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Les "alaouites" ne sont pas des "descendants" du prophète(6)

 
 
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قديم 2014-08-13, 14:29   رقم المشاركة : 1
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Emir Abdelkader
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B9 Les "alaouites" ne sont pas des "descendants" du prophète

Les "alaouites" ne sont pas
des "descendants" du prophète




Totalement falsifiée par la propagande mensongére du régime dictatoriale stupide qui étoufe notre pays, l'histoire du Maroc contemporain demeure méconnue des Marocains, au point de devenir un ensembles de grandes énigmes. Et nombre d'évènements importants de notre histoire sont restés trop longtemps tabous.

Sans hypocrisie ou peur de la police de la pensé ou du terrorisme intellectuel qui paralysent nos libertés, voici un petit tour d'horizon de quelques événements et sujets tabous de l´histoire du régime "alaouite" régnant aujourd´hui au Maroc:



Hassan II faisait danser...
.. et son fils, Mohamed VI, continue à danser sur sa musique



1. D'origine, ce sont des Grands
voleurs et bandits de grand chemin

Contrairement à ce qu'a voulu faire croire Hassan II dans son livre "Le Défi ", les Alaouites n'ont pas succédé à la dynastie précédente.

Ils ont, en réalité, conquis le Maroc, et s'y sont comportés en pays conquis, comme tous les occupants et conquérants.

Ses aïeux étaient de petits chefs de bande sortis de leur tanière du Tafilalt.

Hassan II a faussement présenté leur accession au pouvoir dans une espèce de logique de succession, les "Alaouites" "succédant dans l'ordre et le bien-être général aux dynasties telles celles des Almoravides, des Almohades et des Mérinides"...


Ali Chérif (1631-1636) علي الشريف
La vérité est que le premier des Alaouites était un grand voleur et chef de bande, un condottiere famélique. Ce fut un grand voleur, un chef de bande qui avait besoin de contrôler la route de Sijilmassa - Fez pour écouler les produits venant du Soudan et y acheter produits et denrées introuvables aux marchés du désert. Et, pour mieux impunément voler, de la contrôler par la force!

La fortune et le pouvoir de la famille "alaouite" - qui ont usurpé le pouvoir au Maroc - ne proviennent donc pas de quelque noble origine ou de la "descendance du prophète Mohammed par sa fille Fatima qui a épousé Ali", d'où le nom d'"Alaouite" qu'ils ont escroqué et dont faussement ils se parent. Cette qualité de "chérif" (c'est-à-dire de "descendant du prophète") est mensongèrement et fallacieusement partagée, avec eux, par des centaines d'individus au Maroc et érigée en un mythe fabriqué de toute pièce et qui peut même être "attestée" par des actes d'"adoul" (notaires) qui peuvent facilement et fort bien s'acheter!

Ces chefs de bande de grands voleurs sortis de du Tafilalt, depuis le milieu du XVème siècle, infligeront leur autorité dès 1666. Leur chef "Moulay" Ali Chérif, suivi ensuite successivement par ses trois fils: "Moulay Chrif", "Moulay" M'hammed, Moulay Rachid et Moulay Ismaïl réussiront à prendre, par la force, le contrôle des voies de communication transsahariennes et évolueront progressivement vers le Nord jusqu'à l'occupation totale du pays.



2. "Il peut faire sauter une tête d'un coup de sabre" !



محمد بن الشريف M'hammed
Ben Ali Chérif (1636-1664)
M'hammed Ben Ali Chérif s'est proclamé "sultan" de Tafilalet en 1640, suivi ensuite par "Moulay" Rachid.

La fortune volée et la "puissance" usurpée, fondée sur la violence, de la famille "royale" «alaouite» au pouvoir au Maroc – bases originales de son pouvoir - ne provient donc pas de quelque noble origine dont faussement elle se pare.

La qualité essentielle officiellement proclamée du "sultan" Moulay M'hammed (ancêtre de la lignée d'Hassan II, et de Mohamed VI) c'est son:
"exceptionnelle vigueur physique ".
"Il peut faire sauter une tête d'un coup de sabre",
"galoper 60 kilomètres par jour ".

Autrement dit: un boucher, un tueur.

"Il va courir et batailler partout " dit le très officiel manuel d'histoire du Maroc. C'est vraiment tout ce qu'on en peut dire.

Le premier «grand homme» de cette famille qui se dit "alaouite" se comporte en grand voleur et bandit de grand chemin qui amasse son butin, caravane par ci, caravane par là, et finit par se nommer tout seul "sultan du Tafilalet ".

C'est déjà un progrès énorme, mais l'on se prend à regretter que la famille n'en soit pas restée là. Quand il sorte des limites de son canton pour tenter de s'installer en maître sur la route Sijilmassa - Fez, vieux passage des caravanes sahariennes, il trouve sur son chemin le grand maître de la Zaouia de Dila qui régnait alors au cœur et sur le cœur du Maroc.



