Tizi-Ouzou a renoué avec le combat de rue. «
Ouyahia dégage.
Benbouzid dégage.
Gouvernement terroriste ». Se sont ces slogans destinés à l’actuel chef du gouvernement et son ministre de l’éducation qui ont accompagné la marche de centaines de fonctionnaires de l’éducation de la wilaya de Tizi-Ouzou.
En effet à l’appel du syndicat de l’unpef, la famille éducative a répondu en masse. Tout le long du parcours allant du siège de la direction de l’éducation vers le siège de la wilaya, des femmes et des hommes n’ont pas cessé de dénoncer l’arrogance et l’autisme du gouvernement à propos des doléances qu’ils n’ont jamais cessées de ré-étirer. La journée du 30 avril est placée sous le signe de la colère et de la protestation sur tout le territoire national par le syndicat de l’unpef.
« A vous le vote, à nous le combat et les manifestations » martèlent –ils en chœur.
Devant le siège du trésor de wilaya, une halte est improvisée pour dénoncer, encore une fois, les lenteurs de cet organisme qui valide chaque fin de mois les traitements des travailleurs.
De l’académie jusqu’au siège de la wilaya, les organisateurs de la marche ont improvisé plus de quatre prise de parole provoquant des embouteillages immenses. A signaler la collaboration totale des services de sécurité qui n’ont ménagé aucun effort pour sécuriser cette démonstration de force.
Devant la maison de culture, le responsable du syndicat menace : « Que ce gouvernement de la honte sache que nous ne reculerons pas. S’il persiste à nous ignorer, nous reviendront encore et encore jusqu’à la satisfaction pleine et entière de notre plate-forme de revendications »
« Nous n’avons pas peur. Vous nous trouverez à chaque fois devant vous pour vous empêcher de dormir vous qui méprisez le peuple »
Et à la foule de répondre par des applaudissements nourris et discontinus.
Arrivée devant l’entrée de la préfecture, les marcheurs se sont retrouvés nez à nez avec une autre manifestation. Renseignement pris, il s’avère que c’est un sit-in des bénéficiaires du réemploi. Une pancarte attire notre attention : « non à l’exploitation oui à la titularisation ». Un de leur représentant nous assure d’emblée que ces sit-in sont organisés chaque semaine depuis des mois. « Arrivera ce qui arrivera mais nous reviendront chaque semaine que dieu fait pour dénoncer l’injustice de ce pouvoir assassin d’espoir » nous dit-il.
Sur place des jeunes nous assurent qu’ils travaillent depuis des années pour un salaire de misère. « C’est un cas d’esclavage officiel » crie de colère un jeune diplômé. « Avec un sous salaire nous sommes des sous citoyens » enchaine un autre jeune.