commettre des choses mauvaises jusqu'à ce que, la mort pressant l'un de ces coupables; il dise: «A présent je me repens de ma faute» Et non plus si l'on meurt dans le déni. A ceux-là Nous préparons un châtiment de douleur
La première condition du repentir n'est que l'abandon des fautes et avoir l'intention de n'y plus revenir. Le repentir est comme s'il a une âme et un corps: son âme est de sentir la laideur de la rébellion; son corps est de s'y abstenir. C'est exactement l'exemple de quelqu'un qui, en empruntant un chemin, voit un écriteau qui lui indique qu'il est en train de changer de trajet; sur ce, il reconnaît sa faute; et c'est ce sentiment qui est la base, car on ne peut se corriger si l'on ne se rend pas compte de sa faute. Cependant, on ne doit pas se *******er de cette information en négligeant le comportement et la décision adéquats à ce genre de situation, sinon cette connaissance n'est d'aucune utilité; pire, un certain personnage commet la plus grande faute et le péché le plus impardonnable que s'il n'eût été informé.
La deuxième condition consiste à remplacer la mauvaise action par une autre bonne, et le dégât par la réforme.
* Votre Seigneur s'assigne à Lui-même la miséricorde: quiconque d'entre vous commet le mal par ignorance, puis fait retour à Dieu et s'amende, Dieu est Tout pardon, Miséricordieux
* Toutefois qui se repent après avoir été inique et se réforme, eh bien! Dieu se repent en sa faveur
* Exception faite de ceux qui se seront repenti par la suite, se seront réformés.
* Exception en faveur de ceux qui reviennent repentants, se réforment explicitement: ceux-Là Je me repent en leur faveur.
"Se réformer" signifie l'abandon sincère et véritable de la faute et de l'intention de n'y plus hasarder. Si vous preniez sérieusement votre décision de ne plus revenir à cette faute, et si vous y étiez poussé à nouveau par un penchant d'âme ou par certaines circonstances et que vous optez ensuite pour le repentir, eh bien! Votre retour à Dieu est accepté, même si la faute et le repentir se répètent. Par contre, si votre décision est ponctuée d'hésitation et d'un désir d'y revenir (et puis de vous repentir); ce soi-disant retour à Dieu n'est point valable ni admis.
Cela concerne le repentir se rapportant aux droits dit de Dieu; autrement dit, il suffit dans ce cas d'abandonner les péchés, de regretter d'avoir commis des transgressions et de décider, d'une manière catégorique, de ne plus revenir à ce genre d'agissement. Quant aux droits des personnes lésées, il est indispensable de leur rendre leur droits, sauf si ceux-ci en font concession ou que, grâce à Dieu, ils préfèrent pardonner; sinon tout opprimé ou lésé prendra, au Jour de la Résurrection, de l'actif de l'oppresseur quelques bonnes actions et mettra dans son passif d'autres mauvaises.
La porte du repentir est ouverte quelque soit la volume ou le nombre des péchés. Par conséquent, il ne faut pas désespérer d'avoir le pardon de Dieu, car désespérer de la clémence divine est plus grave que n'importe quel autre péché.
Dis: «0 Mes adorateurs, vous qui tellement rotes outranciers contre vous-même, ne désespérez pas de la miséricorde de Dieu»...Dieu est indulgent aux fautes, pour tous
Donc, le repentir consiste à abandonner ce qui est mauvais pour revenir au bien. Quant Pardon, il consiste à le demander de Dieu. De plus, la charia incite à le pratiquer:
* C'est Lui qui vous a fait croître à partir de la terre et vous la fait mettre en valeur. Implorez-Le pour qu'Il vous pardonne
* Implorez le pardon de votre Seigneur. Mieux encore: revenez à Lui par le repentir. Mon Seigneur est Miséricordieux, Tout amour.
* Ô mon peuple, implorez le pardon de votre Seigneur. Mieux encore:revenez à Lui par le repentir.
Tous les prophètes ont communiqué le même message à leur peuple, conseillant les gens à se repentir et à demander le pardon de Dieu afin d'échapper à Son tourment.
Certes, les pécheurs se divisent en plusieurs catégories; cependant, ceux qui meurent mécréants n'ont aucune chance d'avoir le Pardon.
Dieu ne pardonne pas qu'on Lui associe [d'autres divinités].
Les associants sont à l'origine plus mécréants que les Gens du Livre; mais ils sont traités tous à pied d'égalité dans ce verset. On ne dit pas de quelqu'un mort dans le déni: «Que Dieu le prenne en sa miséricorde», ni: «Que Dieu lui pardonne ses péchés». Quant aux rebelles musulmans, décédés sans se repentir, leur sort est entre les mains de Dieu.
Mais Il pardonne à qui Il veut les péchés les moins grave que celui-là.
Dieu leur administrera, s'Ille veut, les supplices de la fournaise, mais ils n'y séjourneront pas éternellement. Mais que personne ne doit prendre le châtiment du Feu à la légère; car personne d'entre nous ne peut supporter le feu de la vie d'ici-bas, qu'en sera-t-il alors des supplices de la Géhenne qui seront d'une très longue durée?
Ceux qui se repentent et reviennent à Dieu, Dieu leur pardonne. Quant à ceux qui, sur le point de commettre un péché, reviennent à Dieu sans rien transgresser malgré leur désir ardent et l'attirance de ce péché, ceux-là auront une très grande Récompense.
Enfin, signalons que ne pas commettre de péchés ne veut point dire qu'on a une immunité contre ce mal; donc, que celui qui désire vraiment rester indemne s'en éloigne et ne fréquente pas les causes et les gens pouvant pousser à la transgression. Autrement dit, celui qui veut se protéger du mal n'a qu'à le fuir.