3. La Zaouia de Dila face aux parasites alaouites

Il faut dire tout de suite un mot de cette Zaouia qui a correspondu à un âge d'or, d'autant plus séduisant et regrettable que les brutaux, sinistres et funestes Alaouites allaient surgir pour tout détruire. "Zaouia" est un terme difficile à rendre, car il désigne beaucoup plus qu'un monastère: la Zaouia est un centre de rayonnement religieux et économique qui émane, à son origine, de l'action bienfaisante d'un saint. Si l'on veut absolument établir une comparaison avec l'Occident chrétien, disons que Dila (près de Kenitra) a eu pour le Maroc l'importance de Cluny, en Bourgogne, pour la France, au temps de sa splendeur, le goût du luxe en moins. La Zaouia de Dila ne vivait pas sur le pays, en parasite comme les "alaouites", elle vivait avec le pays, pour le pays, au rythme de ses aspirations. Elle était un organe vital du Maroc, hautement légitime, nécessaire et admise.

Bien gérés, au mieux des intérêts de la communauté, terres et troupeaux de la Zaouia lui donnent une base économique solide et durable pour pratiquer l'hospitalité et exercer la bienfaisance. La Zaouia ne perçoit pas d'impôts, ne pressure donc pas le pays, mais au contraire redistribue sans compter et indistinctement les fruits du travail communautaire à ceux qui en ont besoin. Tel est le véritable sens de la "umma" ou "communauté" musulmane dont l'avarice des sultans alaouites tirera prétexte pour razzier à leur seul profit les ressources de la terre marocaine.

La Zaouia est alors l'âme du pays: son résultat est fantastique: le pays vit comme une république islamique, sans souverain, dans une honnête aisance matérielle; il n'y a plus d'indigents (qui seront la marque du nouveau régime).Son prestige devient très vite fabuleux. On accourt de tout le Maroc. La Zaouia de Dila est un centre de rassemblement, car elle donne et ne prend pas. Ses éléments les plus en vue donnent l'exemple d'une vie exemplaire. Une religion sans haine, une pratique religieuse attentive, mais sans bigoterie, l'Islam, en un mot, dans toute sa vertu. A partir de 1603, on y vient en pèlerinage. Maîtres et étudiants y retrouvent EN PAIX les préoccupations élevées de la foi et de la culture. Dila arbitre les conflits. On l'écoute: la force de la raison et de l'exemple. On ne croit pas une canaille couronnée qui rend la justice. Les décisions de la Zaouia ne sont jamais discutées. Le poids moral et la solidité de ses partisans vont arrêter un temps le rezzou de Moulay M'hammed, "sultan du tafilalet" et homme sans foi ni loi. L'Alaouite recule mais se cramponne sur une zone où l'influence de la Zaouia ne s'étend malheureusement pas: l'Oriental. Après 1650, il prend Oujda et Tlemcen Mais au premier froncement de sourcils des Turcs qui ne s'étaient pas méfiés de ce pilleur de caravanes, il regagne ses bases de Tafilalt."Il n'entreprend plus que de simples razzias". Dès leurs modestes débuts, les Alaouites mettent clairement en évidence leurs moyens d'action: la violence pour s'imposer, le pillage pour se maintenir. Attitude parfaitement négative qui mettra le pays à feu et à sang et le laissera exsangue lorsque l'Occident impérialiste et fortement industrialisé, appuyé, dans le cas de la France, sur les intrigues de l'Alliance Israélite Universelle prétextant une aide à apporter à la communauté juive locale,- (l'équivalent des intrigues des négociants juifs de la Régence d'Alger, les frères Bacri, vraie cause de l'intervention armée de la France, sans compter des raisons analogues en Tunisie) - effectuera sa grande poussée en avant. Et encore les premier Alaouites, avaient -ils, au moins, une qualité: la hardiesse au feu qui en eussent fait d'excellents officiers subalternes. Les suivants seront de vraies lavasses: cruels encore, mais lâches et pusillanimes.


4.La méthode alaouite: le pouvoir
par l'argent, la violence et la corruption


رشيد بن الشريف Rachid (1664-1672)
Ces razzias, odieuses contre le peuple, paraissent encore trop minables au frère cadet de Moulay M' Hamed, Moulay Rachid, aussi vigoureux que son frère, mais moins limité intellectuellement ou plutôt davantage gourmand. M'hammed s'en méfiait, mais pas assez.

Rachid échappe donc un jour à la fraternelle surveillance (trait constant chez les Alaouites) et quitte le foyer familial, à la mort de leur père Moulay Chérif, en 1659.

La présence paternelle empêchait M'hammed de liquider son frère. Cadet de famille, arriviste sans scrupules, il fait un petit tour du Maroc avec une poignée de compagnons. A cette époque, l'on pouvait circuler sans problèmes. Cela ne devait pas durer. Il exploite à fond un nom qui commence à être strictement connu, s'en sert pour recruter une petite troupe qui ne rêve que plaies et bosses et il lui permettra de se constituer un trésor de guerre. Deux choses importent: le pouvoir et l'argent: le pouvoir par l'argent; le pouvoir donc l'argent. Stricte méthode alaouite.

Violence et corruption. Repoussé dans tout le Maroc, Rachid, dans la région de Taza, est à bout de forces. Au Nord -Est de Taza, il y a un gros village dans les montagnes des Beni Snassen, prospère et pacifique: Dar Ben Mechaal. Rachid et sa poignée de ruffians s'en emparent de nuit, par ruse.

