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l'algerien ne maitrise aucune langue

 
 
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قديم 2010-03-12, 15:25   رقم المشاركة : 1
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moussaoui khaled
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افتراضي l'algerien ne maitrise aucune langue

L'algérien Ne Maîtrise Aucune Langue
________________________________________ ________________________________________
UN SPÉCIALISTE L'AFFIRME :
"L'Algérien ne maîtrise aucune langue !"

"Les études ayant trait aux langues et cultures populaires en Algérie ont longtemps été frappées d’interdits sous divers prétextes liés aux étapes historiques que notre pays a traversées. Par moments, c’étaient des considérations d’ordre tactique qui étaient invoquées ou des considérations liées à «l’unité nationale menacée» ou la diversion par rapport à la réalisation prioritaire d’un projet socioéconomique.”

C’est ainsi que M. Abderrezak Dourari, professeur des sciences du langage, département traduction, université d’Alger, a identifié le malaise linguistique et identitaire en Algérie, dans l’un de ses ouvrages Les malaises de la société algérienne. Crise de langues et crise d’identité, paru aux éditions Casbah, en 2004. Dans cet entretien, ce chercheur, titulaire d’un doctorat d’Etat en linguistique de l’université de la Sorbonne, revient sur la problématique de l’enseignement des langues étrangères en Algérie, mais surtout touche du doigt le mal à l’origine de la difficulté des Algériens à se familiariser avec les langues. M. Dourari explique comment et pourquoi l’Algérien ne maîtrise aucune langue correctement, malgré ses dispositions linguistiques.
Le Soir d’Algérie : Qu’est-ce que signifie la langue pour celui qui la véhicule et quel est le rapport entre les deux ?
En essayant de répondre à cette question, ce sont d’autres interrogations qui se posent. C’est quoi exactement la langue de l’Algérien ? Ce n’est pas que je ne trouve pas de réponse, mais la situation linguistique en Algérie est caractérisée par un brouillage de repères, notamment depuis la mise en œuvre, début des années 1970, de la politique d’arabisation. Le pouvoir politique a, en effet, voulu imposer à la population un type de “langue officielle”, qui est l’arabe classique, que moi j’appellerai “l’arabe scolaire”. La confusion est telle que la langue officielle est celle imposée par l’Etat et du fait diffusée à l’école.
L’Algérien parle-t-il une langue particulière ?
Si on revient à la langue de l’Algérien. Je dirais que ce sont les langues maternelles. Celles-ci sont partagées en deux variétés : l’arabe algérien, qui est un arabe commun à tous les Algériens et aux pays du Maghreb en général. Son usage remonte au XIIIe siècle. 90% des populations du Maghreb utilisent cette langue, avec ses composants phénicien, arabe et berbère. La deuxième variété est le tamazight, qui, à son tour, est composé de plusieurs sous-variétés, le kabyle, le chaoui, le mozabite et le tergui. Ainsi, l’Algérien naît dans une de ces variétés ou sous-variétés. A un moment de sa vie, à un âge précoce, il est confronté à une ou plusieurs des autres variétés. D’ailleurs, les recherches et les études ont confirmé qu’il n’existe pas en Algérie une zone monolingue. Je résume cela en disant que l’arabe algérien est une langue véhiculaire et les variétés natives sont des langues vernaculaires (dialectales).
A partir de quel moment on peut faire la différence entre ces deux variétés ?
L’Algérien pratique l’arabe véhiculaire à partir de l’école. C’est le moment où il confronte sa langue de naissance à celle de tous les Algériens, la langue officielle. Cependant, il est important de mettre l’accent sur une troisième langue qui est aussi la première langue étrangère en Algérie, le français en l’occurrence. Car même si dans la politique d’arabisation, celle-ci a été largement négligée et délaissée, elle reste une langue présente dans la société et dans la vie de l’enfant dès ses premières années.
Selon vous, à quel degré l’Algérien maîtrise- t-il sa langue ?
L’Algérien maîtrise ses langues maternelles qui sont les langues de l’affection, de l’émotion et de l’expression. Il maîtrise aussi les langues de l’école : l’arabe scolaire et le français. Malheureusement, ces dernières années ont enregistré une grande faillite dans le niveau de maîtrise des langues. Celui-ci a commencé à chuter à partir des années 80. La maîtrise de la langue dépend des méthodes pédagogiques d’enseignement et des manuels scolaires. Or, l’arabe scolaire a régressé considérablement ces dernières années et ce, pour deux raisons. La première est due à l’application des méthodes didactiques, employées dans l’enseignement et qui font croire que la langue enseignée est la langue maternelle, alors que c’est faux. Elle n’est pas celle de tous les Algériens. D’ailleurs, l’arabe était mieux maîtrisé lorsqu’il a été enseigné dans les lycées franco-musulmans. La seconde raison de la régression de la langue scolaire est celle du contenu pédagogique des programmes d’enseignement. En fait, la politique d’arabisation ne visait pas l’enseignement de la langue arabe, ni la diffusion de celle-ci, mais plutôt la diffusion des idées conservatrices, une idéologie. Cette dernière a causé beaucoup de tort à la maîtrise de cette langue. Je vais illustrer mon analyse en disant qu’à force d’aimer une langue, on finit par l’étouffer. Cette politique n’a pas servi la langue arabe, car elle n’a pas séparé la pédagogie de l’idéologie conservatrice.
