Qu'écrire,
De la vie d'un Homme,
Qui n'en ai plus une,
Qui ne vie pas ?
Qu'écrire,
Des plaisirs d'un être,
Qui n'en ressent pas,
Qui ne les connaîs pas ?
Comment écrire,
Toutes les Souffrances
D'une Bête,
Blessée à tout jamais ?
Comment décrire,
Ce ressentir,
Ce mal-être permanent,
Cette Souffrance Perpétuelle ?
Ma seule envie,
C'est Rien.
Mais ce n'est pas
Que je n'ai envie de rien,
C'est que j'ai envie de Rien.
Du Grand Rien.
D'un arrêt.
D'une Pause.
D'une Libération.
Mais ça,
Qui peut le comprendre ?
Qui peut me comprendre ?
Qui peut m'approcher,
Ressentir ma douleur,
Mon chagrin,
Ma Souffrance
Et ma Blessure,
Et ainsi me Comprendre,
Compatir,
Et me laisser Mourir ?
Même sans le savoir,
Ils m'abandonnent.
Même sans le savoir,
Ils me laissent dépérir
Tel une rose qui fane
Au début de l'Hiver.
Mon corps à moi,
Il est depuis longtemps
Froid comme Neige
Et Gris comme Fer
Mon âme à moi,
Elle est depuis longtemps
Enfermée derrière
Des Barreaux de Fer
Dans une prison de Neige
Depuis longtemps,
La Froideur a engourdi mon corps ;
Depuis longtemps,
La Noirceur a occupé mes pensées ;
Et nul combat,
Nulle lutte acharnée
Ne pourra plus me libérer
Que la Fin du Commencement,
L'Achevement de la Naissance,
Pour une Renaissance Vide,
Une Vie qui n'en ai plus une,
Mais une Mort
Qui sera accomplie.x