Préservée de toute tyrannie centrale, la région avait prospéré et ses habitants avaient économisé. Rachid rafla tout, rançonna les survivants et vendit les femmes jeunes et les enfants, du moins ceux qu'il ne garda pas pour ses plaisirs. Cette action si peu glorieuse et qui relève strictement du droit commun devient un siècle plus tard, dans les récit appointés des historiographes du régime, car l'on ne pouvait pas taire un hold-up aussi sanglant et une telle friponnerie: "une action de purification réalisée par Moulay Rachid aux dépens d'un Juif nommé Ibn Mechaal qui terrorisait et pressurait les Musulmans des environs de Taza!" On fait même de cette communauté montagnarde un royaume juif qui aurait survécu à l'islamisation du pays! Comme si les montagnes marocaines, à la religion aussi sourcilleuse, eussent pu laisser subsister un royaume d'infidèles! Le mensonge, deuxième mamelle, après la violence, du pouvoir alaouite, fait ainsi son apparition sur la scène de l'Histoire. Mais ensuite le défunt Hassan II n'a plus eu assez de ses thuriféraires dupes ou appointés; il s'est mis à écrire…Cet acte de brigandage est alors devenu un haut fait du premier souverain de la dynastie. Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose. Dans son traité sur la Politique, Aristote dit que certains mentent, non pour telles ou telles raisons, par intérêt ou lâcheté ni orgueil, mais parce qu'ils sont menteurs par nature. Il n'est que temps de rétablir la vérité, sinon le dernier des Alaouites aura presque réussi à faire passer ses aïeux pour de petits saints Louis. Il est vrai que ce saint Louis n'en était pas un, mais certainement pas un malfrat!

Rachid avait enfin ce qu'il voulait: des coffrets de pièces d'or qui surchargeaient les bâts de sa caravane de mules. Il acheta de la poudre, des armes modernes et des munitions: jamais ce Rif n'en a manqué! Il lui en resta assez pour acheter le concours de quelques centaines de Cheragas, tribu arabe de l'Orientale qui était supposée obéir à son frère aîné Moulay M'hammed!

M'hammed tenta bien de réagir, mais c'était trop tard. Ce n'était pas un affrontement où l'intelligence politique avait son mot à dire, il n'y avait ni intelligence ni politique dans cet assaut contre un pillard vieillissant et un pillard au mieux de sa forme. Le plus jeune gagna donc et tua l'aîné. Les soldats de son frère passèrent aussitôt du bon côté, celui du vainqueur, en 1664.

Le chef de bande est désormais sans entraves! Il prend Taza, puis Fez en 1666/1667 et rase la Zaouia de Dila. Un acte de barbarie: Rachid ne pouvait supporter son prestige et son pouvoir d'attraction, lui qui n'existait que par la violence. Il s'empara finalement de Marrakech et, comme d'habitude, en massacra les défenseurs, dont Ari, le chef des Chebanats, la tribu guiche du hark. Mais il devait curieusement mourir dans sa dernière conquête. Le deuxième jour de la fête de l'Aïd el kébir, alors qu'il traversait le jardin de l'Agdal, son cheval s'emballa et Rachid se fracassa le crâne contre la branche basse d'un olivier. Curieuse fin pour un homme dont la qualité essentielle était d'être précisément un cavalier hors pair"! On a dû aider son cheval à s'emballer. Et il existe, de toute façon, bien des moyens de casser la tête à un gêneur. Mais l'histoire officielle tient absolument à cette histoire de cheval emballé qui arrange bien des choses, et surtout les affaires de ses frères. Sa prise de pouvoir avait plongé le Maroc dans la guerre, les massacres et l'enchaînement de la violence. Sa mort va inaugurer les guerres de succession qui ravageront le pays pendant des siècles. Toute la famille veut participer à la curée. Il n'y a pas d'ordre de succession.



5.Moulay Ismail: Un harem de 500 femmes,
800 enfants, grand bâtisseur de prisons,
une armée de 150.000 esclaves noirs

Jadis les sultans marocains désignaient de leur vivant un héritier: c'était le moindre mal, car il s'agissait du plus capable.

Mais avec les "Alaouites", les frères du défunt vont déshériter les neveux qui vont se venger etc…

Les Atrides auraient passé pour une famille unie, à côté de ces scènes de tuerie familiale dont le pays va évidemment faire les frais.

Le bilan des tueries provoquées par l'anarchie FAMILIALE est terrifiant.

Le fils de Rachid, Ahmed ben Mahrez se proclame évidemment sultan dans le Sud.


اسماعيل بن الشريف Ismail (1672-1727)
Moulay Ismail, frère cadet de Moulay Rachid, se proclame sultan à Meknès dont il est gouverneur et qui restera sa ville chérie. Il en fera la plus fabuleuse caserne du monde. Il se constitua un harem de 500 femmes et deviendra père de plus de 800 enfants. Son principal conseiller fut le banquier juif CARSINET Aaron. La guerre entre l'oncle usurpateur et le neveu dépouillé, mais qui a hérité de la pugnacité paternelle, va durer 14 ans. Et dire que c'est ce Moulay Ismail qui passe pour avoir rétabli l'ordre! Mais c'est lui qui a provoqué cette situation personnelle, car son cher neveu n'était pas un bambin fragile, il pouvait très bien prendre la succession de son père; il n'avait pas besoin d'un tuteur.