Que faut-il faire dans cette situation ?
La langue arabe a besoin d’être revalorisée. Elle a besoin d’une véritable réforme sur le plan du contenu et des méthodes d’enseignement afin de la rattacher à la modernité.
C’est l’objectif des réformes entamées par le ministère de l’Education nationale…
De quelles réformes parlez- vous ? La commission Benzaghou pour la réforme du système éducatif a établi des recommandations dont nous ne connaissons pas le sort. Elles n’ont jamais été publiées, pourtant elles font le constat que je vous expose aujourd’hui sur la langue arabe et les langues étrangères en Algérie. Jusqu’à aujourd’hui, le système éducatif refuse d’adapter les nouvelles méthodes d’enseignement. Ce qui se fait actuellement ne reflète pas une vraie réforme. Ce sont des changements techniques qui ne touchent pas le fond du problème. L’autre vérité c’est que le ministère de l’Education n’a pas les moyens humains de sa politique. Pas de chercheurs capables de fournir des programmes d’enseignement qui s’adaptent aux besoins de la société algérienne, dans sa pluralité linguistique.
En finale, l’Algérien ne maîtrise pas sa langue...
Hélas, les étudiants ne maîtrisent aucune langue. Mon expérience dans le département de traduction me confirme cela. Même dans l’école doctorale, les étudiants n’arrivent pas à bien maîtriser les langues étrangères.
Et la langue française ?
Concernant la première langue étrangère, le français en l’occurrence, avec laquelle nous sommes familiarisés, elle a souffert également de la politique de marginalisation. Au lieu de valoriser cet acquis, nos responsables ont essayé de le briser. Pourtant, cette langue est bien un moyen de s’ouvrir à la science et au savoir. Or, cette attitude conservatrice et idéologique a fait qu’on a passé le temps à s’attaquer à tout ce qui ne rentre pas dans cette idéologie. La considérant comme la langue du colonisateur, les conservateurs ont utilisé ce faux argumentaire pour marginaliser le français, une langue utilisée par ailleurs par l’élite comme un instrument de guerre. La preuve est que tous les textes publiés pendant la guerre de Libération sont dans la langue française. Les dirigeants de la révolution algérienne sont tous des francisants. Il faudra également rappeler que le mouvement des oulémas n’a rejoint la révolution qu’en 1956. Reconnaissant que la langue française est celle qui a véhiculé l’idéologie des droits de l’homme, de la liberté et de la démocratie. Les premiers partis nationalistes ont été constitués à partir de l’immigration algérienne en France, formés par des partis politiques de ce pays colonisateur. Il faut préciser qu’il n’existe aucun lien entre la langue française et l’idéologie colonialiste.
Quel est le lien entre l’Algérien et cette langue ?
La langue française, du fait de son lien historique à l’Algérie, reste la langue étrangère la mieux maîtrisée. Sa capacité à véhiculer le savoir lui donne une place privilégiée dans notre société et dans notre école. On doit la considérer comme un atout, un avantage. Mais le contenu conservateur de la politique d’arabisation a fait que cette langue est restée à la marge. Vers la fin des années 1980, le ministère de l’Education nationale a mis en retraite des enseignants de la langue française les plus performants. Aujourd’hui, ce même ministère se plaint du manque d’enseignants et de ce fait il a eu recours à des professeurs dans les différentes langues arabe, anglaise et espagnole pour dispenser les cours de français. C’est une erreur et on comprend pourquoi nos enfants ne maîtrisent plus cette langue. Ajouter à cela les attitudes idéologiques et les méthodes didactiques choisies dans l’enseignement de cette langue qui ont fait qu’elle n’a pas été respectée en tant que langue étrangère.
Quelles sont les dispositions des Algériens dans l’apprentissage des langues ?
Un enfant est fait pour maîtriser plusieurs langues. Les neurologues le disent. Car il a, à un âge très précoce, une plasticité du cerveau qui le dispose à avoir des connaissances linguistiques très larges. Cependant la maîtrise des langues chez les enfants est conditionnée par les compétences des enseignants. Ce qui est aussi bon à savoir, c’est l’importance d’enseigner à l’enfant, dès ses premières années de l’école, sa langue natale. Cela le rassure et le rend plus disposé à s’ouvrir aux autres langues. Si on bâtit la maîtrise des autres langues sur la langue maternelle, tout enfant est capable de maîtriser parfaitement au moins cinq langues, sans confusion. Il est important que l’enfant ne se sente pas agressé dans sa langue et qu’il a le sentiment de se débarrasser de sa langue maternelle. Cependant, il est à préciser que même nos gouvernants ne maîtrisent pas la langue arabe. Alors qu’attendre d’un enfant ?

