Notes
1 G. Camps, Aux origines de la Berbérie. Massinissa ou les débuts de l’histoire, Alger, Libyca, 1960.
2 Un point de la question sur les sources par J.-P. Laporte, « Recherches récentes sur l’Algérie libyco-punique », à paraître dans les actes du IVe congrès international des études phéniciennes et puniques. Sur la querelle, voir en particulier F. Coarelli & Y. Thébert, « Architecture funéraire et pouvoir : réflexions sur l’hellénisme numide », MEFRA 100 (1988), p. 761-818.
3 Voir les analyses déjà anciennes de C. Saumagne, La Numidie et Rome. Massinissa et Jugurtha, Paris, Presses universitaires de France, 1966.
4 S. Gsell, Histoire ancienne de l’Afrique du Nord, tome III, Histoire militaire de Carthage, Paris, Hachette, 1918, p. 189-192.
5 M. Coltelloni-Trannoy, Le Royaume de Maurétanie sous Juba II et Ptolémée, Paris, CNRS éditions, 1997, p.169-171.
6 Avant Juba Ier : CNNM, n° 1-16 et n° 17-18 (terme punique complet) et 19-20, 22 (abréviation) ; MAA, p. 393-394, n° 1-7 et p. 395, n° 9-10 (terme complet) ; p. 396, n° 11 et 13 (abréviation) ; pour Juba Ier : CNNM, n° 84-85, 87, et 90-93 ; MAA, p. 401, n° 29-30 et p. 402, n° 33-36. NB : CNMM = J. Mazard, Corpus nummorum Numidiae Mauretaniaeque, Paris, Arts et métiers graphiques, 1955 ; MAA = J. Alexandropoulos, Les Monnaies de l’Afrique antique (400 av. J.‑C.-40 ap. J.‑C.), Toulouse, Presses Universitaires du Mirail, 2007.
7 A. Berthier & R. Charlier, Le Sanctuaire punique d’El Hofra à Constantine, Paris, Arts et métiers graphiques, 1955, n° 56-57 : B… št LMLKY (La … année du règne) ; 58 : L MLKY MSNSN HMMLKT (du règne de Massinissa le Prince) ; 59 : L MLKYM MKWSN HMMLKT ; 64 : L MLKM MKWSN ; 63 : L MLKNM MKWSN W GLSN W MSTN<B> >MMLKT.
8 Dougga : J.-B. Chabot, Recueil des inscriptions libyques, Paris, Imprimerie nationale, 1940, n° 2 ; Cherchell : J. G. Février, « L’Inscription funéraire de Micipsa », Revue d’assyriologie et d’archéologie orientale 45 (1951), p. 141-150.
9 C.-F. Jean & J. Hoftijzer, Dictionnaire des inscriptions sémitiques de l’Ouest, Leiden, Brill, 1965, p. 155 ; voir une discussion du terme dans A. Berthier & R. Charlier, op. cit., p. 54.
10 Par ailleurs la stèle 63 d’El Hofra mentionne les trois « princes » avec le titre mmlkt en commun : A. Berthier & R. Charlier, op. cit., p. 59.
11 Cherchell : ḤY ḤYM MKWSN MLK MšLYYM / MYšR >RṢT RBT MMLK>T ḤšB N / >L GM >DR TM> >DR : « Le vivant des vivants, Micipsa roi des Massyles / le Régent de la patrie, le chef des princes, le bienveillant / pour la majesté illustre et la perfection illustre » ; nous suivons ici la traduction de J. G. Février, op. cit.
12 Pour G. Camps, Encyclopédie berbère II, Aix-en-Provence, Edisud, 1985, p. 249, MNKD (lybique) = MLK (punique) = IMPERATOR (latin). Dans G. Camps, op. cit. n. 1, p. 216, il renvoyait à une inscription augustéenne néopunique de Leptis comportant deux titres militaires en équation : Imperator = MYNKD (libyque), et consul = RB MḤNT (punique). Pour J. G. Février, op. cit., p. 653, MNKDH ou MYNKD désignait au départ le chef d’une confédération militaire de tribus, différent de GLDT « vieille appellation de type religieux qui s’applique aussi au magistrat supérieur de Dougga ». Le roi numide porte-t-il véritablement ce titre « militaire » de MNKD(H) ? On aurait en ce sens la stèle de Micipsa (J. G. Février, op. cit., p. 652) où le roi (car c’est de lui qu’il s’agit, semble-t-il, pour J. G. Février) est qualifié de MNKDH (traduction de J. G. Février: « Micipsa le chef suprême »).
13 A. Berthier & R. Charlier, op. cit., p. 54, rappellent que sur une bilingue libyco-punique de Dougga (n° 3 de J.-B. Chabot, op. cit. n. 8), le titre est porté par six dignitaires qui ne sont pas rois. Pour G. Camps, op. cit. n. 1, p. 216, le terme MMLKT n’indique « ni un niveau hiérarchique, ni une fonction identifiable, simplement une notion de pouvoir ».