Au reste, Ismaël n'a jamais justifié légalement son attitude: je prends la première part, parce que je m'appelle lion, dit la fable! Petit détail juridique qui a "échappé" curieusement à son descendant Hassan, quand il en fait l'éloge, Hassan n'a pas eu d'oncle pour lui souffler sa place, car le Protectorat veillait et les Français y ont exporté la règle de primogéniture qui avait, malgré quelques bavures, fait merveille chez eux pour appesantir le pouvoir royal et briser toute résistance populaire et aristocratique à l'tat fiscal qu'il voulait absolument puissant et personnel, reposant sur une bourgeoisie avide qui deviendra une ruche d'essaims coloniaux et expansionnistes!

Il est impossible de donner le détail des assassinats, des trahisons et des pillages. C'est un sanglant Western qui pourrait s'appeler: "le peuple, la brute et les truands". Pendant que Moulay Ismail, le soi-disant "invincible" essayait de coincer son neveu qui le baladait dans tout le Maroc et particulièrement dans le Sud, le reste du pays tentait d'en profiter pour échapper à la poigne du pillard du Tafilalt devenu sultan par la grâce de quelques ulémas terrorisés ou achetés. Le pseudo règne de Moulay Ismail n'est pas un règne, c'est une carrière de flic, la gigantesque répression d'une "manif" qui ne cessera jamais, car le pays n'acceptera pas son pouvoir. Son sceptre n'est qu'un sabre.

Naturellement, un de ses frères, El-Harran lui dispute aussi le pouvoir, dans le Tafilalet, "berceau" de ce gros panier de crabes. Il n' y a aucune raison. El-Harran a autant de "droit" qu'Ismail, après tout. Tous deux sont également impopulaires. Ce genre de situation atroce se retrouve dans toute l'histoire de la dynastie jusqu'au XXème siècle inclus. C'est l'existence de la dynastie qui met le Maroc en péril.

Ahmed ben Mahres se proclama finalement "roi" de Taroudant, dans cette région si florissante sous les Saâdiens et dont les Alaouites feront un désert. Son seul tort fut de croire que son oncle acceptait la situation, la partition de facto. Ainsi Moulay Ismail le fit-il assassiner dans l'Anti-Atlas. Sa mort ne résolut rien pour Moulay Ismail, car il ne fut évidemment pas accepté par le Sud qui avait perdu l'habitude de dépendre d'un despote.


6."Qu'ils me haïssent, pourvu qu'ils me craignent "

Tous ces échecs avaient démontré à Moulay Ismaïl le flic la nécessité d'un matraquage efficace, s'il ne voulait pas finir comme son neveu. Il lui fallait une armée. "Qu'ils me haïssent, pourvu qu'ils me craignent ": il n'a pas inventé l’expression terrible tirée d’une tragédie romaine d’Accius mettant en scène Atreus, père d’ Agamemnon, et que l’Empereur réputé fou Caligula aurait, d’après Suétone, fait sienne, mais, en revanche, il a perfectionné le système. Son armée sera sa seule idée politique, son unique préoccupation. Et le pays ne peut ni ne veut évidemment pas lui fournir assez d'hommes. Il va importer! Une armée permanente pour une guerre permanente faite aux Marocains. Moulay Ismail achète donc des esclaves noirs importés de l'Afrique noire. Il en achètera pendant tout son règne. Il aura ainsi une armée d'esclaves noirs de 150.000 hommes forcément attachés à sa personne: l'armée la plus nombreuse de son temps.

Louis XIV son contemporain qui aura tant fait la guerre et dévasté des villes allemandes, ruinant Heidelberg, par exemple, et le Palatinat, n'a que de "petites" armées de 30.000 à 40.000 qui lui suffisent à affronter l'Europe et à le faire surnommer le Mars Très Chrétien! Il en faut quatre fois plus à Moulay Ismail pour occuper et tenir le Maroc qui se couvre de casernes et non plus d'écoles ou de mosquées.

Moulay Ismail a été un grand bâtisseur, c'est vrai, mais un grand bâtisseur de Qasba-prisons-casernes-perceptions. Il et aussi le premier à avoir fait de l'élevage d'hommes esclaves pour fournir ses compagnies de prédateurs.

Le système est simple. Les petites filles noires sont esclaves dans les palais où elles reçoivent "une éducation ménagère" (sic). Les petits garçons noirs s'amusent jusqu'à dix ans. A cet âge, ils commencent en fait le service, par la conduite de bêtes de somme. Plus tard, ils font le maçon sur les innombrables chantiers du sultan mégalomane.

