LES MODES DU VERBE
Les modes indiquent la façon de présenter l’action ou l’état.
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LES SIX MODES DU VERBE
Un verbe peut être à six modes différents :
indicatif,
conditionnel,
impératif,
subjonctif,
infinitif et
participe.
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LES QUATRE MODES PERSONNELS
L’indicatif, le conditionnel, l’impératif et le subjonctif sont des modes personnels parce qu’ils se conjuguent à différentes personnes.
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LES DEUX MODES IMPERSONNELS
L’infinitif et le participe n’ont pas de personnes : ce sont des modes impersonnels.
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LE MODE INDICATIF
Au mode indicatif, le verbe indique une action certaine (ou considérée comme certaine).
Je répare la chaise. [action certaine]
Elle ira à Montréal demain. [action probablement certaine, considérée comme certaine]
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L’INDICATIF PRÉSENT
Un verbe à l’indicatif présent peut indiquer
· une action qui se fait maintenant.
Elle mange une pomme. [Elle la mange maintenant.]
Marie fait une robe. [Elle la fait maintenant.]
· une vérité générale.
La terre tourne autour du soleil.
· une action qui se fait régulièrement.
Je me lève tous les matins à sept heures.
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L’INDICATIF IMPARFAIT
Un verbe à l’indicatif imparfait peut indiquer
· une action qui se faisait au moment où une autre action avait lieu.
Il était là quand l’accident est arrivé.
Lorsque je t’ai vu, tu pleurais. [were crying]
· une action complètement passée, qui a duré un certain temps.
Quand j’étais à l’université, j’étudiais jusqu’à minuit chaque soir. [I used to study]
· une action (ou un état) commencée antérieurement et qui se continuait à un certain moment du passé.
Je dormais depuis dix minutes lorsque la sonnerie du téléphone m’a réveillé. [I had been sleeping for ten minutes …]
· un état d’esprit.
Il pensait que j’étais malade. [He thought …]
· qu’on décrit des personnes, le temps ou des objets.
Pierre avait vingt ans; il n’était pas grand; il souriait toujours.
Il pleuvait ce jour-là. Le soleil brillait.
· une formulation atténuée concernant un fait présent mais qu’on rejette dans le passé pour ne pas heurter l’interlocuteur.
Je venais vous demander une faveur.
· un souhait ou un regret.
Ah ! si j’avais ton âge !
· un fait qui a eu lieu à un moment précis du passé mais qu’on veut en quelque sorte immobiliser sous les yeux des lecteurs ou interlocuteurs (imparfait historique, pittoresque ou dramatique).
Une gracieuse biche galopait sur la glace. Soudain, elle a trébuché sur la surface glissante. L’instant d’après, elle s’était relevée et repartait.
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L’INDICATIF PASSÉ SIMPLE
· L’indicatif passé simple s’emploie surtout dans la langue écrite soutenue (récits historiques, textes littéraires, textes journalistiques).
· Dans la langue courante, ce temps est remplacé par le passé composé.
· Le passé simple a les aspects suivants : action soudaine, durée limitée, répétition limitée.
Éric naquit en 1916, il fut membre de ce parti politique pendant vingt-trois ans et il se maria trois fois.
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L’INDICATIF PASSÉ COMPOSÉ
L’indicatif passé composé peut dénoter
· une action passée instantanée et isolée.
Ce matin, je suis allé à l’épicerie.
· plusieurs actions successives courtes.
Il a ouvert son livre, a lu quelques phrases et s’est mis à pleurer.
· une action qui s’est répétée un certain nombre de fois.
Il a ouvert la fenêtre trois fois et je l’ai fermée trois fois.
· une action qui a duré, mais qui est terminée.
Elle a étudié deux ans à Toronto.
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L’INDICATIF PLUS-QUE-PARFAIT
L’indicatif plus-que-parfait peut dénoter
· une action complètement terminée par rapport à un autre fait passé ou une autre action passée.
J’avais fini de manger quand il est arrivé.
Il était heureux; il avait réussi à réparer son auto.
Il s’est couché tôt parce qu’il avait travaillé toute la journée.
Elle n’a pas bu le verre de bière que je lui avais servi.
· plusieurs actions répétées complètement terminées par rapport à un autre fait passé ou une autre action passée.
Après que le soleil s’était couché, j’allais faire une promenade.