14 Voir supra n. 6.
15 CNNM, n° 17-18 ; MAA, p. 395, n° 9-10.
16 CNNM, n° 22 ; MAA, p. 396, n° 13.
17 1re série : CNNM, n° 169 ; MAA, n° 163, p. 393 ; 2e série : CNNM, n° 10-12 ; MAA, n° 6, p. 394. Les différences stylistiques entre les deux séries ont parfois fait penser à des monnayages de souverains différents (L. Charrier, Description des monnaies de la Numidie et de la Maurétanie, Mâcon, De Protat Frères, 1912 ; A. Berthier, La Numidie, Paris, Belin, 1980, p. 207-212). Tout en reconnaissant le problème posé par l’hétérogénéité des deux séries, J. Mazard, op. cit. n. 6, les attribue à un même roi, l’adversaire de Massinissa des sources écrites. Il sera suivi par G. K. Jenkins (SNG Copenhague, 1969, n° 489-492), H. R. Baldus, « Die Münzen der Numiderkönige Syphax und Vermina : Prägungen vom Ende des Zweiten Punischen Krieges (218 / 201 v.Ch.) » in H.-C. Noeske & H. Schubert (eds), Festschrift für Maria R.-Alföldi. Die Munze, Bild - Botschaft - Bedeutung, Francfort, Lang, 1991, p. 26-34 ; L. I. Manfredi, Monete puniche, repertorio epigrafico e numismatico, Rome, Libreria dello Stato, 1995, p. 194-195 et 307-308, et J. Alexandropoulos, MAA, p. 141-147. Si l’on excepte A. Berthier, l’accord est actuellement fait sur ce point. En revanche, si H. R. Baldus et L. I. Manfredi optent pour deux ateliers différents (Siga et Cirta), nous préférons y voir deux époques d’un même atelier, Siga à deux époques différentes ; cf. « L’Apport de la numismatique à la connaissance des dynasties numido-maurétaniennes », communication au CTHS du 2 février 2010, sous presse, et « Aux origines du monnayage numide », in M. P. García-Bellido, L. Callegarin & A. Jiménez Díez (eds), Barter, Money and Coinage in the Ancient Mediterranean (10th-1st centuries BC), Madrid, Consejo Superior de Investigaciones Científicas, 2011, p. 11-121.
18 J. Mazard, CNNM, n° 18, reprenant L. Müller, Numismatique de l’ancienne Afrique, Copenhague, de Luno, 1860-1862, p. 91, parle d’une « courte lance » sur la série 1 et d’une « baguette » sur la série 2. En réalité on comprendrait mal la coexistence sur le revers de cette série d’une courte et d’une longue lance. Et de fait, l’exemplaire de la série 1 très bien conservé de la collection W. Niggeler, n° 553 (reproduit figure 1), montre le roi tenant une grande lance en arrêt et ce qu’il faut bien considérer comme un sceptre. Sur la série 2, ce sceptre se trouve toujours dans la main gauche du roi.
19 Cette lance en arrêt n’a pas été remarquée par tous les numismates, et il faut rendre cette justice à A. Berthier (op. cit. n. 17, p. 207), si critiqué par ailleurs, d’avoir été le premier à le faire : il l’indique en plus du sceptre.
20 Voir supra n. 17.
21 L. Villaronga, Las Monedas hispano-cartaginesas, Barcelone, Patrocinado por la Sección Numismática del círculo Filatélico y Numismático in Barcelona, 1973, p. 45-64.
22 H. R. Baldus, « Die Münzprägung der numidischen Königreiche », in H. G. Horn & C. B. Rüger (eds), DieNumider. Reiter und Könige nördlich der Sahara, Bonn / Cologne, Rheinisches Landes Museum Bonn, 1979, p. 188 et 202, pour le type, et H. R. Baldus,op. cit. n. 17, p. 29, pour l’influence sicilienne. En Espagne, on retrouve abondamment le thème du cavalier tenant une palme ou une lance : voir un point de la question sur le type lui-même et ses origines par A. Dominguez Arranz, Historia monetaria de Hispania antigua, Madrid, Vico editores, 1998, p. 168-171.
23 Il faudrait préalablement être sûr que Verminad a bien succédé à son père sur une partie de ses États. Même si comme le dit S. Gsell, « on voit combien les renseignements relatifs à Verminad sont peu sûrs », le fait semble acquis pour l’ensemble des historiens et numismates : S. Gsell, op. cit. n. 4, p. 195-196 et 282-285 ; S. Lancel, Appien, Le livre africain, Paris, Les Belles Lettres, 2002, p. 148 ; G. Camps, op. cit. n. 1, p. 188-192 ; Les Berbères : mémoire et identité, Paris, Errance, 1987, p. 78 et 87 ; W. Huss,«Die Westmassylischen Könige », AS 20 (1989), p. 209-220 ; M.-R. Alföldi, « Die Geschichte des numidischen Königreiches und seiner Nachfolger », in H. G. Horn & C. B. Rüger, (eds), op. cit., p. 43-74 ; 50 ; H. R. Baldus, op. cit. n. 17 ; L. I. Manfredi, op. cit. n. 17.