PARTIE I

19/08/2007, 20h50 #2 (permalink)

anais

Messages: n/a
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PARTIE II

Y a-t-il un décalage entre les langues écrites et parlées ?
La situation est dramatique, pour l’arabe, le tamazight et aussi pour les langues étrangères. Fondamentalement la langue est parlée avant d’être écrite. D’ailleurs les tentatives de certains pays de réformer l’écrit ont échoué. La langue n’est jamais pure, c’est comme la race. Toutes les langues sont métissées. Il n’ y a pas d’antagonisme entre le parlé et l’écrit. Parlant de notre pays, il est plus que nécessaire de réformer l’arabe scolaire et le tamazight.
Des écoles de formation en langues constatent que les Algériens ont des difficultés à apprendre les langues et sont très lents…
Ce n’est pas vrai. Les Algériens réagissent selon les besoins. C’est la nécessité de la langue qui décide de son apprentissage, sa fonctionnalité. Ce n’est pas spécial à l’Algérie, dans tous les pays, les langues sont pratiquées selon le degré de leur utilisation et pour aucune autre raison. Aujourd’hui, avec l’ouverture économique, l’Algérie s’est bien rendu compte de la nécessité de s’ouvrir aux langues étrangères, le français, l’anglais, le chinois et autres. C’est un besoin utile et pressant.
Comment y parvenir, dans ce cas ?
Les résolutions de la commission Benzaghou portent toutes les réformes nécessaires. L’urgence est de mener, sans attendre, les véritables réformes. Celles-ci exigent une très forte coopération avec les universités étrangères. Il n’y a pas de raison qu’en Egypte, au Koweït, en Jordanie, au Maroc et en Tunisie, cette coopération est très privilégiée et que nous hésitons encore à le faire. Il faut savoir que c’est le seul moyen pour réhabiliter les langues en Algérie, sinon c’est toute l’élite qui disparaît dans notre pays. Les prémices de cette disparition sont déjà là.
Rosa Mansouri

L'ALGÉRIEN FACE AUX LANGUES ÉTRANGÈRES
"J'apprendrais... si c'est nécessaire"

«Vous voulez apprendre l’anglais international et avoir un certificat ou diplôme de l’université de Cambridge UK ? L’école X vous propose des cours spécialisés, selon méthode audiovisuelle”, “Ecole... propose des formations en langues : anglais, français, espagnol, allemand, cours intensifiés pendant l’été.

