Une vraie histoire d'amour

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L’histoire que vous allez lire est inédite Elle est inspirée de faits réels et relate la rencontre de deux personnes qui me sont très chères.

L’histoire se déroule durant les années 70. En ces temps-là, il n’existait ni téléphone portable ni sms ni encore moins de courriel.
Hamid était un élève de terminale S. Arabisées. Ses professeurs étaient en majorité des coopérants étrangers.
Hamid trainait depuis le collège un amour secret pour Djamila, une élève qui était en classe de Seconde. Elle était au courant de cet amour puisqu’elle le voyait dans ses yeux à chaque fois qu’elle le croisait.
Dans les premiers temps, elle en fut amusée. Puis petit à petit l’amusement laissait place à un amour grandissant ! Car Hamid était non seulement beau garçon, mais d’une très bonne éducation.
Dans cette époque une fille qui déclare son amour à quelqu’un était mal vue. C’est pour cette raison que Djamila attendait chaque jour que Hamid vienne lui déclarer le premier qu’il l’aimait. Elle arrivait avant l’heure et se mettait toujours dans son chemin à l’écart de ses amies pour qu’il puisse l’aborder et lui avouer son amour. Mais en vain !
Hamid venait lui aussi plus tôt et l’épiait de loin n’osant pas avancer vers elle. Pourtant, chaque nuit il prenait la décision ferme de lui parler. Mais dés qu’il la voyait, il restait cloué, l’esprit vide et complètement bloqué ! UNE TIMIDITE MALADIVE LUI NOUAIT L’ESTOMAC !
La cloche sonne et le libère de sa souffrance. Le soir venu, il ne pouvait se concentrer sur ses révisions. Durant toute la nuit, il planifiait comment aborder Djamila et lui déclarer son amour. Au petit matin, il goûtait à peine à son café et courait au lycée. Mais une fois devant sa bien aimée, il se dégonflait !
Hamid croyait que personne n’est au courant de son amour, mais ses camarades de classe savaient à quel point il souffrait ! Ainsi, trois de ses amis décident de lui jouer un tour diabolique !
C’était la veille du Nouvel An, et à cette époque on s’envoyait les cartes de vœux « bonne année ».
Nos trois lascars envoyèrent à Hamid une carte « bonne année » qu’ils signaient Djamila !
Hamid reçoit la carte le lendemain à midi. Il en fut très heureux Il la lit et relut une centaine de fois ! Il eût quand-même un petit doute en relevant des fautes (le sujet et l’adjectif ne s’accordant pas, entre autres). Mais, aveuglé par son amour fou pour Djamila, il goba la couleuvre !
Hamid fut tellement heureux qu’il prit la décision de sécher les cours de l’après-midi. Il alla chez le coiffeur se faire un séchoir (c’était la mode des cheveux longs à cette époque). Il se sentait le cœur très léger et il chantait tout seul comme un fou ! Demain il foncerait droit sur Djamila pour lui souhaiter de vive voix la bonne année et lui déclarer tout son amour !
Au crépuscule, voilà nos trois bandits qui frappaient à la porte de chez Hamid. En les voyant, Hamid se rappela les fautes commises dans la carte et comprit tout !!! C’était donc eux qui avaient rédigé la carte, pas Djamila ! Il les traita de tous les noms et rentra à la maison très abattu. Ce soir-là, il ne dina pas et pleura toute la nuit.
Il n’oublia pas de mouiller ses cheveux pour faire disparaitre le « séchoir » avant d’aller le lendemain au lycée.
Mais dés qu’il arriva aux alentours du lycée, Djamila qui l’attendait arriva à sa rencontre en souriant ! Oh ! Quelle surprise ! Oh mon Dieu que s’est-il passé ? Comment se fait-il qu’elle vienne me parler aujourd’hui ? Il se pinça pour être sûr qu’il ne rêvait pas.
Baissant pudiquement les yeux, elle dit : « Merci pour la carte, Hamid et merci pour les vœux. J’ai tenu à ce que je te le dise de vive voix. Et heureusement que j’étais à la maison quand le facteur ramena la lettre, autrement j’aurais eu des problèmes avec mes frères ».
Hamid resta bouche bée ne sachant que répondre. Mais il réalisa que se sont ses camarades qui avaient envoyé la carte à Djamila, sans l’informer. Ah, les salopards !
Petit à petit, il reprit confiance en lui et commettait le premier grand mensonge de sa vie. « Ce n’est rien Djamila, c’est en envoyant des cartes à mes amis que j’ai pensé à te faire la surprise ! »
Alors qu’il n’avait envoyé aucune carte à personne.
« Cette carte, Hamid, je l’attendais depuis que j’étais au collège, elle a fait un sacré retard mais, mieux vaut tard que jamais ! »
Depuis ce jour-la, ils ne se quittèrent jamais.
Leurs études terminées, ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants !
Je suis l’un d’eux !

Par BOOGLE