Aux accusations de «fraude» et «de manœuvres pour la dilapidation de l’argent des œuvres sociales», portées par le Snapest (Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique) à l’égard du Cnapest (Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique) et de l’Unpef (Union nationale des personnels de l’éducation et de la
formation), les deux syndicats réagissent de même. A leur tour, ils accablent le Snapest et l’accusent de vouloir casser le travail syndical dans le secteur, en complicité avec les services du ministère de tutelle. «Nous connaissons très bien ces gens-là pour avoir travaillé avec eux», lance, ferme, le porte-parole du Cnapest, Nouar Larbi, lors d’une conférence de presse conjointe Cnapest-Unpef, tenue hier à Alger. Et ce dernier de souligner que son syndicat ne compte que 6 500 enseignants du secondaire, alors que le total des travailleurs du secteur est de près de 65 000 : «Nous n’avons pas la majorité absolue pour pouvoir nous approprier la gestion totale de ce fonds des œuvres sociales. L’accusation portée à notre égard est non fondée… Les travailleurs ne sont pas dupes, ils sauront faire le meilleur choix.» Le Cnapest et l’Unpef estiment que le Snapest agit à l’encontre des intérêts de l’éducateur et de tous les membres de la famille de l’Education, de façon générale : «Ceux-là mêmes qui nous accusent de vouloir nous accaparer l’argent des œuvres sociales, travaillent à casser le travail syndical dans le secteur de l’Education nationale. Ils s’opposent au principe de la solidarité et œuvrent pour l’émiettement de la famille éducative. C’est cela leur fonction.» Réitérant son refus du mode de gestion par établissement, le représentant du Cnapest le justifie, notamment par le fait que la part devant revenir à certains établissements (de l’argent des œuvres sociales) est insuffisante pour pouvoir couvrir les frais au niveau local. Il cite le cas des wilayas du Sud pour ce qui concerne, par exemple, les frais de transport aérien. Aussi, insiste Nouar Larbi, «notre grande préoccupation porte sur l’accès aux soins médicaux. Imaginons qu’un enseignant soit obligé de subir une intervention chirurgicale de 97 millions de centimes et que l’établissement n’ait pas cette somme ! Allons-nous laisser cet homme mourir ?… Nous devons être solidaires pour l’intérêt de tous». Et cela ne concerne pas seulement les personnes qui sont en poste actuellement, précise le conférencier, mais aussi les retraités : «Nos retraités doivent aussi bénéficier des avantages de ce fonds des œuvres sociales. Eux aussi ont beaucoup donné pour le secteur et pour l’enseignement de plusieurs générations d’élèves.» Nouar Larbi soutient que le mode de gestion par établissement ne pourra jamais réussir. Bien au contraire, «ça va créer des désaccords et des conflits entre les travailleurs d’un même établissement. Dans ce cas-là, c’est tout le fonctionnement de l’établissement qui en pâtira et, avec lui, l’exercice de l’activité syndicale». Le représentant du Cnapest se déclare, toutefois, très optimiste quant au résultat de l’élection décisive de demain : «Nous sommes très optimistes, parce que ceux qui œuvrent pour le bien du secteur sont plus nombreux que ceux qui vont à contresens.» Nouar Larbi est d’autant plus confiant que le nombre des établissements ayant présenté des candidats est assez important. Selon ses dires : «Les établissements primaires qui ont présenté des candidats représentent un taux de 64,32%, ceux du moyen 80,40% et ceux du secondaire 94%. C’est la preuve qu’il y a une acceptation importante du mode que nous proposons.»Indigné, lui aussi, par les accusations du Snapest, le président du l’Unpef, Sadek Dziri, répond comme pour les mettre au défi : «Ils nous accusent de fraude parce qu’ils se sentent d’ores et déjà vaincus. Qu’ils mobilisent leurs militants s’ils en ont et qu’ils montrent de quoi ils sont capables !»