Après le suicide d’une lycéenne à Oran
Colère et indignation à Omar-El-Mokhtar
C’est aussi la réaction des responsables et d’une partie de l’encadrement du lycée qui ont poussé les élèves à agir de la sorte, nous dit-on.
Hier matin, un vent de colère et d’indignation s’est abattu sur le lycée Omar-El-Mokhtar du quartier Akid-Lotfi à Oran. Des dizaines de lycéens et de lycéennes ont manifesté bruyamment, refusant de rejoindre leurs salles de cours. Cette colère et cette émotion font suite au décès de l’une de leurs camarades qui a succombé, mardi au CHUO, à ses blessures après s’être jetée dans le vide du haut d’une falaise à Es-Seddikia. K.K., 17 ans, en difficulté scolaire semble-t-il, venait de redoubler sa première année et n’avait pu se réinscrire dans son établissement qu’après un recours. Selon les témoignages de ses camarades encore sous le choc, la défunte n’aurait pas supporté les remarques désobligeantes d’un surveillant suite à un retard. Sur place, les lycéens ont écrit sur les murs extérieurs de l’établissement scolaire : “Les élèves ne vont pas bien”, “Le directeur dégage !”. À l’intérieur du lycée, des banderoles du même ordre ont été accrochées par les élèves pour rendre hommage à leur amie. C’est aussi la réaction des responsables et d’une partie de l’encadrement du lycée qui ont poussé les élèves à agir de la sorte, nous dira-t-on. Devant la bronca et les cris hostiles, le directeur quittera les lieux sans un mot. La police est immédiatement arrivée et avec l’aide des parents d’élèves, tout aussi choqués que leurs enfants, elle a convaincu ces derniers de rester à l’intérieur de l’établissement. Certaines filles, à l’annonce du décès de leur camarade, ont perdu connaissance et aucune prise en charge psychologique n’a été mise en place, laissant livrés à eux-mêmes des jeunes garçons et filles choqués et perturbés par ce drame terrible : “Les enseignants et le directeur n’ont même pas présenté des condoléances à ses parents”, lâche un groupe de mères accompagnées de leurs enfants essayant de les soutenir psychologiquement. En fin de matinée, la situation sur place restait inchangée, entre émotion et tension.