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Généralités sur l'Islam Ali Tantâwi(Règles du Crédo3)

 
 
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قديم 2011-03-12, 18:57   رقم المشاركة : 1
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abdelhaki
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Flower2 Généralités sur l'Islam Ali Tantâwi(Règles du Crédo3)

Règles du Crédo

Première règle:

Je ne doute pas en ce que je perçois à l'aide de mes sens; c'est une évidence.
Mais il arrive que je vois, en marchant au désert à l'heure de la canicule, une mare d'eau, et quand je m'approche de cette mare je n'y trouve que du sable, me rendant compte qu'il s'agit là d'un mirage; de même, si je mets une règle droite dans un verre d'eau, je m'aperçois qu'elle prend la forme d'une ligne brisée.
L'on peut passer une soirée chez des amis où l'on discute au sujet des djinns et des démons. En rentrant chez soi en une heure tardive en empruntant une rue déserte et mal éclairée, on pourrait se croire en présence de djinns ou de démons, alors que rien de ce que l'on imagine n'a lieu.
Et les illusionnistes font voir aux gens des bizarreries sans fondement.
Les sens peuvent donc se tromper ou être leurrer par quelqu'un ou quelque chose. Puis-je là douter en ce que je sens? Non; car si je doute en ce que je vois, ce que j'entends et ce que je sens, j'aurai un mélange désordonné de vérités et d'imaginations; et je serai logé à la même enseigne que le fou.
Donc, il faut ajouter une autre condition pour avoir la certitude de l'existence de que je perçois par les sens: la raison ne doit pas juger, en se basant sur les observations précédentes, que ce que je perçoit par les sens n'est en fait que pure hallucination ou tromperie. Car, si la raison peut se tromper une première fois: voyant un mirage elle peut penser qu'il s'agit là d'une flaque d'eau; mais la deuxième fois, elle se rend compte qu'il s'agit là d'une illusion. Après avoir vu une règle en ligne brisée, elle juge par la suite qu'elle est toujours droite, même si l'œil la voit autrement. Les choses susceptibles de tromper les sens sont limitées et bien connues; elles ne peuvent en aucun cas annuler la règle, ni amoindrir son importance; on en a comme exemple les actes des magiciens de Pharaon et ceux des prestidigitateurs opérant dans les cirques courants à nos jours.
Deuxième Règle:

Il est des choses que nous n'avons jamais vu ou pressenti; néanmoins, nous somme convaincus de leur existence, exactement comme nous le sommes vis-à-vis de ce que nous voyons et nous sentons: nous n'avons jamais visité l'Inde ni le Brésil, mais nous avons la certitude de leur existence; nous n'avons point assisté aux conquêtes d'Alexandre le Grand, ni à la construction de la Mosquée Omeyyade, mais nous sommes sûrs qu'Alexandre le Grand a conquis la Perse et qu'Al Walid fils de Abdul Malik a construit cette mosquée.
Si chacun de nous fait le bilan, il se rendra compte que le nombre ou le volume des choses auxquelles il croit sans les voir dépasse de loin le nombre des choses, des pays et des faits auxquels il a directement assisté.
Comment a-t-il eu la conviction à l'égard de ces choses, alors qu'il ne les a jamais perçu par ses propres sens?
Il en est devenu convaincu car maintes sources concordantes qui ne peuvent être soupçonnées de fabriquer ces informations lui ont rapporté les faits.
Donc, la certitude peut être acquise grâce à une information communiquée par une ou source digne de foi, tout comme elle peut être acquise grâce aux sens et l'observation.

Troisième Règle:

Quelles sont les limites des sens? Peuvent-ils arriver à percevoir tout ce qui existe?
Le cas de l'âme et des sens, vis-à-vis des choses, est pareil au d'un prisonnier enfermé dans la tour d'une citadelle où l'on a condamné portes et fenêtres; on ne lui a laissé comme ouvertures que quelques fissures dans le mur de cette tour: une donnant sur un fleuve situé à l'est; une deuxième sur une montagne à l'ouest, une troisième surplombant le château sis au nord et une dernière surplombant un terrain au sud.
Le prisonnier n'est autre que l'âme; la citadelle le corps; les fissures les sens de l'homme: la vue qui contemple le champ des couleurs, l'ouïe qui scrute le champ des voix et des bruits, le goût qui observe le champ des saveurs, l'odorat qui sonde le monde des odeurs et le toucher qui palpe les corps.
La question qui se pose maintenant est la suivante: Puis-je, à l'aide de chaque sens, percevoir tout ce qu'il y a dans son monde? Regardant à partir de la fente qui donne sur le fleuve, le prisonnier (dans l'exemple que nous venons de mentionner) ne voit qu'une partie du fleuve; de même l'œil qui surplombe le monde des couleurs: il n'en voit qu'une parcelle.
Moi, je ne peux voir une fourmi passant à trois miles de moi; pourtant elle existe. Je suis incapable, non plus, de m'apercevoir des microbes et des particules présents dans un verre d'eau, alors qu'il y en a probablement des millions; impossible de voir les électrons tournant autour de l'atome, à l'instar des étoiles en mouvement éternel dans l'espace. La fourmi fait du bruit que mon oreille ne décerne pas, car l'ouïe n'est capable de saisir que les fréquences allant de cinq à vingt mille; au dessous de cinq, le bruit est imperceptible, au delà de vingt mille, il risque de percer le tympan et d'y causer un handicap. Et, contrairement aux fourmis et aux mouches, je ne peux sentir l'odeur du sucre. Donc, les sens ne peuvent percevoir qu'une partie du monde qui les entoure.
[On a le droit de se demander] s'il peut y avoir entre le monde des couleurs vues par l'œil et le monde des sons perçus par l'oreille un autre monde q’on ne peut percevoir à cause de l'absence du sens nécessaire à cette perception.
Ne peut-il y avoir entre le fleuve et la montagne un grand verger que le prisonnier en question n'arrive pas à localiser, ne disposant pas d'une fissure y donnant? Dépourvu de la possibilité de le voir, ce prisonnier a-t-il droit d'en nier l'existence?
L'aveugle par naissance peut savoir par l'intermédiaire des autres que la mer est bleue et la prairie verte, mais il n'est pas capable de savoir ce que c'est au juste que le bleu. Le sourd pourrait apprendre que le Bayât, le Raçd et le Sîka sont des airs, mais il est incapable de décerner la réalité d'un air. Un aveugle a-t-il raison de nier l'existence de la verdure; un sourd peut-il ne pas croire en l'existence des mélodies en se fiant au fait qu'il ne les perçoit pas?
La pièce qui peut vous sembler tout à fait calme est en fait pleine de toute sorte de chants et de voix diffusés à ce moment par plusieurs stations radio, mais vous n'arrivez pas à vous en apercevoir parce qu'il ne s'agit pas là d'une couleur qui saute au yeux, ni d'un son qui caresse l'oreille; ils s'agit plutôt de vibrations de nature différente, englobant des bruits et des voix imperceptible par l'ouïe; il suffit de vous servir d'un poste radio pour qu'ils soient audibles.
Il vous est difficile de vous rendre compte de la pression atmosphérique, car vous n'êtes pas dotés d'un sens spécial susceptible de le faire; mais vous pouvez y parvenir à l'aide d'un baromètre. Il est dans la nature des choses qui échappent au champ des sens pour la simple raison qu'elles ne sont pas une couleur à voir, ni un bruit à entendre, ni une choses concrète à toucher, ni une odeur à sentir, ni un goût à savourer.
- Les sens sont-ils parfaits? Les anciens limitaient les sens à cinq seulement. Pourtant, l'homme se rend compte aujourd'hui qu'il a d'autres sens octroyé par Dieu:
Je ferme mes yeux, je tends et je referme ma main et je sens qu'elle est tendue ou fermée sans pour autant la toucher ou la regarder. Avec quel sens puis-je sentir cela? J'éprouve parfois une certaine fatigue, nausée stresse; je ne les ai pas détectés par l'un ou l'autre des sens mais par un sens intérieur.
Je marche sans trébucher, alors que le petit enfant qui fait ses premiers pas ne peut se tenir en équilibre. Certes, le cycliste et le trapéziste peuvent garder leur équilibre, mais à l'aide de quel sens? Il s'agit là de ce qu'on peut lui donner le sens de l'équilibre.
Donc, nous n'avons absolument pas le droit de nier des choses, pour la simple raison qu'elles sont imperceptibles par nos sens.
Quatrième Règle