Cours du soir disponible...” Ce sont le genre d’annonces qui reviennent toute l’année sur les pages publicitaires des journaux. L’apprentissage des langues étrangères est désormais à la portée de tout un chacun. Les Algériens, très nombreux à s’ouvrir aux langues, trouvent dans ces annonces l’embarras du choix, de la qualité et surtout des prix compétitifs, même si cela reste au-dessus des moyens des larges couches sociales. Beaucoup de personnes sont obligées effectivement de revoir leurs dépenses diverses pour y intégrer ce budget nécessaire à l’acquisition d’un nouveau savoir. Le font-ils par plaisir ou par contrainte ? Amel, 35 ans, est employée dans une multinationale. Depuis une année, elle suit des cours d’anglais dans une école privée de formation, afin d’améliorer la maîtrise de cette langue, qu’elle connaît déjà parfaitement. “Je parle bien, certes, mais je continue à apprendre l’anglais commercial et professionnel.” L’avenir de Amel se joue sur cette formation en langue. Motivée par son travail, cette jeune femme espère convertir ses compétences acquises dans la langue française à celle de la langue de son employeur. Gérer sa carrière, c’est là son objectif principal. Hakim, lui est étudiant en polytechnique. Ayant suivi son cursus scolaire en arabe, il a des difficultés aujourd’hui à l’université de saisir ses cours dispensés en français. La tâche devient de plus en plus difficile pour lui qui vient d’une petite bourgade de l’intérieur du pays. “Prendre des cours de français est la seule solution pour moi pour ne pas perdre mes années à l’université”, dit-il, désolé de constater que finalement les notes brillantes en langues, qu’il avait l’habitude d’obtenir au lycée, ne l’ont pas autant servi pour le reste de ses études. “C’est différent, l’enjeu maintenant est de comprendre les concepts et avec précision”, dit-il. Il est convaincu cependant que cette contrainte d’apprendre le français lui a positivement ouvert d’autres portes vers la littérature.
Les langues pour appuyer les projets de l’avenir
Au niveau des écoles de formation, le constat est aussi le même. L’intérêt pour les langues est intimement lié au besoin de parler une langue quelconque. Travaillant en collaboration avec l’Union des étudiants algériens, Mix Club est une école de formation en langues étrangères. Ses bancs ne désemplissent pas tout au long de l’année universitaire. Si l’anglais est fortement demandé, le français reste l’enseignement fort de cet établissement. En majorité, ce sont des nouveaux bacheliers, qui arrivent à l’université avec un niveau faible dans cette langue, qui s’y inscrivent. “L’anglais est plutôt réservé aux cadres, aux médecins, agents commerciaux et aux universitaires”, nous a confirmé M. Naçouri, directeur de l’école. Selon lui, les autres langues comme l’italien, l’allemand et l’espagnol ne représentent que 1% de la demande en formation. L’école a tenté, par ailleurs, de donner des cours d’arabe, mais l’expérience a échoué. A la question de savoir si les demandes sont fortes, notre interlocuteur fait signaler qu’une seule session est composée de 750 à 1 000 étudiants pour l’anglais et le français, sachant qu’il existe cinq sessions dans l’année. Mais les étudiants vont-ils au bout de cette formation ? Ont-ils la volonté et la persévérance pour apprendre une