Texte:
Nous faisons une consommation abusive de médicaments ; mais qu’est-ce qui nous pousse à ingurgiter, avec un tel entrain, cachets, comprimés, pilules et ampoules ? Si la médecine garde encore son prestige, si le médicament n’a rien perdu de sa réputation d’efficacité, bien au contraire, il a en revanche, perdu son caractère inquiétant.
Information, vulgarisation, tels sont les mots d’ordre de notre société. Ils agissent bénéfiquement dans la mesure où ils permettent aux malades de se familiariser avec l’idée que se soigner est une bonne chose, ils sont moins heureux dans la mesure où ils donnent à chacun l’illusion de « savoir » et l’incitent à devenir son propre médecin, voire, celui de l’entourage à l’occasion.
Cette incitation à la consommation vient aussi involontairement, de ceux -là même qui la déconseillent et la trouvent dangereuse : les pharmaciens et les laboratoires pharmaceutiques.
Regardez les vitrines .Que voyez – vous ? Du verre, du chrome, des lumières, des couleurs, des flacons qui scintillent, des photos de joyeux bambins ou de jolies jeunes femmes, des produits d’hygiène et de beauté.
Tout cela respire le bonheur, la vie, la santé. Les médicaments dans leur emballage coloré mettent une note de gaieté sur les rayonnages. Qui penserait à la souffrance, à la mort ? Personne. On est là en confiance. On entre sans crainte, ni hésitation, avec ou sans ordonnance, et ce qu’on vient acheter dans ces petites boites au nom compliqué, c’est de l’espoir autant que des médicaments.
Ce goût des médicaments, cette familiarité nouvelle que donnent quelques connaissances médicales, influent sur le comportement du malade et ses rapports avec le médecin. Huit fois sur dix, le malade n’aura pas le sentiment d’avoir été pris au sérieux si son médecin ne lui donne pas une ordonnance comportant une longue liste de médicaments dont l’aspect lui inspire confiance et le réconforte.
Le médicament considéré comme un bien de consommation courante, au même titre que les macaronis ou l’essence. Il y en a, on en achète trop et on gaspille.
C.VAN DEN BULCKE, « La société de consommation »
Questions
I- Compréhension de l’écrit :
1- « Nous faisons une consommation abusive de médicaments » Cette phrase signifie :
* Nous consommons suffisamment de médicaments
* Nous consommons peu de médicaments
* Nous consommons trop de médicaments
Recopiez la bonne réponse .
2- La vulgarisation médicale a un aspect positif car elle ……. . Mais elle a un aspect négatif car elle……..
Complétez la phrase ci- dessus par les éléments du deuxième paragraphe qui conviennent.
3-« information, vulgarisation, emballage coloré. »
Cette énumération vous fait-elle penser à :
-la science
-l’industrie pharmaceutique
-la publicité
Recopiez la bonne réponse.
4-Pour l’auteur du texte, trois raisons essentielles expliquent « notre consommation abusive de médicaments. »
Relevez dans la liste suivante les trois expressions qui résument ces raisons.
-développement de la médecine.
-vulgarisation médicale.
-tendance des médecins à prescrire de longues ordonnances.
-apparitions de nouvelles maladies.
-attrait exercé par les vitrines des pharmaciens.
-présentation agréable des médicaments.
5-Complétez le tableau suivant à partir du 1er et 6ème paragraphes :
Pour le malade :
Le médicament avant
Le médicament aujourd’hui
6-A quel moment le malade se sent-il en confiance en auscultant le médecin ?
7-Proposez un titre au texte.
II- Production écrite :
Traitez un seul sujet au choix :
1- faites le compte rendu objectif du texte. .
2- Vous faites partie d’une association qui lutte contre la consommation abusive de médicaments. Rédigez un texte dans lequel, après avoir rappelé la fonction du médicament, vous essayerez de convaincre le public des dangers que comporte une telle utilisation.
Bon courage