Nous disions déjà que la capacité des sens est limitée; je ne peux voir tout ce qui est visible. Mais Dieu, le Très-Haut, nous a doté d'une faculté à l'aide de laquelle nous pouvons rattraper les lacunes sensitives, à savoir: l'Imagination. Si je ne parviens pas à voir, à partir de La Mecque. Ma maison à Damas, je peux pour autant l'imaginer comme si je la voyait de près. L'imagination complète les sens. Mais celle-ci a-t-elle une borne, ou bien, elle est absolue et illimitée? Puis-je imaginer quelque chose que je ne saisit pas par les sens?
Selon les psychologues, l'imagination se divise en deux catégories: imagination de référence, comme le cas d'évoquer ma demeure alors que je suis à La Mecque; et imagination créatrice, telle que l'imagination des poètes, des romanciers, des dessinateurs et des gens d'art. Contemplez les imaginations de ces artistes pour voir s'ils ont produit quelque chose irréelle? Le sculpteur de Vénus a produit une image ou une forme dont nous n'avions pas vu ce que lui ressemblait. Cette forme a-t-elle été vraiment neuve, ou bien elle puisait des éléments tirés des réalités effectives pour présenter une œuvre harmonieuse: l'artiste a pris le plus beau nez, la bouche la plus charmante et le corps le plus élégant; ils les a rassemblés les uns aux autres pour en élaborer quelque chose de nouveau, issue d'anciens éléments. Le sculpteur du taureau ailé assurien, conservé au Louvre n'a fait que de prendre une tête d'homme, l'associant à un corps d'un taureau, surmonté d'ailes d'oiseau: une forme neuve composée d'anciens éléments.
De même, l'animal étrange, imaginé par Qazwini. Et les imaginations des poètes, quoi qu'elles font usage de métaphore, métonyme et d'exagérations bizarres, celles-ci ne sont en fait que des éléments différents du réel.
Encore plus, si nous allions plus loin dans le monde de l'étrangeté, nous nous apercevrions que l'imagination même est incapable de monter un tel assemblage. Exemple: prenez un élément du monde des couleurs et un autre de celui des voix, puis dites-vous que le chanteur (x) a chanté une chanson parfum roses! Ou bien le parfum (y) a une odeur rouge. Bien sûr, on ne peut imaginer ce genre de choses, bien qu'elles ne soient pas très loin des réalités.
Nous ne pouvons pas imaginer ni une mélodie parfumée, ni une odeur rouge; nous sommes incapables d'imaginer une quatrième dimension effective ajoutée aux trois dimensions (longueur, largeur, hauteur), ni un cercle sans circonférence, ni un triangle sans angles; comment pouvons-nous donc imaginer la vie Dernière avec ce qu'elle englobe, alors qu'il s'agit là d'une monde complètement différent du notre? La vie Dernière n'est, par rapport à la vie d'ici-bas, que la vie d'ici-bas, par rapport à la matrice pourvu d'un fœtus. Si nous interrogions un fœtus ayant une possibilité éventuelle de répondre: «Qu'est ce que c'est que l'univers?» il donnerait cette réponse: «Il n'est que les membranules qui m'enveloppent et les ténèbres qui m'entourent!»
Si nous lui disions qu'il il y a un autre univers doté de soleil, de lune, de nuit, de jour, de mer, de plaines, de montagnes, de déserts, de vergers, il ne comprendrait rien de ces propos; s'il les comprenait, il serait incapable d'en imaginer l'existence.
C'est pourquoi Ibn Abbas disait: «La vie d'ici-bas ne contient rien de ce qu'il y a dans la vie Dernière, sinon les appellations.» Le vin de la vie Dernière ne ressemble pas à celui de la vie d'ici-bas; ses houris ne ressemblent pas aux femmes de celle-ci; son Feu ne ressemble pas à la combustion de celle-ci.
L'imagination de l'homme ne peut percevoir que ce qui est saisi par les sens.
Cinquième Règle

