Généralités sur l'Islam 2 Ecrit par

[abdelhaki]

La Religion Islamique

Définition

J'ai posé une fois à mes élèves la question suivante: Si un étranger (non­ musulman) vous disait qu'il a une heure libre pendant laquelle il songeait à connaître l'Islam; eh bien! Dites-moi ce que vous feriez afin de lui exposer l'Islam dans l'espace de soixante minutes? Ils ont répondu: Impossible de le faire; il lui sera indispensable d'étudier le monothéisme, le Coran, l'exégèse, le Hadith (Tradition du Prophète), le Fiqh (jurisprudence islamique) et les ­Usûl (les fondements de la jurisprudence islamique); il sera là confronté à des problèmes impossibles à résoudre au moins de cinq ans. J'ai dit: Gloire à la transcendance de Dieu! N’eut-il pas un bédouin qui vint voir le Messager de Dieu (S.B. sur lui) de qui il finit de connaître l'Islam au terme d'une seule journée ou même moins? Ce bédouin n'apporta-t-il pas aux membres de sa tribu ce qu'il venait d'apprendre? N’était-il pas leur chef? Ne leur enseigna-t-il pas ainsi l'Islam? Encore mieux: le Messager de Dieu n'expliqua-t-il pas la religion entière en un seul Hadith rapportant les propos de l'archange Gabriel, lesquels propos étaient formés de trois phrases où le Prophète (S.B. sur lui) fit allusion à la foi, à l'Islam à la piété? Pourquoi nous ne pouvons pas donc aujourd'hui l'expliquer dans un laps de temps d'une heure?
Qu'est ce que c'est que l'Islam? Comment embrasser l'Islam?
A chaque secte, à chaque société et à chaque parti pouvant nuire ou être bénéfique une idéologie, des principes et des crédo, constituant une sorte de constitution interne et définissant son objectif et son itinéraire.
Quiconque désirant adhérer à l'un ou à l'autre de ces formations, n'a qu'à examiner ces détails. S'il est convaincu que l'ensemble des idées prêchées, par un parti par exemple, est valable et s'il les accepte rationnellement et en toute conscience sans y éprouver le moindre doute, eh bien! S'il est convaincu, il ne tardera pas à présenter son adhésion à cette formation pour faire partie de ses membres. Ainsi il sera sensé d'accomplir les tâches prévues par sa Constitution et de payer sa cotisation mensuelle.
De plus, il lui incombe de prouver, d'une façon pratique, sa loyauté, sa fidélité et son attachement aux principes en question; il ne doit absolument pas se comporter d'une manière susceptible à les contredire. Il est appelé à toujours donner un bon exemple.
L'affiliation à un parti ou à une société signifie: connaître ses règles, être convaincu de ses principes, obéir à ses directives et avoir une conduite adéquate. Il s'agit là d'une règle générale qui touche toute formation politique ou idéologique, y compris l'Islam. A celui qui veut embrasser l'Islam incombe d'accepter ses principes rationnels et d'y croire fermement. Ces principes consistent à croire que le monde matériel n'est pas l'existence entière et que la vie d'ici-bas n'est pas la seule vie à mener, que l'homme existait déjà avant sa naissance, qu'il existera encore après sa mort, qu'il n'a pas créé sa propre personne, qu'il a existé avant de se connaître lui-même, qu'il n'a pas été créé par ces choses qui l'entourent, car il est doté de raison, alors qu'elle en sont dépourvues, qu'il a été tiré vers l'existence du néant, lui est tout l'univers, grâce à Dieu l'Un et l'Unique; c'est Lui seul qui fait vivre et mourir; c'est Lui qui a créé tout ce qui existe; Il peut, s'Ille veut, le faire disparaître; Il ne ressemble à rien de ce qui existe dans l'univers; Il est éternel sans précédant, Omnipotent, Connaissant (rien ne Lui échappe), Equitable dont l'équité ne peut être estimer en se référant aux conventions employées dans le domaine de l'équité humaine. C'est Lui qui a créé les normes de l'univers que nous appelons les lois de la nature, en faisant tout selon une mesure. Il a défini dès le début tous les composants et les espèces de l'univers, tout ses mouvements et toute son immobilité et ses transformations. Il a doté l'homme de raison pour juger les choses qui ont été mises à sa disposition; Il l'a doté également d'intelligence pour choisir ce qu'il veut. Il a créé parallèlement à la vie provisoire d'ici-bas une autre vie éternelle pendant laquelle le bel agissant sera récompensé par le Paradis et celui qui commet le mal sera châtié par la Fournaise.
