Secteur de l’éducation à Béjaïa : Désarroi général
C’est bleu, c’est rose mais ce n’est pas très clair dans le ciel de nos potaches. Jamais de mémoire d’enseignant, de collégien, voire de parents d’élèves une rentrée n’a donné autant le tournis à tout le monde. Le passage au nouveau week-end a eu le mérite, diront ceux qui le vivent de près, de révéler au grand jour, toutes les imperfections des répartitions horaires, infligées par le nombre de matières et le volume des programmes.
Les enseignants, il s’agit de ceux-là, se sont toujours plaints par le passé des emplois du temps surchargés. Si les profs étaient tenus de respecter scrupuleusement, réglementation et conscience professionnelle obligent, leur emploi du temps, les élèves y apportaient « des rectificatifs », pour son allègement en recourant dans pas mal de cas à l’école buissonnière. L’opinion publique, enfin diront les « fourbus » enseignants, en saura quelque chose, à la lumière de ce qui tient quasiment d’une gageure : l’application du week-end plein de deux jours. Il n’y a pratiquement pas de vide où caser les 4 heures anciennement du jeudi matin puisque, doit-on comprendre, il n’est pas question de les reporter sur le vendredi matin. C’est consacré par sacralité. On « étire », comme solution donc, les après-midi.
Entendue cette réflexion d’un potache : « c’est comme chez Cevital », pour dire à l’usine, « on est au poste 8 heures de la journée ». La surcharge des classes et le niveau des élèves font que des professeurs honnissent simplement les heures supplémentaires. L’exemple nous vient du lycée mixte d’Amizour où les enseignants ont été en grève pour, entre autres revendications, la surcharge des emplois du temps. Le taux de rétribution actuel et la non-fixation de manière définie des heures supplémentaires dans l’emploi du temps font que les profs n’y courent pas derrière. Pour les écoles soumises à la double-vacation, on bat le rappel des troupes le mardi après-midi et le samedi matin.
Approuvée, cette réflexion, par un inspecteur d’une circonscription de l’intérieur de la wilaya : le samedi est-il considéré dans ce cas comme premier ou dernier jour de la semaine ? Un autre désappointement, celui-ci entendu chez une parente d’élève, et elle est de métier enseignante : son petit chérubin ferait mieux de remplacer son cartable par un chariot pour transporter livres et cahiers puisqu’on lui a programmé pour une même journée 8 matières différentes. Dans sa dernière déclaration, le SETE/WB revient sur la décision d’ouvrir les écoles où est appliquée la double vacation et « rejette totalement cette nouvelle mesure » qui selon les termes de ce syndicat « compromet la qualité de l’enseignement prodigué à nos enfants ». Des parents d’enfants en bas âge seraient carrément partis en quête d’une école où la simple vacation est en vigueur. Surtout que la cantine n’est pas encore généralisée et la garderie supprimée dans la plupart des établissements.