Si l'œil voit que la règle en boit trempée dans un verre d'eau se présente en ligne brisée, la raison, quant à elle, ne se trompe pas; plutôt elle reste convaincue que l'instrument en question est toujours en ligne droite. Quand l'organe visuel s'aperçoit d'une flaque d'eau en plein désert, l'intelligence arrive à comprendre qu'il s'agit là d'un mirage et non pas d'eau. Quand nous voyons un illusionniste faire sortir de sa bouche cent mouchoirs et de sa manche vingt lapins, la raison se rend compte que c'est une ruse. Ainsi elle devient arbitre ayant un jugement tranchant est sûr. Mais est-ce qu'elle peut tout juger, sans s'arrêter à une certaine limite?
La raison ne peut saisir quelque chose que si elle situe celle-ci entre deux facteurs: le temps et l'espace. Si le professeur d'histoire vous disait qu'une guerre a eu lieu entre les Arabes et les Persans, mais elle ne s'est pas déroulée avant l'avènement de l'Islam ni après; il vous serait difficile de la percevoir, de la croire et de l'accepter; Si l'instructeur de géographie vous faisait part de l'existence d'une ville qui ne soit située ni e_ montagne, ni en plaine, ni en terre ferme, ni en mer, ni en terre, ni au ciel, ni ailleurs, eh bien! Vous n'arriveriez pas à le croire, ni à admettre la chose.
La raison ne juge donc que dans les limites du temps et de l'espace. Tout ce qui n'en fait pas partie, telles problèmes relatifs à l'âme, à la prédestination, au Attributs de Dieu; tout cela est hors du champs de son jugement.
Limitée, la raison est incapable de trancher sur ce qui est illimité; incapable aussi de l'embrasser. Imaginez la vie éternelle des Croyants au Paradis! la raison du Croyant est convaincue qu'il s'agit là d'une vérité hors doute; elle a eu cette conviction en se référant à une information véridique. Est-ce que votre raison est vraiment en mesure d'imaginer et d'embrasser l'éternité? Contemplez cette idée un moment, et vous vous rendrez compte que vous pouvez imaginer le séjour au Paradis pendant un, deux, cent, un million, un milliard de siècles, et puis en voilà votre raison qui tombe en défaillance, tout en se demandant: Et après? Elle veut y mettre terme; elle ne réalise pas ce que c'est que l'infini.
Kant, le philosophe allemand, a déjà écrit un livre célèbre tendant à prouver que la raison ne peut juger que le domaine de ce que est matériel. Mais les Ulémas de l'Islam avaient déjà prouver cela, au point où la chose est devenue une évidence. De même, nos Ulémas avaient déjà traité du sujet que l'on appelle les principes de contradictions de Kant; ils ont prouvé mathématiquement l'impossibilité du et du Cercle vicieux.
Voici l'une de leur preuves: Tracer du point (M) - représenté dans le schémas - deux demi-droites qui se prolonge chacune à l'infini (∞), puis relier les deux demi-droites par des segments distants entre eux de la même distance: (B-C), (B1-C1), (B2-C2), et ainsi de suite, jusqu'à ce qu'à arriver à (∞-∞); est ce que cette ligne est limitée ou illimitée?

Si vous dites qu'elle est limitée, on vous dira qu'elle est située entre deux infinités; comment peut-elle donc être limitée? Si vous dites qu'elle est infinie, on vous dira qu'elle est supposée être entre deux points; comment peut-elle donc être infinie? Elle est limitée et illimitée à la fois; et c'est une contradiction!
Il s'avère que la balance de la raison est perturbée chaque fois qu'elle essaie de juger quelque chose illimitée, tombant ainsi dans le piège de la contradiction.
La raison ne peut donc juger que les problèmes matériels limités; elle ne peut juger ce qui est au-delà de la matière; c'est-à-dire le monde du Mystère (métaphysique); c'est ce que Kant a prouvé dans son ouvrage, et c'est ce que était dit antérieurement par nos ulémas; cela est cité dans Charh al-Mawâqif et dans al-Maqsad-ul 'Asnâ fi Asmâ'-il-lâh-il-husnâ écrit par Al-Ghazali.
Sixième Règle:

