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2013-05-08, 22:27 | رقم المشاركة : 1 | ||||
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Une vie impossible
UNE VIE IMPOSSIBLE
par K. Selim Cela se passe non loin d'Alger. Une femme, la quarantaine, est morte. Elle s'est laissée mourir. Doucement, sur des semaines. En refusant de manger et presque de boire. Ce n'était pas une grève de la faim, elle n'avait rien à revendiquer. A qui d'ailleurs aurait-elle pu transmettre une quelconque doléance ? Dans ce monde de la «tradition», une femme ne revendique pas, elle porte sa croix jusqu'au bout. Même quand elle atterrit en enfer, elle doit supporter. Et cette femme, ainsi que le rapporte une dame qui la connaît, a supporté l'impossible. S'occuper des enfants, du mari, de la mère du mari et des sœurs du mari. Les pauvres, on le sait, peuvent être terribles contre une personne qui n'a pas les moyens de se défendre. Les opprimés peuvent se muer en horribles oppresseurs ! Dans une petite maison où s'entassent plusieurs familles, il n'y a que du bruit. Les enfants, les siens, qui se battent avec ceux des autres, parce que les grands sont à couteaux tirés. Les éloigner ? Mais où ? Ils sont d'ailleurs devenus aussi méchants que la vie qu'ils mènent. La seule issue pour cette femme de quitter l'enfer est de retourner chez ses parents. Mais cela «ne se fait pas», cela ne marche pas ainsi. Le père et la mère, âgés, pleurent leur fille mais ils ne se posent pas de questions. Leur fille est morte à cause du destin, du maktoub ! C'est ainsi ! Ils ne manquent pourtant pas d'espace, raconte la dame, mais pour eux leur fille ne peut pas revenir. La tradition ne le permet pas, que diront les gens ? Les médecins - on a fini un jour par l'emmener à l'hôpital - ont parlé de dépression, d'apathie. La dame, elle, ne parle que d'oppression. Un monde écrasant où aucune possibilité d'en sortir n'existe. La seule, celle du retour à la maison paternelle, étant fermée, il ne restait que l'abandon. Sortir d'une vie où aucune vie n'existe, cesser de trimer en silence et sous les quolibets. Trop. Ce n'était pas un suicide, persiste la dame qui raconte, indignée contre tout le monde. Contre le père, contre la mère ! Elle a décidé de partir par la seule voie qui lui était possible en laissant la vie se retirer. L'oppression, «el kahr», était si lourde à porter que même les enfants ne l'ont pas retenue. Ne plus manger, se laisser partir, abandonner une partie aux règles absurdes ! Cesser de penser que son père aurait pu… La tradition ne s'impose pas toujours. Des pères et des mères ont repris leur fille quand ils ont compris qu'elle ne vivait pas chez le mari mais en enfer. Musil a écrit qu'il se «peut que la vie de la plupart des hommes s'écoule dans tant d'oppression et d'hésitation, avec tant d'ombre dans la clarté et, somme toute, tant d'absurdité que seule une possibilité lointaine d'y mettre fin soit en mesure de libérer la joie qui l'habite». Pour cette femme morte seule et en silence, l'oppression était si grande qu'elle a emprunté l'unique chemin laissé par la dureté des hommes et des traditions absurdes. Source: Le Quotidien d'Oran
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