langue étrangère. Selon Mme Tata, directrice d’une école de formation Universel School, les Algériens sont très lents dans l’apprentissage des langues. Même si les études sociologiques et linguistiques n’expliquent pas ce phénomène, ou du moins confirment les dispositions des Algériens à acquérir toute langue étrangère vu son exercice de plusieurs variétés linguistiques, il n’en demeure pas moins que ce constat est bien réel. “Les Algériens sont très pressés. Ils réagissent en urgence. Lorsqu’un étudiant arrive à l’école, il veut tout apprendre et vite. Ce n’est pas possible, la langue a besoin de pratique et de patience”, dit-elle, en expliquant que la motivation avec laquelle les gens arrivent à l’école, disparaît au bout de quelques séances, sous prétexte qu’ils n’apprennent rien”. “Il est évident qu’on ne peut pas apprendre une langue en deux semaines”, indique-t-elle. L’interlocutrice évoque par ailleurs une autre catégorie d’étudiants. En plus des universitaires et cadres, son école reçoit également des jeunes gens, sans niveau d’instruction élevé. Ces jeunes sont des dragueurs de l’immigration. Visant leurs projets d’immigrer sur une destination précise, ils s’adressent aux écoles de langues pour apprendre la langue du pays projeté. L’Espagne et l’Italie sont les cibles principales. Pour la France, les Algériens estiment, en général, connaître plus ou moins cette langue, du moins la parler, même d’une manière déformée, pourvu que le message soit saisi.
Le Chinois : l’autre langue du commerce
Restant sur la motivation des Algériens pour l’apprentissage des langues, l’exemple du chinois est édifiant. L’aspect commercial de cette langue a suscité un intérêt particulier pour cette langue des Chinois, de plus en plus nombreux à s’implanter sur le sol algérien. Bien qu’il n’existe pas d’école particulière pour enseigner cette langue, même pas à l’université, le dictionnaire suffit largement pour qui l’intérêt est majeur, d’apprendre cette langue. Ni la culture ni la transcription graphique de cette langue n’est partagé entre Algériens et Chinois. Seule la mondialisation les a unis. C’est une question de sous. Linda est licenciée en anglais. Depuis deux ans, elle travaille comme caissière dans des magasins chinois. Elle fait sa découverte de cette langue. Sa passion pour les langues étrangères lui a facilité la tâche. Aujourd’hui, elle parle couramment le chinois, grâce à l’échange qu’elle a avec ses différents employeurs chinois. Munie d’un dictionnaire et d’une volonté tenace, Linda est dévouée à cette langue mystérieuse. “Chaque jour j’apprends de nouveaux mots, c’est très passionnant, d’autant plus que la prononciation est très difficile pour nous. Je fais vraiment des efforts pour ne pas me tromper”, dit-elle. Un mot en ramène un autre et c’est toute une culture qui s’installe. Deux années après, Linda ne parle pas uniquement du commerce, elle s’intéresse à la gastronomie chinoise, aux traditions et aux valeurs sociales de ce pays. L’exemple de Linda, on le trouvera également chez toutes ces jeunes filles recrutées ces dernières années dans des commerces chinois à Alger et ailleurs. L’enseignement de cette langue est au menu de la nouvelle politique adoptée par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique pour la promotion des langues étrangères.
R. M.