Ce Dieu, l'Un et l'Unique, n'a pas d'associés dans l'adoration, pas d'intermédiaire faisant intercession sans Sa permission. L'adoration doit être vouée complètement à Lui.
De plus, Il a des créatures «matérielles» apparentes, visibles, qu'on peut détecter par les sens, et d'autres invisibles; certaines d'entre elles sont dépourvues de vie, d'autres sont vivantes, chargées d'accomplir certains devoirs. Parmi les être vivants une catégorie sont caractérisées par le bien pur (les anges), une deuxième marquée par le mal pur (Satan et sa cohorte) et une troisième caractérisée par une double nature: le bien et mal (les djinn); Il choisi des personnes parmi les humains à qui Il révèle Sa Loi afin de la communiquer au reste des gens.
Ces lois [divines] sont marquées dans des Ecrits descendus du Ciel, et dont le subséquent abroge ou révise le précédent. Le Coran est le dernier de ces Ecrits. Les Ecrits antérieurs au Coran ont tous subit des déformations; ils ont été l'objet de perte ou d'oubli. En revanche, le Coran est resté exempt de toute déformation ou perte. Le dernier Messager est Muhammad fils d'Abdullah; il est le Seau des prophètes: aucun prophète ne viendra après lui.
Le Coran est la constitution de l'Islam; quiconque croyant qu'il est révélé par Dieu et l'adoptant dans son ensemble est considéré comme fidèle ou croyant. Dans la mesure où la foi intérieure n'est «détectable» que par Dieu (les humains ne peuvent s'introduire dans les cœurs des autres pour connaître leur conviction), il n'y a de moyen pour confirmer aux autres la conviction personnelle qu'en énonçant le témoignage de la foi; c'est-à-dire:
- J'atteste qu'il n'est de dieu que Dieu; j'atteste que Muhammad est le Messager de Dieu.
Est musulman tout individu prononçant ces deux phrases; autrement il est citoyen à part entière dans l'Etat musulman, réjouissant de tous les droits protégeant le musulman, et ce bien avant d'accomplir les devoirs qui lui sont désignés par l'Islam.
Ces devoirs (prescriptions) sont peu nombreux et faciles à accomplir:
1. Accomplir le matin une prière de deux raka' pendant laquelle le fidèle invoque son Seigneur, Lui demandant de Son bien et de ne pas être l'objet de Son châtiment. Il est indispensable de faire des ablutions avant d'accomplir la prière.
- Faire au méridien deux fois quatre inclinations; puis trois et quatre à la tombée de la nuit.
L'accomplissement de ces prières prescrites ne dure en total qu'une demie heure par jour. Elles ne sont liées ni a un endroit spécifique, ni à une catégorie de gens déterminée (Uléma ou religieux); elles n'exigent aucun intermédiaire entre le musulman et son Seigneur.
2. Il est un mois de l'année où le musulman avance l'heure de son petit déjeuner, pour le prendre à la fin de la nuit au lieu du petit matin; de même, il recule l'heure de son déjeuner pour le consommer après le coucher du soleil; et toute la journée durant il s'abstient de manger et de copuler. Il s'agit là d'une période de sérénité pour son âme, de repos pour son système digestif, de raffinement pour son caractère, de santé pour son cœur; ce mois représente ainsi une forme de faire du bien en commun et d'établir une égalité entre les fidèles quant à leur mode de vie.

