S’il vous plait , évitez de traiter quiconque veut donner son avis de : « islamo-conservateurs » par les uns et de francophiles par le camp opposé. Nous sommes algériens comme vous tous. Personnellement je n’ai rien contre Mme la Ministre et en tant qu’Enseignant je ne me permets même pas de l’appeler par son nom. Respect hiérarchique oblige. Elle ne me dérange pas. Elle a d’ailleurs répondu à un de mes vœux les plus chers pour lesquels j’ai milité qu’est réduire le nombre de contrôle scolaire qui avaient un volume horaire considérable. Je dirai par la même occasion que certains de ses proches étaient contre mon avis quand je leur ai dit tout haut lors de séminaires et de rapports pédagogiques : « trop d’impôts tuent l’impôt ». Cessons de prendre des avis comme des mots de guerre qui veulent soit disant déstabiliser tel ou tel ‘telle ou telle). C’est dépassé tout ça. Pensons à améliorer pas à dénigrer. Une campagne qui a pris de l’ampleur . Elle n’est pas contre tel ou telle . Récoltons les avis et affrontons la réalité en face. Le peuple algérien veut que la Daridja ne peut en aucun cas servir d’outil d’enseignement. Des arguments sont là pour le prouver. On est là pour donner notre avis et on le donnera bon gré mal gré. La constitution le permet. On a enseigné et même bien enseigné et éduqué durant 44 années : Diplôme décerné par …. nos nombreux élèves. « l’enfant est doué d’une formidable curiosité, il recherche la nouveauté, toujours la nouveauté, la nouveauté qui le remplit de joie.(ce n’est pas donc la langue maternelle ni la poésie populaire le malhoun) mais plutôt la langue arabe classique avec ses écrivains et poètes de haut niveau (goût littéraire).
Trop tôt ou trop tard c’est perdre son temps. Réfléchissez bien le meilleur moment d’apprendre bien une langue c’est de 5 à 12 ans. Il s’agit de saisir l’occasion au vol et de faire vite. Ecoutez nous.
Je ne peux me faire valoir et dire que je me suis sacrifié pour l’enseignement. C’est pas mon job. D’autres se reconnaitront dans tout ceci. Dieu reconnaitra les siens. La récompense viendra de lui. Merci Dieu.
Alain (Émile Chartier) a dit: Si ces, soit disant, pédagogues ne sont pas détournés de leur proie, il arrivera que les Enseignants sauront beaucoup de choses et les élèves rien du tout.
La langue mère en Algérie et dans les pays arabes c’est 3000 mots c’est très insuffisant et ne permet pas de servir comme outil d’enseignement pour les premières années. L’enfant français 16000 mots récoltés de sa langue maternelle mais on ne lui a pas permis de la reprendre en outils dans ses premières d’enseignement. Au contraire on le gave jusqu’à satiété de morceaux choisis.
S’il vous plait ne confondons pas « acquisition » qu’est la langue maternelle et « l’apprentissage » qu’est la nouveauté : la langue arabe classique.
Nous avons bien appris le français durant les 6 premières années du primaire sans que notre milieu familial connaissance un seul mot de français. On ne savait pas différencier le ba du ta. Croyez moi.Nous n’avons commencé à apprendre l’arabe qu’au CEG à l’indépendance, je dis bien les premières lettres de l’alphabet arabe mais notre valeureux enseignant à l’époque nous a motivé et nous a gavé en parallèle de textes choisis durant 3 années. Nous avons pris le relais nous avons vu le manque terrible d’enseignants à inculquer aussi bien le français que l’arabe que tenez vous bien les mathématiques. Si c’est un sacrifice je ne le dirai pas, Dieu reconnaitra.
Une étude a été faite : (langues consonantiques) s’apprennent en moins d’une année si la méthode appropriée se fait valoir (connaitre déjà un mot donné pour le lire correctement). On n’apprend pas l’arabe à l’aide d’une méthode destinée à l’anglais ou le français qui nécessite deux années et demi d’apprentissage. Vous devinez, il s’avère qu’on rallonge l’apprentissage de l’arabe pour trois années pour rien au lieu d’enclencher la deuxième vitesse en deuxième année primaire. Il y a risque d’ennui chez ce cerveau algérien car toutes les études ont démontré « (qu)’avant neuf ans, le cerveau de l’enfant semble particulièrement bien adapté à l’apprentissage des langues, mais après cet âge, les zones où on localise le siège de la parole se durcissent progressivement et l’aptitude à apprendre les langues commence à se décroître. »
Propositions :
1/ l’arabe sera prodigué en classe préparatoire et tout le cycle primaire (en arabe classique) loin vraiment loin de l’arabe parlé dialectal.
2/ ne disposer que des textes choisis des auteurs vraiment performants dans le goût de lire quelque soit sa nationalité.
3/ Le français continuera à être enseigné en 3e année.
4/ même pas une velléité d’introduire le dialectal et la poésie chantée malhoun.
On n’a rien contre la poésie populaire (l’honorable Lakhdar Boukhlouf et Abdelkader Khaldi) au contraire c’est une grande richesse qu’il faut préserver et introduire pour plus tard comme des modules à l’université ou des spécialités.
5/ Ce qu’il faut actuellement c’est un apprentissage solide emprunt d’un goût littéraire des plus sûr et non pas ramassé sous la houlette de vouloir plaire au détriment de la science et de l’art.
6/ Instruire tous les Enseignants surtout ceux des matières scientifiques tout pallier confondu à s’exprimer en arabe classique.
Ahmed Zane Inspecteur de l’Education Nationale en retraite.