A 14 ans, ils touchent leur premier cheval qu'ils montent à cru. Puis ils apprennent à tirer à pied et à cheval. A 18 ans, ils sont versés dans l'active. Le soldat esclave qui n'a pas connu d'autre univers, robot soigneusement remonté, est mûr pour se faire tuer et pour tuer. Il est mûr aussi pour se marier: avec son paquetage, il reçoit, comme on touche une
prime
, une petite esclave devenue ménagère accomplie, avec ordre de faire le plus possible de petits soldats qui ne coûteront plus rien au sultan.

Cela ne suffisait pas à Moulay Ismail. Le protectorat va opposer, deux cents ans plus tard, les Berbères aux Arabes. Lui va opposer les Arabes aux Berbères: les successeurs de Lyautey n'auront qu'à lire l'histoire du Maroc pour savoir comment diviser un pays pour régner, en jeter les forces vives le unes contre les autres. Le détruire pour y installer un pouvoir étranger constitué d'esclaves noirs ou des maîtres occupants colonialistes. Pour achever de quadriller le Maroc, ses 150.000 esclaves transplantés ne suffisant pas, Moulay Ismail crée des tribus "guich", c'est-à-dire des tribus d'origine arabe installées dans les plaines, qui, en échange du "service militaire" (on devrait dire "sévices militaires"!) reçoivent des terres en toute jouissance. Mais comme ces seigneurs de la guerre ne peuvent évidemment les cultiver eux-mêmes, qu'ils n'en ont pas le temps et que ce n'est pas digne d'eux, ils emploient des métayers, le plus souvent payés au cinquième des récoltes et des troupeaux.

7.L'esclavage sous toute ses formes

Ismail crée donc une caste militaire avec tout ce que cela implique de féodalité guerrière inefficace sur le plan extérieur et en corollaire, une masse de paysans pauvres, d'indigents en puissance livrés sans défense au despotisme des petits seigneurs locaux. Des esclaves blancs en fait et désarmés ceux-là. L'esclavage sous toute ses formes, déguisé ou non, est - et a toujours été - le piler du régime "alaouite" au Maroc. Encore aujourd'hui la monarchie réclame des sujets et non des citoyens. Pour diviser et dominer sur ses sujets Ismail les dénature davantage et les déracine, en les parachutant dans des régions où ils n'avaient aucune attache. Le despote sait que l'enracinement est un facteur d'union nationale qui peut se retourner contre sa tyrannie. Une moitié des Oudaya surveilla Fèz, l'autre moitié surveilla Meknès. Les chebanats du Haouz, qui avaient résisté à son frère Moulay Rachid (qui avait exterminé ses chefs), furent envoyés à 800 kms de chez eux, pour surveiller les tribus berbères des Beni Snassen que Moulay Rachid avait dévalisées (cf. l'histoire de Dar el Méchal) au Nord-Est du Maroc. Et surtout il installa les tribus "guich" dans le Tadla, sur les ruines de la Zaouia de Dila, pour surveiller "la puissante forteresse berbère du Moyen Atlas et du Haut Atlas Occidental".

Ismaël allait déclencher une guerre civile de 24 ans qui durera en fait jusqu'à ce que les forces françaises réduisent les derniers villages libres en 1934! Les montagnards n'accepteront jamais la présence alaouite, et ils ont les moyens de se défendre. Ils n'accepteront jamais l'établissement d'un système "monarchique" tout à fait étranger et contraire à l'esprit de l'Islam. Les Alaouites constamment repoussés useront de leurs malheureuses troupes fourvoyées dans une sale guerre en les envoyant " à l'assaut du ciel " pour tenter d'affirmer leur pouvoir personnel autocratique et illégitime. La confédération des petites républiques islamiques de la montagne, puissamment motivées, pliera parfois un temps, mais ne rompra jamais.



8.Etat-personnel
Les alaouites ont ouvert le Maroc aux envahisseurs

Seule l'obstination tyrannique du palais provoquera une situation d'anarchie "légale" et "organisée" dans une société normalement en équilibre et qui vivait heureuse.

Anarchie créée par le pouvoir "Alaouite" qui entravera le développement harmonieux d'une nation, préparera le lit aux envahisseurs étrangers et dont seul le protectorat tirera bénéfice

Là encore, il est impossible de citer toutes les opérations. Elles sont malheureusement identiques. Les armées alaouites tombent sur notre pays comme un vol de sauterelles, à cette différence près que ces acridiens s'attaquent aux hommes.

En 1679 Moulay Ismail qui a franchi l'Atlas se fait éparpiller dans le Todghra, les gorges somptueuses de l'Oued deviendront son Roncevaux. "Il y perd même le commandement de ses troupes. Les restes de son armée sont emportés dan une tempête de neige en repassant l'Atlas au col de Telouet. Il s'en sort de justesse et son descendant Moulay Hassan Ier, qui aura tout oublié et rien appris, subira le même revers, au même endroit, deux siècle plus tard.

Mais faire mourir des dizaines de milliers d'hommes ne compte pas pour lui: il a ses centres de remonte, ses haras humains dont il lancera les produits dans une nouvelle aventure sanglante.