Le Soir d'Algerie

20/08/2007, 17h49 #3 (permalink)

JILLA

Messages: n/a
________________________________________
Citation:
Envoyé par anais
PARTIE II

Y a-t-il un décalage entre les langues écrites et parlées ?
La situation est dramatique, pour l’arabe, le tamazight et aussi pour les langues étrangères. Fondamentalement la langue est parlée avant d’être écrite. D’ailleurs les tentatives de certains pays de réformer l’écrit ont échoué. La langue n’est jamais pure, c’est comme la race. Toutes les langues sont métissées. Il n’ y a pas d’antagonisme entre le parlé et l’écrit. Parlant de notre pays, il est plus que nécessaire de réformer l’arabe scolaire et le tamazight.
Des écoles de formation en langues constatent que les Algériens ont des difficultés à apprendre les langues et sont très lents…
Ce n’est pas vrai. Les Algériens réagissent selon les besoins. C’est la nécessité de la langue qui décide de son apprentissage, sa fonctionnalité. Ce n’est pas spécial à l’Algérie, dans tous les pays, les langues sont pratiquées selon le degré de leur utilisation et pour aucune autre raison. Aujourd’hui, avec l’ouverture économique, l’Algérie s’est bien rendu compte de la nécessité de s’ouvrir aux langues étrangères, le français, l’anglais, le chinois et autres. C’est un besoin utile et pressant.
Comment y parvenir, dans ce cas ?
Les résolutions de la commission Benzaghou portent toutes les réformes nécessaires. L’urgence est de mener, sans attendre, les véritables réformes. Celles-ci exigent une très forte coopération avec les universités étrangères. Il n’y a pas de raison qu’en Egypte, au Koweït, en Jordanie, au Maroc et en Tunisie, cette coopération est très privilégiée et que nous hésitons encore à le faire. Il faut savoir que c’est le seul moyen pour réhabiliter les langues en Algérie, sinon c’est toute l’élite qui disparaît dans notre pays. Les prémices de cette disparition sont déjà là.
Rosa Mansouri

L'ALGÉRIEN FACE AUX LANGUES ÉTRANGÈRES
"J'apprendrais... si c'est nécessaire"

«Vous voulez apprendre l’anglais international et avoir un certificat ou diplôme de l’université de Cambridge UK ? L’école X vous propose des cours spécialisés, selon méthode audiovisuelle”, “Ecole... propose des formations en langues : anglais, français, espagnol, allemand, cours intensifiés pendant l’été.