24 Tite-Live, XXX, 36,9 et XXXI, 11, 13-17 ; pour l’historiographie contemporaine, voir note précédente.
25 Appien, XXVIII, indique simplement une couronne et de nombreux présents donnés par Scipion, et détaille pour le Sénat (XXXII) : couronne, anneau d’or, chaise curule en ivoire, vêtement de pourpre, toge romaine, cheval avec phalère et équipement individuel complet. Les éléments militaires (venant du Sénat) et triomphaux (couronne venant de Scipion) recoupent l’image royale triomphale des monnaies.
26 CNNM, n° 17-18 ; MAA, p. 395, n° 9-10.
27 SNG Copenhague, n° 318-329, 331, 340-344, et 351-356 ; MAA, p. 382-386, n° 79-80, 84-85, 87, 88p, 88t et 91.
28 Cf., par exemple, XXX, 14, 4-11, où, dans son discours moralisateur à Massinissa, Scipion met en regard le manque de maîtrise de soi et de réflexion du roi d’une part et son courage de l’autre.
29 P. G. Walsh, Livy, His Historical Aims and Methods, Bristol, Bristol Classical Press, 1989, p. 66-81 ; A. Johner, La Violence chez Tite-Live ; mythographie et historiographie, Strasbourg, AECR, 1996, p. 51-53 ; sur le même épisode de Sophonisbe : Y. A. Dauge, « Le Barbare ; recherches sur la conception romaine de la barbarie et de la civilisation », Latomus 176 (1981), p. 424-438.
30 Sur ces évolutions, voir MAA, p. 173-186.
31 CNNM, n° 84 (denier) et 87 (quinaire) ; MAA, p. 401, n° 29 (denier) et n° 30 (quinaire).
32 CNNM, n° 92-93 ; MAA, p. 402, n° 35-36.
33 Sur tous ces points, MAA, p. 173-186.
34 Sur les émissions d’Utique, l’élément militaire se résume à une victoire qui apparaît à l’avers des très rares quinaires, cf. CNNM, n° 87 ; MAA, p. 401, n° 30.
35 CNNM, n° 89 ; MAA, p. 402, n° 32.
36 Pour Juba II : CNNM, n° 125-134 ; MAA, p. 416, n° 69-74, 135, 142, 174. Sur le type en général, voir M. Coltelloni-Trannoy, « Les Représentations de l’Africa dans les monnayages africains et romains à l’époque républicaine », in S. Lancel (ed.), 7e colloque international d’histoire et d’archéologie d’Afrique du Nord, Nice, 21-31 octobre 1996, Paris, CTHS, 1999, p. 67-91. Nous ne partageons pas les analyses de l’auteur, excellentes par ailleurs, sur une origine du type monétaire en Afrique qui serait due à Hiarbas et Hiempsal. Les monnaies attribuées à Hiarbas par Mazard (CNNM, n° 94-97) le sont sans fondement et restent incertaines (MAA, p. 187-191) et celles qu’il donne à Hiempsal ont été réattribuées aux autorités puniques de Sicile émettant au cours de la deuxième guerre punique : L. I. Manfredi, op. cit. n. 17, p. 50 ; p. 210-211 pour un point de la question.
37 L’attribution à ce souverain des monnaies CNNM n° 73-75 désormais données à la Sicile punique, L. I. Manfredi, op. cit. n. 17, p. 210-211.
38 CNNM, n° 26, 30, et 48 ; MAA, p. 399, n° 26-28. Il s’agit d’imitations franchement postérieures (Ier siècle a. C.) pour G. K. Jenkins, SNG Copenhague, n° 518-519 ; plus généralement postérieures aux bronzes pour D. Gérin, « Un Trésor de monnaies numides trouvé à Cherchel (?) à la fin du XIXe siècle », Trésors monétaires 11, Paris, Bibliothèque nationale, 1989, p. 9-17, p. 15.
39 CNNM, n° 541-542 ; MAA, p. 471, n° 140 ; D. Gérin & P. Salama, « Monnaies puniques d’Ikosim. Un trésor mixte du IIe siècle a. C. trouvé en 1941 à Alger », in S. Lancel (ed.), op. cit. n. 36, p. 27-51.
40 CNNM, n° 53 pour la contremarque sur monnaie anépigraphe ; n° 38 sur monnaie à légende GN ; MAA, p. 397, n° 18 contremarque a et n° 14b.
41 Nous réservons ce point pour une étude ultérieure. L’attribution à Gauda est plus plausible ne serait-ce qu’en raison de l’absence de monnayage au nom de Mastanabal. Il serait étonnant que nous ayons des émissions au nom de deux seulement des trois co-régents de 148 a. C., Micipsa et Gulussa, sans en avoir du troisième, Mastanabal.