· une action terminée par rapport à un moment du passé.
Nous avons roulé tout l’après-midi et à dix-huit heures, nous étions rendus à Halifax.
· une action négative commencée dans le passé et qui se continue à un certain moment du passé.
Il est alors accompagné de depuis, il y avait...que, ou cela faisait...que.
Dans une phrase affirmative, on emploie l’imparfait au lieu du plus-que-parfait.
Il n’avait pas dormi depuis vingt-quatre heures lorsqu’il a eu son accident.
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L’INDICATIF PASSÉ ANTÉRIEUR
L’indicatif passé antérieur
· s’emploie dans une proposition subordonnée commençant par une conjonction de temps (après que, aussitôt que, dès que, lorsque, quand) pour marquer qu’une action a eu lieu immédiatement avant une autre action passée.
Ce temps, qui appartient à la langue écrite soutenue, est remplacé par le passé surcomposé dans la langue courante.
Dès qu’elles eurent mangé, elles se couchèrent.
· s’utilise dans une proposition indépendante ou principale pour montrer le résultat d’une action.
Il est alors accompagné d’un adverbe du type vite, bientôt, tôt, en un instant, etc.
Cet usage est plutôt rare … et fait plutôt snob; en langue courante, on emploierait plutôt le passé composé.
J’eus vite compris ce qui se passait.
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L’INDICATIF PASSÉ SURCOMPOSÉ
L’indicatif passé surcomposé
· s’utilise à la place du passé antérieur dans la langue courante pour marquer qu’une action a eu lieu immédiatement avant une autre action passée.
Les verbes pronominaux ne s’emploient pas à ce temps; on utilise plutôt le passé composé.
Dès qu’elles ont eu mangé, elles se sont couchés.
Ce bruit a commencé dès que je me suis couché. [passé composé]
· s’utilise dans une proposition indépendante ou principale pour montrer le résultat d’une action.
Il est alors accompagné d’un adverbe du type vite, bientôt, tôt, en un instant, etc.
Cet usage est plutôt rare … et fait plutôt snob ! En langue courante, on emploierait plutôt le passé composé.
J’ai eu vite compris ce qui se passait.
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L’INDICATIF FUTUR SIMPLE
· L’indicatif futur simple indique que l’action se fera plus tard, dans l’avenir.
Je finirai de peindre la cuisine dès que j’en aurai le temps.
· Dans la langue parlée, aller + infinitif remplace généralement le futur simple.
· Et il faut, en français, employer aller + infinitif (ou le présent de l’indicatif) pour des faits qui se situent dans l’avenir immédiat.
Ne lave pas la table; je vais le faire. [I’ll do it.]
J’arrive tout de suite. [I’ll be right over.]
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L’INDICATIF FUTUR ANTÉRIEUR
L’indicatif futur antérieur
· indique que l’action sera terminée quand une autre action aura lieu ou qu’un fait sera accompli à un moment déterminé de l’avenir.
Lorsque Pierre sera parti, je te téléphonerai.
Quand j’aurai terminé ce travail, je mangerai.
J’aurai terminé ce travail dans cinq minutes.
Après les conjonctions signifiant quand, lorsque, dès que, aussitôt que, après que ou tant que, l’anglais emploie le present perfect ou le present au lieu du futur antérieur ou du futur simple.
Quand j’aurai réparé ce téléphone, je te le donnerai. [When I have fixed…]
· peut remplacer un passé composé accompagné de probablement ou sans doute. Cet usage est plutôt rare … et fait plutôt snob !
Il est en retard; il aura manqué son autobus. [=Il a sans doute manqué…]
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LE MODE CONDITIONNEL
Au mode conditionnel, le verbe indique que l’action est possible, à une condition.
Si j’étais plus riche, je quitterais cet emploi. [à condition d’être plus riche]
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LE CONDITIONNEL PRÉSENT
Le conditionnel présent peut servir à
· indiquer que l’action se ferait si une condition était remplie.
Si je partais plus tôt, j’arriverais à l’heure.
Il ne faut pas utiliser le conditionnel après si qui signifie if; on le fait beaucoup au Québec, mais cela est considéré comme un archaïsme en français standard.
Si tu travaillais plus fort, tu réussirais.
[Après si, on utilise l’imparfait travaillais, et non le conditionnel présent travaillerais.]
· remplacer le futur simple dans une subordonnée lorsque le verbe principal est au passé.