Son descendant, Hassan II vante dans son "Défi" ses succès contre l'étranger. Mais Tanger a été abandonné par les Anglais qui lui préféreront la position supérieurement stratégique de Gibraltar. Moulay Ismaël n'a donc conquis qu'une place vide! Et dans ses rapports vrais avec Louis XIV - pas ceux folkloriques de son mariage projeté avec une princesse de Conti! - il a toujours cédé. Il arrêta même la guerre maritime - la fameuse course que les étrangers savaient fort bien utiliser à leur profit - et n'a pas su obliger Louis XIV à un échange général des prisonniers.

Contrairement à l'image trop répandue des vilains barbaresques détroussant les navires chrétiens, il y avait beaucoup plus de Marocains prisonniers du roi de France et qui permettaient aux galères de Colbert de naviguer, que de Français dans les geôles de Moulay Ismail (quelques dizaines seulement), Moulay Ismail se *******a d'un échange de un contre un qui avantageait outrageusement le "Roi-Soleil".

Louis XIV avait, du reste, bien tort de traiter d'tat à tat.

Avec un "Alaouite", il faut parler gros sou. Les Espagnols s'y prendront beaucoup mieux. Ils enverront un franciscain, le bon frère Diego, lequel, bien appartenant à un ordre mendiant, arrive avec des cadeaux pleins le froc. Le frère Diago parle très bien l'arabe, amuse le sultan, le comble de cadeaux. A chaque présent, il reçoit en échange un ou deux prisonniers espagnols. En 35 ans Diego recevra 60 prisonniers. Pas question de réciprocité pour les Marocains prisonniers des Espagnols: des nationaux, Moulay se moque bien! Il a ses belles pendules en or, ses broquarts éclatants, ses armes enrichies de pierres précieuses et même des services à thé. Les Marocains peuvent bien pourrir dans des prisons ignobles, les plus atroces d'Europe: le sultan s'amuse tellement avec frère Diégo!

Le "grand" homme de la famille meurt de sa belle mort, comme la plupart des tyrans: "sa mort est le signal immédiat de l'anarchie… Le Maroc est secoué par la plus grave crise de son histoire." Ce n'est pas moi qui le dit , qu'on ne m'accuse pas de "subjectivité ", c'est le manuel scolaire marocain.

Après sa mort, et par les luttes internes entre les descendants de "Moulay" Ismaël pour le pouvoir, le Maroc fut plongé dans des guerres civiles sanguinaires et interminables jusqu'au début du vingtième siécle, affaiblessant ainsi le pays et l'ouverant largement aux envahisseurs étrangers.

La réalité accusatrice est tellement énorme qu'on ne la peut cacher. Toute la tyrannie du règne de Moulay Ismail aboutit en fait - après des dizaines de milliers de victimes - à la plus monstrueuse et à la plus sanglante des pagailles, uniquement à cause de la nature du pouvoir alaouite. Pour mettre le pays à genoux il a passé son règne à inventer une armée d'occupation constituée d'esclaves noirs étrangers et de petits féodaux. Et ce, pour rétablir un ordre qui n'est troublé du reste que par sa présence!

Et cette armée (chargée de maintenir un Etat-personnel et un pouvoir strictement personnel contre la nation) va se retourner, enfin de compte, à la fois contre l'tat "alaouite" et contre la Nation marocaine. Les horreurs des empereurs romains de la décadence ne sont que jeux de patronage à côté des cruautés dont les fils et descendants de Moulay Ismail ( dont voici, ci-dessous les portraits par ordre de succession) soutenus par leurs mercenaires étrangers, vont se rendre coupables.


احمد بن اسماعيل



عبد المالك بن اسماعيل



عبد الله بن اسماعيل



علي بن اسماعيل


محمد بن اسماعيل



المهتدي بن اسماعيل



زين العابدين بن اسماعيل





محمد بن عبد الله




محمد بن اليزيد بن محمد




اسماعيل بن محمد




محمد بن هشام




مولاي يوسف بن الحسن

9. Abdelaziz: descendant d'une mère circassienne,
désigné par un esclave noir qui exerçait le vrai pouvoir
"Moulay" Hassan I (1873 - 1894) - portrait et sur le cheval - (grand-père de Hassan II)
ayant à sa droite le "célèbre" " Grand Vizir" noir Ba Ahmed


Le sultan abdel aziz, fils de Hassan I(né le 24 fevrier 1878 à Marrakech),
ici en tenue d'officier turc: sa mère "lalla rkia" était turque d'origine juive

