Une femme modèle et une musulmane moderne: Khadija Bint Khuwaylid

[طيايبة]

« Elle fut l’épouse qui a cru en moi quand d’autres m’ont rejeté. Quand les gens m’accusaient de mentir, elle a affirmé ma sincérité. Quand j’ai été abandonné, elle a dépensé sa richesse pour soulager le poids de ma douleur »

Aujourd’hui je voudrais vous parler d’une grande figure de l’Islam, d’une grande dame dont l’histoire m’a toujours fascinée, rassurée et intriguée.

Aujourd’hui je voudrais vous parler de Khadija Bint Khuwaylid, la première épouse du Prophète Mohamed.

Etant issue d’une famille musulmane, j’ai entendu parler de Khadija quand j’étais très jeune. Et de toutes les figures de l’Islam, c’est d’elle dont je me sens la plus proche.

Son histoire personnelle et l’histoire de son couple sont tellement plus moderne que ce que peut vivre les femmes et les hommes de notre communauté.

Khadija était issue de la tribue des Quoraich, qui faisait partie du clan des Banu Hachim, l’un de ceux qui gouvernait la Mecque.

Elle était très connue parmi les siens pour son commerce florissant. Avant son mariage avec le Prophète, elle avait été mariée puis devenue veuve deux fois et a elle a eu des enfants avec chacun de ses maris.

Au début de mon post je vous disais que son histoire m’intrigue parce que c’est une des femmes que les musulmanes (et musulmans) aiment citer en général mais je trouve qu’on ne suit pas assez ce qu’elle a fait. On est tout de même face à une femme dont le Prophète a dit d’elle qu’elle avait atteint la perfection (les autres étant Marie mère de Jésus et Assiya, le femme de Pharaon) et qui a reçu les salutations d’Allah par le biais de Jibrîl (l’ange Gabriel) . En tant que musulmane (et musulman) nous devons donc nous inspirer de sa vie.

Il est d’abord intéressant de savoir qu’après la mort de son deuxième époux et avant de rencontrer le Prophète, elle a préféré rester mère célibataire (pour utiliser une expression moderne) plutôt que d’accepter l’une des très nombreuses demandes en mariage qu’elle recevait. Qu’en est-il de nos jours pour les femmes musulmanes concernant la liberté de choix de leur futur partenaire? à la pression sociale s’ajoute souvent des contraintes économiques qui ne favorisent en rien le principe de consentement exigé par l’Islam lors de la contraction d’un mariage. Cette liberté de choix est pourtant fondamentale dans la réussite du couple.

En plus d’avoir été mère célibataire, ce qui me fascine aussi est de voir à quel point c’était une femme qui savait où elle allait et ce qu’elle voulait. Cela m’a tellement impressionné de savoir que c’est elle qui a pris l’initiative demander en mariage le Prophète! C’est tellement moderne!

D’abord, elle a décidé d’embaucher le Prophète après avoir entendu parler de ses mérites. Elle a ensuite confirmé les qualités de son futur partenaire, notamment en le faisait suivre par un homme de confiance qui travaillait pour elle. On est tellement loin de l’image de la femme qui se laisse envahir par ses émotions pour faire ses choix! On doit également tirer des leçons de cette démarche.

Pour utiliser des termes modernes, je trouve que Khadija s’est servi d’un vrai processus de décision basé sur des critères objectifs concernant le choix de son futur époux : Elle a définit ses critères (honnêteté, efficacité, responsabilité), qu’elle a ensuite mesuré (en le faisant suivre notamment) et après analyse, sa décision était prise

Enfin, ce qui m’a toujours rassuré et convaincu que l’Islam prône l’autonomie des femmes au sens large, c’est l’attitude du Prophète. L’Islam n’a pas remis en question les choix de Khadija d’avant son mariage avec le Prophète (le fait de rester mère célibataire ou de gérer son propre business). L’attitude du Prophète lui même est d’une étonnante modernité comparée à celle des musulmans d’aujourd’hui. Il a en effet accepté de travailler pour une femme et d’épouser une femme deux fois veuves avec des enfants à charge et qui en plus, gagnait davantage d’argent que lui…

Le Prophète et Khadija se sont donc mariés, ont eu 6 enfants, et ont traversé ensemble bien des épreuves. C’est la première personne à s’être convertie à l’Islam. S’étant choisis mutuellement sur des bases seines, Khadija et le Prophète avaient des objectifs communs, leur couple était un havre de paix, une source d’énergie positive qui leur a permis de répandre le message de l’Islam et de cheminer sur la Voie.

L’histoire de Khadija est ainsi pleine de leçons à apprendre (et surtout à appliquer), pour ma part je retient deux choses essentielles: modernité au niveau individuelle et modernité du couple qu’elle a formé avec le Prophète.

Cela montre également l’importance pour les femmes de faire un travail sur elle-même afin de savoir ce qu’elles attendent exactement du mariage et chez leur futur partenaire. Il est par ailleurs impératif pour la communauté musulmane de créer les conditions qui permettent aux femmes d’être actrices de leur vie et autonomes. Cela afin de permettre aux femmes de choisir en toute liberté leur futur partenaire, de cela dépend le bonheur du couple et à terme celui de toute la société.

[الشاكرة لله]