Je pense qu’il viendra. [futur simple]
Je pensais qu’il viendrait. [conditionnel présent]
· exprimer un désir, un souhait.
J’aimerais que tu ne touches pas à mes livres !
· indiquer qu’un fait ou une nouvelle est douteux ou n’est pas encore sûr.
Un accident grave vient tout juste de se produire à Saint-Rémi; il y aurait plusieurs morts.
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LE CONDITIONNEL PASSÉ
Le conditionnel passé peut
· indiquer que l’action aurait été faite si une condition avait été remplie.
Je serais allé au match de football s’il n’avait pas plu.
Si j’étais parti plus tôt, je serais arrivé à l’heure.
Si on lui avait offert cet emploi, je suis sûr qu’il aurait accepté.
Il ne faut pas utiliser le conditionnel après si qui signifie if; on le fait beaucoup au Québec, mais cela est considéré comme un archaïsme en français standard.
Si j’avais travaillé plus fort, j’aurais réussi.
[Après si, on utilise le plus-que-parfait avais travaillé, et non le conditionnel passé aurais travaillé.]
· indiquer qu’un fait ou une nouvelle est douteux ou n’est pas encore sûr.
Un accident grave serait survenu hier soir à Saint-Rémi; il y aurait plusieurs morts.
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LE MODE IMPÉRATIF
· Au mode impératif, le verbe indique que l’on donne un ordre, un commandement.
· L’impératif exprime aussi un conseil, une demande, une défense, une suggestion.
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L’IMPÉRATIF PRÉSENT
Quand on parle de l’impératif, on parle habituellement de l’impératif présent.
Fais ce qu’il te dit.
N’ouvre pas cette fenêtre.
Allons au cinéma ce soir.
Cueille des roses. Cueilles-en deux. [s euphonique]
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L’IMPÉRATIF PASSÉ
L’impératif passé, qui indique qu’un ordre doit être exécuté dans un délai fixé, est d’un usage plutôt rare en français.
Ayez fini pour demain matin.
Sois rentré avant onze heures.
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LE MODE SUBJONCTIF
Au mode subjonctif, le verbe indique que l’on veut, que l’on craint, que l’on souhaite, que l’on doute, que l’on regrette, etc. que l’action se fasse.
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LE SUBJONCTIF PRÉSENT
Le subjonctif présent indique que l’action de ce verbe subordonné a lieu en même temps (simultanéité) ou après (postériorité) l’action du verbe principal.
Je veux que tu prennes une décision tout de suite. [simultanéité]
Je voulais que tu prennes une décision tout de suite. [simultanéité]
Je veux que tu prennes une décision demain. [postériorité]
Je voulais que tu prennes une décision le lendemain. [postériorité]
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LE SUBJONCTIF PASSÉ
Le subjonctif passé indique que l’action de ce verbe subordonné a lieu avant (antériorité) l’action du verbe principal.
Je suis ******* que tu aies pris une décision hier. [antériorité]
J’étais ******* que tu aies pris une décision la veille. [antériorité]
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LE SUBJONCTIF IMPARFAIT
ET LE SUBJONCTIF PLUS-QUE-PARFAIT
Dans les textes littéraires (surtout des époques antérieures à la nôtre), l’imparfait du subjonctif remplace le présent du subjonctif et le plus-que-parfait du subjonctif remplace le passé du subjonctif lorsque le verbe principal est au passé.
Je voulais que tu prisses une décision tout de suite. [simultanéité]
Je voulais que tu prisses une décision le lendemain. [postériorité]
J’étais ******* que tu eusses pris une décision la veille. [antériorité]
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LE MODE INFINITIF
L’infinitif indique l’action ou l’état, sans mentionner la personne ou le nombre.
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L’INFINITIF PRÉSENT
Le temps qu’on appelle l’infinitif présent est en fait le nom du verbe.
L’infinitif présent peut être
· sujet : Partir est tout ce qu’il veut.
· attribut du sujet : Sa décision est de partir.
· complément du nom : Il a le désir de partir.
· complément de l’adjectif : Il est heureux de partir.
· complément d’objet direct : Il veut partir tout de suite.
· complément d’objet indirect : Il parle de partir tout de suite.
· complément circonstanciel : Il se prépare pour partir.
· apposition : Il n’y a que deux options : prendre l’autobus ou marcher !