La mère de Moulay Abdelaziz était circassienne d'origine juive. Elle s’appelait Lalla Requïa, elle savait chanter et danser. Elle avait été achetée chez un spécialiste de Constantinople, avec trois autres filles toutes aussi circassiennes, pour un prix global de cent mille francs or. Ce n’est pas la somme, en soi fabuleuse, qui intéresse ici ni cet épisode de l’histoire vue par le trou de la serrure, mais bien le rôle que va jouer Lalla Requïa pour l’avenir de la dynastie : elle ne s’est pas *******ée de chanter et de procréer, elle a aussi joué un rôle politique néfaste : elle dominait complètement l’esprit du vieux Moulay Hassan, ce qui explique qu’Abdelaziz devint le fils hautement préféré et élevé dans du coton au Palais, tout en étant un instrument docile dans les mains de Ba Ahmed qui pouvait ainsi manipuler plus facilement le sultan par l’intermédiaire de l’épouse préférée et intrigante. C’est sans doute ce qu’a voulu insinuer Hassan II, en l’occurrence officiellement arrière petit neveu de la circassienne, quand il écrit : «C’est avec fierté que je puis dire que les mères, grand-mères, aïeules des souverains alaouites appartiennent toutes aux familles populaires les plus modestes (« Le Défi », p.149) ». Ce doit être une démonstration par l’absurde ! On s’attendait même à ce qu’il nous parlât de sa propre mère offerte par le Glaoui à son père enceinte - de lui - de six moi, mais il nous laisse sur notre faim. Les contrevérités d’Hassan II s’accrochent désespérément aux généralités. Ni nom, ni date, ni fait. Je règne, donc je mens.


10. Ba Ahmed: qund un esclave
devient le vrai sultan...

Ba Ahmed - d'un père noire venu d'Afrique noire, et d'une mère juive, c'est-à-dire, selon la tradition sioniste, un vrai juif - n’était ni politicien local ni un homme d'état marocain.

C’est une tradition familiale qui tient d’une part au goût déjà démontré des Alaouites pour le personnel esclave servile et d’autre part à leur méfiance constante envers les Marocains

Laissons un observateur étranger le décrire. Parlant de Ba Ahmed et de son pouvoir au Maroc, voici ce qu'a écrit l'écrivain Français Robert Brasillach, dans son livre La Conquérante, republié chez Plon à Paris en 1943, p 333 :
"Le maître du monde, à Marrakech, c'était le grand vizir Ba Ahmed, fils d'un nègre et d'une juive. Un horrible personnage, bouffi de graisse, avec un ventre ballonné, un goinfre, brutal et sadique. Comme il était de basse extraction, il voulait tout ce qu'il y a de plus beau, les bijoux, l'or, les palais ... Et ne croyez pas qu'il ait simplement laissé faire. Il discutait avec les architectes, un peu à coup de bâton, il leur imposait ses idées, et finalement celles d'un Français qui est le véritable inspirateur du palais. Je l'ai connu, c'est le capitaine Erkmann, qui avait gagné les bonnes grâces du nègre et de son principal architecte El Mekki."

Pour gouverner contre leurs sujets, les alaouites ont toujours fait appel à des esclaves ou à des renégats qui leur devaient tout. Moulay Ismail a donné l’exemple en séquestrant le pays avec une armée d’esclaves importée à prix d’or ou volée chez des particuliers au mépris du droit des gens.

Sitôt arrivé à Rabat avec la dépouille de son maître - Moulay Hassan I - mort depuis quatre jours, Ba Ahmed avait jeté en prison les deux fils aînés de feu le sultan : Sidi Mohammed et Moulay Omar. Ce qui avait grandement simplifié dans un premier temps les problèmes de succession. Puis comme son rôle d’homme de confiance et de grand maître des cordons de la bourse ne l’avaient pas suffisamment enrichi, il fit main basse sur la fortune du Grand Vizir ( Djemaï) et du ministre de la guerre ( Si Mohammed Seghir), - fortunes acquises, tout aussi scandaleusement du reste - en jetant ces deux personnages dans un cul de basse fosse à Tétouan, pour éviter toute réclamation. On ne les revit jamais.

Il avait ensuite nommé aux postes « importants » des hommes dévoués à sa personne ou incapables, souvent les deux. Entourés de nullités ou d’instruments dociles, Ba Ahmed pouvait gouverner tranquillement : ce n’était pas « l’héritier de cent rois », l’inexistant Moulay Abdelaziz qui allait le gêner.


11. La canaille Ba Ahmed, sous produit des alaouites,
gouvernait le Maroc pendant des années!

Analphabète et borné, Ba Ahmed ignorait tout du reste du monde, grave lacune à l’heure où l’impérialisme triomphant cherchait partout des os à ronger. Il avait seulement hérité de son maître Hassan Ier l’art de diviser pour régner sur le pays , de neutraliser les forces vives du Maroc dont la conjonction aurait été mortelle pour la couronne. Pour régner, il fallait vivre contre le pays réel ou être chassé.

Ba Ahmed allait vivre à n’importe quel prix pour assurer un pouvoir que le monarque n’était pas même en mesure de lui disputer. En effet, l’on ne vit pas tranquille, quand on « gouverne » seul contre tous.

Le premier ministre tout neuf ne dormait jamais deux fois de suite dans le même lit pour échapper aux inévitables assassins. Son frère Si Saïd occupait une position essentielle pour la bonne marche des affaires : il goûtait tous les aliments qui étaient présentés à son frère.

Ba Ahmed avait tellement peur d’être empoisonné que Si Saïd assistait en personne à la préparation de menus de vizirs et faisait sceller les plats pour qu’on ne puisse rien y jeter entre les fourneaux et l’estomac (de requin) du maître du Maroc. Le système ultra corrompu marcha fort "bien" pendant des années. Puis Si Saïd mourut de mort naturelle, supposa-t-on, tout en sachant très bien que personne ne goûtait ses plats à lui. Son frère le suivit dans la tombe au bout de quelques semaines. On est en mesure d’affirmer, sinon de prouver, que ce n’est pas le chagrin qui l’a terrassé !