Tous les gens, croyants ou mécréants, pieux ou débauchés, une fois en face d'un malheur contre lequel ils ne peuvent absolument rien faire, ne demandent assistance auprès d'aucune de ces créatures; l'assistance, ils la cherchent auprès d'une puissance au-dessus des créatures, une puissance qu'ils ne voient même pas; mais ils ressentent sa présence de tout leur être.
C'est ce qui arrive à plusieurs malades lorsque les douleurs deviennent insupportables et que les médecins se voient dans l'incapacité d'agir; ces gens-là ne reviennent-ils pas ainsi au Seigneur? On a le droit de se demander du motif de tout cela; pourquoi donc beaucoup d'hommes frappés par un malheur reviennent à Dieu? nous nous appelons tous, lors de la Première et Seconde Guerre, comment les gens revenaient à la foi et demandaient l'aide divin.
J'ai lu dans la revue Riders Digest un article publié à l'époque de la Seconde Guerre mondiale et rédigé par un jeune parachutiste - à l'époque la descente par le parachute était encore récente. Il raconta sa vie en disant qu'il avait été élevé dans une famille où personne ne priait ou citer le nom de Dieu; il avait fait des études dans des écoles qui n'enseignaient pas la religion; autrement dit, il avait reçu une éducation purement laïque et matérialiste; il n'avait d'autre souci que de manger et boire et d'accomplir le coït.
Ayant vu qu'il était en péril de mort, lors de sa première descente, car sa parachuté ne s'ouvrait point, il s'est mis à implorer Dieu; il L'invoquait sincèrement, tout en s'étonnant d'où lui arrivait cette foi.

