Nouria Benghabrit Remaoun, la nouvelle ministre de l’Education continue de s’attirer les foudres de ses détracteurs. Et cette fois-ci, ce ne sont pas ses soi-disant “origines juives” qui font parler d’elle, mais sa francophonie assumée qui la place au coeur d’une nouvelle intense polémique.
Depuis sa prise de fonction, la nouvelle ministre ne cesse d’être attaquée par les tenants de l’arabisation du secteur de l’éducation et les défenseurs puristes de la langue arabe. Que reprochent-ils à Nouria Benghabrit Remaoun ? Sa non-maitrise de la langue arabe. Effectivement, aux yeux de plusieurs acteurs du secteur de l’Eduction, cette nouvelle ministre ne parle pas suffisamment arabe. Lundi, dans les colonnes du quotidien arabophone Echorouk, un ancien inspecteur de l’Education nationale, s’en est violemment pris à Nouria Bengharbrit parce qu’elle est une francophone qui défendrait davantage la langue française que la langue arabe. Abdelkader Fodil, qui est aussi membre de l’Association des oulémas, chargé de la commission des affaires éducatives, a estimé aussi que le secteur de l’éducation nationale relève de la souveraineté nationale.
Dans ce sillage, une ministre qui ne maîtrise pas suffisamment l’arabe est un danger pour ce secteur. “La langue arabe est une constance de la nation algérienne et il est du devoir de la ministre de la promouvoir”, s’écrie encore ce spécialiste de l’éducation et ce défenseur fanatique de la langue arabe. Mais ces critiques sont-elles réellement fondées ? La nouvelle ministre expose-t-elle la langue arabe au danger avec sa francophonie ? Les syndicats autonomes de l’éducation ne crient nullement scandale et ne partagent guère le diagnostic sinistre d’Abdelkader Fodil. Le secrétaire général de l’Union nationale du personnel de l’Education et de la formation (Unpef), M. Sadek Dziri, a refusé de s’impliquer dans cette polémique qualifiée par ses soins de “stérile”.
“Nous avons eu auparavant des ministres qui maîtrisent parfaitement la langue arabe et cela n’a rien changé à la situation de l’école algérienne”, a-t-il rétorqué en soulignant que le secteur de l’Education en Algérie ne souffre pas “d’un problème de langue”, mais “d’un problème de compétences”, conclut-il.