Mais comme personne ne voulait remplacer Si Saïd…

C’était ça le gouvernement alaouite, à l’aube du 20ème siècle. C’était donner bien des tentations à un (futur) envahisseur qui n’en demandait pas tant.

Cette franche canaille de Ba Ahmed maintenait seule la fiction d’un gouvernement. Sa mort, le 13 mai 1900, marqua vraiment le commencement de la fin.



12. Après Ba Ahmed, Abdelaziz ne régnait que sur
son palais qu’il ne pouvait pas quitter sans risque

Le vieux ministre avait parfois réussi à faire rentrer des impôts. Quelques garnisons chérifiennes vivotaient encore à Taza, Oujda, Tarfaya, Agadir et Taroudant et dans le Tafilat « berceau » de la dynastie, où elles étaient supportées par le peuple, à la condition expresse de ne pas quitter ses qasbas écroulées. On les oubliait.

La mort de Ba Ahmed allait permettre à Moulay Abdelaziz, non pas de régner sur son royaume, il en était bien incapable et ses sujets n’en voulaient pas, mais au moins sur le palais de Fez qu’il ne pouvait pas quitter sans risque.

Enfin il régnait en maître au bout de sa chambre, un beau cadeau pour ses vingt-deux ans. Il s’en offrit un autre et c’est tout ce qu’il fit : il confisqua l’énorme fortune de Ba Ahmed qui laissait inachevé le somptueux palais de la Bahia à Marrakech, indécent de luxe, escale obligée aujourd’hui pour les touristes consciencieux, et dont pas un zellige (céramique), pas un morceau de cèdre n’a été acquis honnêtement.

Le palais de son frère Dar Si Sahid, a été édifié tout près de la Bahia dans les mêmes conditions. Les partisans du frère d’Abdelaziz, Sidi Mohamed, qui était toujours en prison, tentèrent bien de se battre, les armes à la main pour leurs favoris, mais sans une victoire exagérée, si bien que le très jeune ministre de la guerre, aussi séduisant que nul, réprima facilement de menus débuts d’insurrection qui n’auraient rien changé.

Ravis de cette « efficacité », le sultan s’empressa de lui remettre les réalités de ce pouvoir que Ba Ahmed avait emporté dans la tombe. L’élégant gentilhomme remplaça le vieux noir retors et Moulay Abdelaziz retourna à sa vie de gamin trop gâté.

Tout était en ordre. C’est-à-dire dans le plus grand désordre. "La nation marocaine n’existe pas sans le roi " a Hassan II eu le culot et lecourage de dire dans son: « Défi », (p.9).

En cette année zéro du vingtième siècle le sultan n’existait plus, la nation marocaine survivait malgré lui, les puissances occidentales veillaient sur leur proie. C’est grâce au vélo que le sultan allait découvrir l’existence de l’Europe.


13. Abdelaziz ne régnait plus que sur une
foule de gadgets et de jouets du sultan

Abdelaziz, sultan sans royaume, ne régnait plus que sur une foule de gadgets qui captivaient l’essentiel de son temps et vidaient la totalité du trésor public et celui laissé par son père Moulay Hassan.

Un souverain alaouite - jusqu'à Mohamed VI d' aujourd'hui - n’a jamais vraiment su ce que c’était qu’une route, qu’un hôpital, une école; il ne joue que des semblants d'exercices théâtrale du pouvoir, et jamais l’argent des impôts n’a été employé essentiellement pour la collectivité : le trésor public, c’était la tirelire du roi. Jusque là, aucun souverain ne l’avait complètement cassée. On pressurait le peuple, oui, mais on gardait toujours un petit fond de caisse. Même Hassan Ier avait réussi à laisser 60 millions de pesetas hassaniens à son fils gâté.

Mais Abdelaziz allait toucher le fond du gouffre, casser sa belle tirelire et endetter le pays pour s’offrir des joujoux. La dynastie a infligé au Maroc une belle série de coquins criminels et incapables.

C’était la première fois que la mafia alaouite présentait un adolescent attardé. Il était devenu la coqueluche des représentants de commerce juifs qui savaient que l’on pouvait vendre n’importe quoi au sultan de Fèz. Des autos, pour rouler dans les jardins du Palais, puisqu’il n’y avait pas de routes et personne pour assurer le service après vente. Des bicyclettes, des canaux à moteur, des pianos à queue, des appareils photos.

Il en acheta même une bicyclettes en or massif ( 37.000 francs or) fait spécialement pour lui « sur mesure » par un industriel cynique. Il faisait venir des prestidigitateurs de toute l’Europe pour acheter des tours qui n'étaient pas à vendre. Il s’enticha ensuite de feux d’artifices. On tira tous les soirs pendant des semaines des fusées qui ravissaient l’entourage d’Abdelaziz, mais dont la valeur aurait suffi à nourrir dix mille personnes pendant trois mois .

A SUIVRE...








 


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