Près des rues acides de la ville
Il surveille comme il le peut les traces de pas
Il lève la tête à proximité d'une poubelle
En même temps qu'il avale un alcool marqué d'une tête de mort
Les yeux craqués de solitudes
D'une multitude de solitudes
Il réussit à attraper avec sa main chercheuse
Les restes d'une pointe de pizza
Joyeusement foutue là par quelques étudiants
Enfermé dans son tunnel fou de froid
Il se colle sur une photo osée noir et blanc d'un journal
Il dispose d'une vieille nappe aux fleurs salies
Pour couvrir son odeur forte d'alcool et des fumées de la rue
Il s'adosse dans un coin sombre des bases d'un gratte-ciel
Il s'étourdit
De voir le gyrophare de la Place Ville-Marie
Il lui faut gratter la nuit pour y voir clair
Pour oublier qu'il a oublié la soupe populaire
Que Pops lui avait offert en souriant.
Il n'a pas reçu de baisers depuis sa plus tendre enfance :
Maman et Papa étaient malades, frappaient sur la table et sur les enfants
Les pompiers les policiers répondent aux alarmes :
C'est avec cette musique et celle d'un gros ventilateur du gratte-ciel
Qu'il s'endort dans le béton de la Ville. Les enfants, grand-maman et grand-papa il n'a jamais connu