De sa part, la fille de Staline a récemment publié ses mémoires où elle rapporte comment elle est revenue à la foi, alors qu'elle avait été élevée dans l'athéisme; et elle se disait complètement étonnée du changement radical survenu dans sa vie.
Rien d'étonnant en tout cela, car la croyance en Dieu est chose latente dans chaque âme; c'est la prime nature, et c'est l'un des instincts octroyés aux humains: l'homme est un animal à religion.
Mais cette prime nature peut être cachée par les passions, les désirs, les avidités et les exigences matérielles. Secouée par des dangers et des infortunes, elle se débarrasse des fois de ce voile pour qu'elle apparaisse telle quelle. D'ailleurs, le kâfir (mécréant/mécréant) est ainsi appelé, car il -nie et couvre [ce qui existe réellement]. Il est étonnant de trouver échos de cette idée dans deux propos, appartenant à des temps, à des lieux et à des conditions différents, mais ils sont proche dans le sens et l'intention.
Des propos prononcés par une musulmane pieuse célèbre: Râbi'a al­'Adawiyya, et d'autres écrits par un renommé écrivain athée français: Anatole France. Celui-ci, en parlant de son athéisme, évoque cette idée: «On croit qu'on est diabétique une fois les analyses de l'urine sont positives...» On dit une fois à Râbi'a qu'Un tel avait fourni mille preuves confirmant l'existence de Dieu; et comme réponse, elle eut un sourire et dit: «Il suffit d'une seule preuve!»; on lui demanda laquelle et elle de demander en ces termes: «Supposez que vous êtes en train de marcher tout seul dans le désert et que, soudainement, vous trébuchez pour vous trouvez au fond d'un puits duquel vous ne pouvez sortir; que ferez-vous dans ces circonstances? ­J'appellerai en disant: O Dieu!, expliqua l'interlocuteur. - Eh bien! C'est cela la preuve», répondit enfin Râbi'a.
Chaque humain croit au fond de lui-même en Dieu. C'est une vérité que nous Musulmans connaissons bien, parce que Dieu nous a fait part que la foi est la prime nature selon laquelle Dieu a instauré les humains. Les Occidentaux en ont fait de nouveau connaissance; Durkheim, le célèbre sociologue français a un ouvrage dans lequel il confirme que la croyance en Dieu est une évidence, et que l'homme ne peut vivre sans penser à l'existence dans cet univers d'un dieu; mais il se peut que son intelligence en faille ne parvienne à savoir que ce doit être le vrai Adoré; d'où il voue adoration à d'autre choses en s'imaginant qu'il s'agit là de Dieu Lui-même ou de chose qui servent à le rapprocher de Dieu.
Mais il suffit que survienne un danger ou quelque chose de similaire pour qu'ils reviennent à Dieu seul et rejettent tous les idoles. Les associants de Qurayche adoraient Hubal, Lat, et 'Uzza faits en pierre. Hubal n'est qu’une idole de cornaline apporté par ‘Amr fils de Lahiy de Hummah (en Syrie) On lui dit que c'est un grand dieu puissant; il le mit sur le dos d'un chameau, mais en route l'idole tomba et eut la main cassée; on la lui remplaça ensuite par une en or...Un dieu fragile et périssable! Pourtant, ils l'adoraient, dans les heures de quiétude. Cependant, une fois au large de la mer et que la tempête et les vagues s'acharnent sur eux, on les voit, terrifiés devant l'idée de se noyer, qui oublient leur Hubal pour s'écrier: O Dieu!
C'est une scène courantes même à nos jours au moment de noyade des navires, d'incendie, de maladie incurable ou de danger mortel: les athées reviennent à la religion!
Pourquoi donc? Car la foi est un instinct; la meilleure définition à donner à l'homme étant de dire qu'il est un animal à religion. Considérez ces athées à l'heure de la mort pour voir ce qu'ils font. Croyez-vous que Marx ou Lénine agonisants ont invoqué à ce moment-là les moyens de production qu'ils divinisaient? Je suis sûr qu'ils n'étaient morts qu'après avoir invoqué Dieu, mais où l'invocation ne leur servait à rien. Pharaon s'enorgueillissait en disant: «Moi, je suis votre seigneur très haut!» mais quand il a été menacé par la noyade, il dit: «Je crois qu'il n'est d'autre dieu que Celui en qui croient les Fils d'Israël.»
Il est dans le sentiment d'affection éprouvé par les amoureux une preuve que la foi n'est qu'un instinct qui se trouve dans l'âme. L'amour est une forme réduite de la foi et un aspect d'adoration. Ainsi les Français qui ont opté pour l'abandon de religion, utilisent couramment le terme "adorer" pour dire aimer. Ils ont été imité par quelques occidentalisés arabes 'qui ont pris l'habitude de dire: "Il l'aime et l'adore" ou bien: "Il l'aime jusqu'à l'adoration". Ce n'est que parce que l'adoration est la forme instinctive de la croyance en Dieu, et que l'amour a une certaine ressemblance à la foi.
L'amoureux obéit à son bien-aimé et ne lui refuse aucun désir; de même le croyant vis-à-vis de son Seigneur. L'épris ne craint pas le mé*******ement des autres tant que son adoré est satisfait de lui; il craint la colère de celui ci, acceptant tout ce que lui arrive de lui. L'attitude du croyant à l'égard de Dieu ne diffère point de cela. L'amour est une preuve que la foi est la prime nature de l'âme.
Cela ne veut pas dire que l'amour divin soit de même nature que l'amour entre humains. En réalité, le passionné n'obéit à son aimé que pour satisfaire ses passions personnelles; autrement dit, il s'aime dans le bien-aimé. Quel aurait été le comportement du poète Qays envers sa bien-aimée Layla si elle était atteinte par la lèpre? C'est là la différence entre les deux types d'amour.
Ils appartiennent à deux types différents d'affection ou de sentiment. Mais le langage humain, limité et frappé par défaillance, ne trouve qu'un même terme pour désigner deux choses différentes. Nous disons (x) aime le paysage montagneux, (x) aime l'histoire en tant que branche de science, (x) aime manger du riz à la viande, le père aime son fils, le Fou aime Layla et le croyant aime Dieu; alors que chaque type de ces amours est différent des autres. On peut dire la même chose pour le terme "beauté" utilisé pour désigner mille choses différentes. C'est également le cas quand nous disons: "Dieu entend et voit" ou "Un tel entend et voit". Or la Vue et l'Ouïe de Dieu ne ressemblent en rien à ceux des hommes, car Dieu n'est à la semblance d'aucune de Ses créatures et rien n'est à Sa semblance. D'ailleurs tous les versets où il y a mention des attributs de Dieu suivent cette règle; rien ne saurait Lui être comparé.
Septième Règle:

L'homme sait par intuition que ce monde matériel n'est pas toute l'existence; il pense qu'il y a au-delà un monde spirituel inconnu; il en aperçoit des aspects suffisants pour en confirmer l'existence. L'être humain voit que les joies matérielles ne sont que limitées et éphémères, n'atteignant leur apogée que pour perdre leur saveur et leur attraction, de façon à devenir une habitude monotone.
En s'apercevant de la villa et de la voiture luxueuse de son voisin riche, le pauvre s'imagine que la possession de ce genre de biens est susceptible de lui procurer [toutes les joies de] ce monde; mais une fois ce genre de biens entre ses mains, il ne tarde pas à ne plus ressentir la jouissance [tant désirée]. Le cas de l'amoureux est aussi significatif; celui-ci passe de longues nuits d'insomnie en songeant à la rencontre de son bien-aimé; ce désir équivaut, à ses yeux, les joies du monde. Une fois uni avec son bien-aimé par les liens du mariage, il voit comment les rêves s'évaporent et les joies disparaissent, laissant place aux réalités dures. Quant au malade qui souffre longtemps de son mal, il s'imagine qu'il aura tout le bonheur le jour de sa guérison; mais dès qu'il recouvre la santé et oublie la période des souffrances, il ne considérera plus la santé comme [source de] plaisir...Que de jeunes courent derrière la gloire, mais, après le succès, cette gloire deviendra de moins en moins source de joie; elle prendra la forme d'une chose tout à fait habituelle...En écoutant un air enchanteur ou en lisant une histoire merveilleuse écrite par un grand auteur, on se voit pris par un monde féerique; mais une fois tout cela terminé, on s'aperçoit qu'on était dans un rêve délicieux et magnifique; essayer d'y revenir sera chose vaine. Enfin, il arrive qu'en des moments de pure contemplation l'homme se voit débarrassé de la lourdeur de la matière en s'élevant vers des états de limpidité au point de considérer la futilité des choses de la terre; à ce moment-là, l'esprit éprouve un plaisir dépassant de loin les autres plaisirs.
En effet, l'esprit (ar-rûh) a toujours cette nostalgie envers le monde spirituel supérieur, ce monde inconnu, dont on ne connaît que quelques lueurs furtives. Mais c'est grâce à cela aussi qu'on s'aperçoit que les joies matérielles sont limitées et que, contrairement à celles-ci, les joies spirituelles sont sans limite et plus profondes. Et, à l'aide de l'intuition intérieure, non de la preuve rationnelle, on devient convaincu que la vie matérielle n'est pas tout; et que le monde inconnu, caché derrière le monde de la matière, est une vérité concrète; une vérité à laquelle aspire l'esprit tout en essayant de s'envoler vers elle; mais ce corps non subtil la lui cache et l'empêche d'aller à sa recherche.
Huitième Règle:

Croire à l'au-delà est inhérent à la croyance en Dieu; en- voilà l'explication: Dieu est nécessairement Juste; et Sa Justice n'accepte pas de laisser l'inique sans châtiment et l'opprimé sans équité. Toutefois, nous voyons bien qu'il y a dans cette vie des personnes qui passent leur vie dans l'iniquité et ils meurent sans être châtié; il y en a d'autres qui passent leur vie à être opprimées sans pouvoir recouvrer leur droit. Comment cela peut arriver alors que Dieu l'Equitable et le Juste existe? En fait, cela veut dire que l'existence d'une autre vie est indispensable afin de récompenser celui qui effectue les œuvres salutaires et de châtier celui qui commet du mal.
L'histoire ne prend pas fin une fois que la vie d'ici-bas est terminée. Si la projection d'un film à la TV est brusquement arrêtée au milieu de l'histoire en marquant sur l'écran le mot "fin", personne parmi les téléspectateurs ne croira qu'il s'agit vraiment là de l'achèvement du film; tout le monde criera que s'est-il passé; car la logique des choses exige une suite à l'histoire; il en est ainsi des œuvres des hommes. Que dire alors de l'œuvre de Dieu. Comment une personne raisonnable peut donc croire que l'histoire de la vie se termine par la mort? Comment cela puisse être possible alors que les comptes ne sont pas encore rendus et le récit n'a pas encore pris fin?
Ce monde inconnu, dont l'âme s'est aperçue d'un éclair dans la mélodie romantique et dans le récit merveilleux, et dont elle a senti un certain souffle à l'heure d'une contemplation, n'a rien avoir avec le monde idéal imaginé par Platon; non, il s'agit-là du monde de l'au-delà qui est une réalité concrète créée par le Créateur de Platon. Celui qui considère que la joie la plus délicieuse ne dure qu'une seule minute, se rendra compte qu'elle n'est qu'une semblance des joies de la vie Dernière; c'est une simple bouchée que vous goûtez; si elle vous plaisait, vous en achèterez d'avantage pour manger à satiété; c'est un échantillon à essayer avant de faire la commande. Cette volupté qui ne dure qu'une minute est un exemple miniaturisé des voluptés de la vie Dernière qui durent éternellement, restant pour toujours comme une joie sans devenir habitude, comme c'est le cas des joies de l'ici-bas.









 


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