Memoires de prison d'un gestionnaire

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Le texte suivant est l’introduction du livre écrit par Mr. HAMICI Hacène et présenté par Mr. Abdennour DZANOUNI, intitulé : « Mémoires de prison d’un Gestionnaire ».



EN GUISE DE PRESENTATION :



En prison, les chats finissent par deviner lequel des détenus a reçu de la visite au parloir. Après celle-ci, les détenus cachent leurs provisions dans le couffin qu’ils ferment, attachent solidement avant de l’enfouir dans leur paillasse.

L’après-midi, pendant que les détenus sont en promenade dans la cour, les chats font une descente dans les salles. S’ils réussissent à ouvrir sans peine le couffin, ils se régaleront proprement par terre. S’ils ont des difficultés à l’ouvrir, ils mangeront sur la paillasse. S’ils n’arrivent pas à percer le panier, ils font leurs besoins sur la paillasse.



Autant ces chats empruntent leur comportement du « milieu », autant les hommes mis en cage finissent par ressembler aux animaux.

Hôtelier, Hamici est un gestionnaire renommé, un gestionnaire efficace et, avec ce reportage écrit en prison à plat ventre sur la paillasse humide, il se révèle journaliste- écrivain. Il s’en serait passé de bon cœur !



Sollicité pour sauver l’unité hôtelière Al Khalifa de la faillite, il réussira en une année -1983- à organiser, gérer et réaliser un exercice positif de plusieurs millions. C’était assez pour attirer les convoitises et mettre en branle la machination.

Pour les instigateurs, la restructuration prônée par le FMI, s’avère une aubaine pour faire main basse sur les biens publics au rapport juteux.



Hacène Hamici sera pour « mauvaise gestion » jeté en prison où… il recevra son mandat pour les bénéfices réalisés en 1983 !



Les vices de fond et de procédure foisonnent dans cette affaire. Peut-il en être autrement quand l’indépendance de la justice se mesure à l’esprit d’indépendance des magistrats ?

Car tous les juges ne sont pas Souleymane El-Hakim ni ne possèdent sa sagesse, lui qui, aimé de Dieu, était marié à mille femmes dont sept cent légitimes. Un jour dans son palais de verre, sa dernière épouse lui demanda un matelas de plumes.

- -Mais où vais-je trouver des plumes ? dit Souleymane à sa légitime.

- -Tu es Souleymane El-Hakim et tu commandes, aux hommes aux génies et aux animaux. Ordonne aux animaux de venir au palais et puis à chacun de te donner une plume. Cela suffira pour m’offrir un matelas.



Souleymane ordonna. Les animaux, par nuées vinrent au palais. Seule manquait la chouette. Après une attente de trois jours, Souleymane envoie l’oiseau « houd-houd » aux nouvelles.

Celui-ci retrouva la chouette et lui renouvela l’ordre de se rendre au palais sans délais. Arrivée au palais de verre, la chouette s’inclina devant sidna Souleymane.



- -Quelles sont les raisons de ce retard ? di-il, le sourcil sévère.

- -Je suis désolée des désagréments qu’a pu causer mon absence, mais j’étais plongée dans une inquiétude sans borne et des calculs sans fin. Vous nous avez appris que Dieu avait crée toutes choses égales. J’ai fait et refait mes calculs, mais je trouve toujours une différence. Voyez par exemple, le jour et la nuit : la partie du jour est connue, mais la nuit, la lune reflète la lumière du jour. Il y’a donc plus de jours que de nuits. J’ai aussi compté les hommes et les femmes. J’ai découvert que beaucoup d’hommes écoutaient les caprices de leurs épouses … Il y’a donc plus de femmes que d’hommes.



Souleymane El-Hakim leva l’assemblée.