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L’INFINITIF PASSÉ
L’infinitif passé exprime une action antérieure à celle du verbe principal.
Je suis ******* d’avoir vu ce film et d’être resté jusqu’à la fin.
Après m’être levée et avoir mangé, je suis partie.
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LE MODE PARTICIPE
Le participe est
· à certains moments une forme verbale, qui admet les compléments d’objet et les compléments circonstanciels,
· et à d’autres moments une forme adjective, qui peut servir d’épithète ou d’attribut et subir les variations en genre et en nombre.
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LE MODE PARTICIPE
· Comme forme verbale, le participe présent exprime généralement une action simultanée par rapport à l’action marquée par le verbe qu’il accompagne.
Je l’ai vu faisant la cuisine.
· Le participe présent est rarement utilisé dans la langue parlée comme forme verbale. On dit plutôt :
Je l’ai vu en train de faire (ou : qui faisait) la cuisine.
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L’ADJECTIF VERBAL
Comme forme adjective, le participe présent s’appelle un adjectif verbal et il est alors simple épithète ou attribut.
Il m’a touché de sa main tremblante. [épithète]
Cette histoire est intéressante. [attribut du sujet]
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LE GÉRONDIF
La forme en -ant précédée de en s’appelle un gérondif.
Il est entré en chantant.
Elle s’est blessée en ouvrant cette porte.
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GÉRONDIF ET PARTICIPE PRÉSENT
Le gérondif a le même sujet que le verbe qu’il complète alors que le participe présent est relié au nom ou pronom le plus rapproché.
Je lui ai parlé en revenant de l’université.
gérondif : c’est je, le sujet de ai parlé, qui revient…
Je l’ai vu revenant de l’université.
participe présent : c’est le complément d’objet direct l’, et non le sujet je, qui revient de l’université
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ORTHOGRAPHES DIFFÉRENTES
De nombreux participes présents et gérondifs ont des orthographes différentes de celles des adjectifs verbaux correspondants :
négligeant / négligent
influant / influent
fatiguant / fatigant
excédant / excédent
convainquant / convaincant
précédant / précédent …
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LE PARTICIPE PASSÉ
Comme forme verbale, on retrouve le participe passé dans tous les temps composés où il est combiné avec les auxiliaires avoir ou être.
J’ai coupé une branche.
Ils sont arrivés.
Elles se sont lavées.
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ACCORD DU PARTICIPE PASSÉ
Le participe passé est soumis à des accords particuliers.
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ACCORD DU PARTICIPE PASSÉ CONJUGUÉ AVEC AVOIR
Elle a mangé une pomme. [pomme est COD]
La pomme qu’il a mangée était bonne. [qu’ est COD]
Le participe passé conjugué avec l’auxiliaire avoir s’accorde avec le complément d’objet direct (COD) qui précède.
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ACCORD DU PARTICIPE PASSÉ CONJUGUÉ AVEC ÊTRE
Elles sont parties. [elles est sujet]
Le participe passé conjugué avec être s’accorde avec le sujet du verbe.
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ACCORD DU PARTICIPE PASSÉ
D’UN VERBE PRONOMINAL LEXICALISÉ
Elle s’est souvenue de moi. [Se souvenir est un verbe pronominal lexicalisé, puisque souvenir n’existe pas seul, comme verbe.]
Le participe passé des verbes pronominaux lexicalisés s’accorde avec le sujet du verbe.
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ACCORD DU PARTICIPE PASSÉ
D’UN VERBE PRONOMINAL NON LEXICALISÉ
Elle s’est lavée. [s’ est COD]
Elle s’est lavé les mains. [mains est COD]
Elles se sont téléphoné souvent. [se est COI]
Le participe passé des verbes pronominaux non lexicalisés s’accorde avec le complément d’objet direct qui précède.
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ACCORD DU PARTICIPE PASSÉ SANS AUXILIAIRE
Comme forme adjective, le participe passé est épithète ou attribut.
Elle semble résolue. [résolue est attribut du sujet elle]
La page 42 est arrachée. [arrachée est attribut du sujet page]
Ces enfants abandonnés traînent dans les rues. [abandonnés est épithète de enfants]
Comme épithète, le participe passé s’accorde en genre et en nombre avec le nom qu’il qualifie.
Comme attribut du sujet, le participe passé s’accorde en genre et en nombre avec le sujet.
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