3. Tout musulman économisant au bout d'une année une somme d'argent, après avoir fait les dépenses nécessaire pour sa famille, celui-là est appelé à payer le l'aumône légale (Zakât), pour subvenir aux besoins des pauvres et des nécessiteux. Cette prescription représente un pilier de taille pour la solidarité sociale.
4. L'Islam prévoit des réunions fixes dans la société musulmane.
- Une à tenir cinq fois par jour: la prière en groupe qui sert à consolider les rapports des musulmans avec leur Seigneur. C'est une bonne occasion pour enseigner les incultes et secourir les pauvres. Ne durant environ qu'un quart d'heure, cette réunion n'empêche personne de vaquer à son travail. Si un musulman accomplit sa prière chez lui au lieu d'assister à la prière en commun, il ne risque aucun châtiment; seulement il rate la Récompense promise [par Dieu].
- Une ayant lieu une fois par semaine: la prière du vendredi qui peut durer moins d'une heure.
- Une à tenir deux fois par an: la prière de la Fête qui dure presque une heure.
- Un rassemblement annuel qui se tient en un endroit bien déterminé; on peut voir en cette occasion une manifestation spirituelle et physique à la fois. Chaque musulman est sensé y assister une fois dans la vie s'il peut le faire; il s'agit du pèlerinage à La Mecque.
Ce sont là les prescriptions de l'Islam.
Il y a également le fait de s'abstenir de commettre quelques actes considérés par tous les sages du monde comme un mal à éviter - il s'agit là aussi d'une adoration [à vouer à Dieu] - , tels que l'assassinat sans juste titre, l'agression, l'iniquité en toutes ses formes, la boisson alcoolique, la fornication portant atteinte à l'honneur et faisant perdre les affiliations, l'usure, le mensonge, la tricherie, la perfidie, la désertion, dont le but consiste à propager la religion de Dieu, le parjure, le faux témoignage et l'ingratitude envers les parents
Si le musulman faillit à certaines obligations ou commet des actes interdits par l'Islam puis se repentit en implorant le pardon de Dieu, il aura gain de cause auprès Dieu. Si, au contraire, il ne se repentit pas, il restera au nombre des Musulman, mais méritera le châtiment dans la vie Dernière. Ce châtiment sera provisoire par rapport à celui infligé aux Infidèles.
S'il nie quelques principes essentiels de l'Islam, y manifestant un doute, désavoue un précepte incontestable ou conteste quelque chose du Coran, ne serait-ce qu'un verset ou un mot, dans ce cas il ne peut être considéré musulman, c'est un apostat, encourant la perte de la Nationalité islamique. L'apostasie est le crime le plus grave dans l'Islam; elle ressemble à la grande trahison sanctionnée dans le droit positif par la peine capitale.
Le musulman qui néglige certains devoirs religieux ou accomplit quelques actes illicites, en reconnaissant les/principes d'obligation et d'interdiction, est considéré toujours comme musulman, mais c'est un libertin. Quant à la foi, elle a un caractère indivisible: si une personne croit à quatre-vingt-dix-neuf principes en rejetant un, il est un Dénégateur.
Le musulman peut être un incroyant, tout comme quelqu'un qui adhère à un parti politique, assistant à ses réunions, payant sa cotisation, respectant ses règles, sans pour autant admettre ses principes, ni être convaincu de leur justesse; il y adhère plutôt pour nuire, d'une manière ou d'une autre, à cette organisation.
Il s'agit là d'un hypocrite qui prononce la formule de témoignage de foi, accomplit en public les prescriptions, mais il est, en fait, incroyant ne méritant pas le secours de Dieu, même s'il est considéré au nombre des Musulmans, car les gens ne peuvent que se fier aux apparence; alors que Dieu seul est capable de connaître les pensées intimes des gens.
Est donc musulman et croyant tout individu convaincu de l'idéologie islamique, qui consiste à vraiment croire en Dieu, qui n'a pas d'associés, à croire aux anges, aux Messagers, aux Ecrits, à la vie Dernière et à la Prédestination, à prononcer la formule de témoignage de foi, à accomplir la prière, à observer le jeûne de Ramadan, à payer la Zakât si l'on a les moyens, à faire le Pèlerinage, à s'abstenir de commettre ce qui est reconnu interdit.
Le fruit de l'Islam ne peut être mûr que si le fidèle adopte, le long de sa vie, la conduite propre au musulman véritable. Le Prophète (S.B. sur lui) résume cette conduite en une seule phrase éloquente: Adorez Dieu comme si vous Le voyez, si vous ne le voyez pas, Lui Il vous voit.
En voilà l'islam en résumé. Les détails du crédo islamique sont fournis dans les pages suivantes de ce livre.