Cours du soir disponible...” Ce sont le genre d’annonces qui reviennent toute l’année sur les pages publicitaires des journaux. L’apprentissage des langues étrangères est désormais à la portée de tout un chacun. Les Algériens, très nombreux à s’ouvrir aux langues, trouvent dans ces annonces l’embarras du choix, de la qualité et surtout des prix compétitifs, même si cela reste au-dessus des moyens des larges couches sociales. Beaucoup de personnes sont obligées effectivement de revoir leurs dépenses diverses pour y intégrer ce budget nécessaire à l’acquisition d’un nouveau savoir. Le font-ils par plaisir ou par contrainte ? Amel, 35 ans, est employée dans une multinationale. Depuis une année, elle suit des cours d’anglais dans une école privée de formation, afin d’améliorer la maîtrise de cette langue, qu’elle connaît déjà parfaitement. “Je parle bien, certes, mais je continue à apprendre l’anglais commercial et professionnel.” L’avenir de Amel se joue sur cette formation en langue. Motivée par son travail, cette jeune femme espère convertir ses compétences acquises dans la langue française à celle de la langue de son employeur. Gérer sa carrière, c’est là son objectif principal. Hakim, lui est étudiant en polytechnique. Ayant suivi son cursus scolaire en arabe, il a des difficultés aujourd’hui à l’université de saisir ses cours dispensés en français. La tâche devient de plus en plus difficile pour lui qui vient d’une petite bourgade de l’intérieur du pays. “Prendre des cours de français est la seule solution pour moi pour ne pas perdre mes années à l’université”, dit-il, désolé de constater que finalement les notes brillantes en langues, qu’il avait l’habitude d’obtenir au lycée, ne l’ont pas autant servi pour le reste de ses études. “C’est différent, l’enjeu maintenant est de comprendre les concepts et avec précision”, dit-il. Il est convaincu cependant que cette contrainte d’apprendre le français lui a positivement ouvert d’autres portes vers la littérature.
Les langues pour appuyer les projets de l’avenir
Au niveau des écoles de formation, le constat est aussi le même. L’intérêt pour les langues est intimement lié au besoin de parler une langue quelconque. Travaillant en collaboration avec l’Union des étudiants algériens, Mix Club est une école de formation en langues étrangères. Ses bancs ne désemplissent pas tout au long de l’année universitaire. Si l’anglais est fortement demandé, le français reste l’enseignement fort de cet établissement. En majorité, ce sont des nouveaux bacheliers, qui arrivent à l’université avec un niveau faible dans cette langue, qui s’y inscrivent. “L’anglais est plutôt réservé aux cadres, aux médecins, agents commerciaux et aux universitaires”, nous a confirmé M. Naçouri, directeur de l’école. Selon lui, les autres langues comme l’italien, l’allemand et l’espagnol ne représentent que 1% de la demande en formation. L’école a tenté, par ailleurs, de donner des cours d’arabe, mais l’expérience a échoué. A la question de savoir si les demandes sont fortes, notre interlocuteur fait signaler qu’une seule session est composée de 750 à 1 000 étudiants pour l’anglais et le français, sachant qu’il existe cinq sessions dans l’année. Mais les étudiants vont-ils au bout de cette formation ? Ont-ils la volonté et la persévérance pour apprendre une langue étrangère. Selon Mme Tata, directrice d’une école de formation Universel School, les Algériens sont très lents dans l’apprentissage des langues. Même si les études sociologiques et linguistiques n’expliquent pas ce phénomène, ou du moins confirment les dispositions des Algériens à acquérir toute langue étrangère vu son exercice de plusieurs variétés linguistiques, il n’en demeure pas moins que ce constat est bien réel. “Les Algériens sont très pressés. Ils réagissent en urgence. Lorsqu’un étudiant arrive à l’école, il veut tout apprendre et vite. Ce n’est pas possible, la langue a besoin de pratique et de patience”, dit-elle, en expliquant que la motivation avec laquelle les gens arrivent à l’école, disparaît au bout de quelques séances, sous prétexte qu’ils n’apprennent rien”. “Il est évident qu’on ne peut pas apprendre une langue en deux semaines”, indique-t-elle. L’interlocutrice évoque par ailleurs une autre catégorie d’étudiants. En plus des universitaires et cadres, son école reçoit également des jeunes gens, sans niveau d’instruction élevé. Ces jeunes sont des dragueurs de l’immigration. Visant leurs projets d’immigrer sur une destination précise, ils s’adressent aux écoles de langues pour apprendre la langue du pays projeté. L’Espagne et l’Italie sont les cibles principales. Pour la France, les Algériens estiment, en général, connaître plus ou moins cette langue, du moins la parler, même d’une manière déformée, pourvu que le message soit saisi.
Le Chinois : l’autre langue du commerce
Restant sur la motivation des Algériens pour l’apprentissage des langues, l’exemple du chinois est édifiant. L’aspect commercial de cette langue a suscité un intérêt particulier pour cette langue des Chinois, de plus en plus nombreux à s’implanter sur le sol algérien. Bien qu’il n’existe pas d’école particulière pour enseigner cette langue, même pas à l’université, le dictionnaire suffit largement pour qui l’intérêt est majeur, d’apprendre cette langue. Ni la culture ni la transcription graphique de cette langue n’est partagé entre Algériens et Chinois. Seule la mondialisation les a unis. C’est une question de sous. Linda est licenciée en anglais. Depuis deux ans, elle travaille comme caissière dans des magasins chinois. Elle fait sa découverte de cette langue. Sa passion pour les langues étrangères lui a facilité la tâche. Aujourd’hui, elle parle couramment le chinois, grâce à l’échange qu’elle a avec ses différents employeurs chinois. Munie d’un dictionnaire et d’une volonté tenace, Linda est dévouée à cette langue mystérieuse. “Chaque jour j’apprends de nouveaux mots, c’est très passionnant, d’autant plus que la prononciation est très difficile pour nous. Je fais vraiment des efforts pour ne pas me tromper”, dit-elle. Un mot en ramène un autre et c’est toute une culture qui s’installe. Deux années après, Linda ne parle pas uniquement du commerce, elle s’intéresse à la gastronomie chinoise, aux traditions et aux valeurs sociales de ce pays. L’exemple de Linda, on le trouvera également chez toutes ces jeunes filles recrutées ces dernières années dans des commerces chinois à Alger et ailleurs. L’enseignement de cette langue est au menu de la nouvelle politique adoptée par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique pour la promotion des langues étrangères









 


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