Ber Sidi Nail ... Les Nomades du Sahara!

Rapsodie
Je cris vers les gens de bien
De ceux qui ont le verbe intransigeant.
De l’espoir que porte ma nation
Sidi Nail et ses descendants.
Hommes aux cœurs purs…
Et aux sabres tranchants.
Comptez-moi du nombre de vos servants
Entre deux superbes massifs montagneux, le « jlel » et le « mchentel » dans un couloir que les nomades appellent « l’entonnoir » ou « El-Mhaguen », une caravane des ouled Laouar passe. C’est une admirable procession qui réjouie l’œil. A l’avant-garde des cavaliers montés sur de purs sangs Arabes, le fusil à travers de la selle, avec leurs tenues bariolées, couverts de leurs burnous, grands aux regards terrifiants, qui jettent l’effroi, ouvrent la marche et guident la longue file de chameaux qui avancent gravement puis viennent pèle mêle et en rang pressés, les troupeaux de moutons nombreux et les bergers. Suivent les ânes lourdement chargés, d’autres portants des « enfants ». De vieilles femmes, la quenouille à la main font la route à pied. Les jeunes femmes sont à l’abri à dos de chameaux, dans des bassours. Sur les flancs et à l’arrière de la colonne marche le reste des cavaliers qui assurent le bon ordre. Les chiens aboient…
C’est une vision enchantée, que d’avoir assisté une fois dans sa vie, au passage d’une caravane, c’est inoubliable. C’est une image qui vient des profondeurs des âges. Des temps prés-islamiques. En effet, ces Nomades du Sahara, ont quelque chose de plus poétique, de plus chevaleresque que le reste. Le caractère aventureux des nomades, dans le pays aux horizons infinis, nous rappelle l’éloge et la jactance de leur vie. Nous aimons les chevaux et la guerre et les guerriers dont les cœurs sont chauffés à haute température dans le pays des sables.
Dans le désert, nous le répétons, le nomade n’a pas affaire à des populations grossières, aux horizons limités et rétrécis, qui habitent les montagnes. C’est la patrie des poètes, des brillants cavaliers, des chercheurs d’aventures. Les ouled Aissa, les ouled Zekri, les ouled Rahma, les ouled Amara, les ouled Rabah, les ouled Oumlakhoua, les ouled Saad ben Salem,les ouled Yahia ben Salem, les ouled Ameur ben Salem, les ouled Frej, les ouled Harkat, les ouled Aiffa, les ouled Ameur, les ouled Lakhdar, les ouled Sidi Ziane, les ouled Obeidallah et tant d’autres qui forment la grande confédération des Ouled Nail vivent ainsi, en compagnie de leurs frères, alliés fidèles et fameux cavaliers. Les Nobles Abbaziz, descendants du pieux Sidi Abdelaziz el Hadj. Aux cotés des fiers Sahari, que nous portons dans nos cœurs parce que, nous sommes d’eux et ils sont de nous. les Sahari khobizet, les Reddada et les ouled Younes ou Sahari attia, même les ouled Bkhaita. Les Sahari eurent un grand sultan, Rached ben Morched, fin politique et de descendance noble. Ainsi que les Ouled sidi Younes et les Ouled Ahmed ben M’hamed et les ouled Zid, Sans oublier la « baraka » de sidi Benalia…
Un père qui voulait donner une leçon de concorde à ces enfants, leur donna un faisceau de dards liés ensemble. Personne ne pu les rompre. Séparer, les dards se casse sans effort.
Nous vous avons créé, peuples et tribus pour vous connaitre et commercer entre vous, le plus noble parmi vous est le plus pieux. Comment alors connaitre l’autre sans nous connaitre nous même. Chaque fois que j’ouvre les livres d’histoire et chaque fois que je découvre les témoignages des gens importants, des historiens, de nos alleux, j’éprouve de la fierté d’appartenir à cette grand ensemble, à cette entité qui s’est taillée un immense territoire, qu’on appelle « Ber Sidi Nail » et qui garde une ligne de conduite juste, de leur illustre père. Nous avions dis précédemment que les Ouled Nail, pour échapper aux razzia des turcs et à leur dictat, étaient obligés, soit de payer les lourds impôts qui les appauvrissaient au-delà de l’acceptable, soit de lutter et se défendre contre une force outrancière dans toutes ses limites, qui se comporte comme en pays conquis. Ils ne pouvaient laissaient le « Zarhez », chèrement conquis et s’éloigner loin de la portée des Turcs, dans les espaces infinis et protecteurs du Sahara. D’autres tribus, qui suivent les colonnes de Janissaires et vivent de leurs restes, pourraient convoiter ses herbes grâces et sa verdure. Ainsi est donc, la situation du « Zarhez » et de ses habitants, les Ouled Si M’hamed. Avant cette période, les « Mhallat » turcs ne s’aventuraient guerre prés des limites de « Ber Sidi Nail » ni ne cherchaient leur contacte. A part quelques négociants ou trafiquants, marchant d’esclaves comme le fameux Rogueig des Ouled Ghouini, qui ramener du grand Sud de jeunes esclaves, très recherchés et les revendait à Alger ou le fameux Ahmed ben Mosfa ben Chouih qui fut corsaire « flibustier » et qui fut pris et emprisonnait à Marseille. Ses correspondances (insolentes) avec le roi des Français ont été publiées par la revus d’histoire de l’ANP.
Voici un des récits de bataille avec les Beys du titteri en 1776. Les Ouled Si Mhamed ayant été avertis par leur vedette de l’arrivée de la milice, s’organisèrent et appelèrent les renforts, ils laissèrent sans défense apparente leurs campements et dissimilèrent le gros de la cavalerie derrière les collines. Le Bey softa s’engagea dans le défilé sans se méfier. Alors les cavaliers franchirent les collines et tombèrent sur l’arrière-garde en faisant un grand carnage. Le Bey Softa fut parmi les morts. Les Ouled Si Ahmed s’illustrèrent particulièrement dans ce combat. Celui qui tua le Bey, s’appellent Attia « kahlelech » des Ouled Arbia, Il lui enleva sa cote de maille qu’il adopta comme butin de guerre. Désormais les femmes le chantent :
Attia labess jeld nhass
Ma yaguetlouche ersass
Le Bey Othman a eu le même sort dix ans plus tôt. Ce Bey s’intéressant au sud et parce que il a été appelé par les gens de Laghouat, a essayé de faire des incursions chez les Ouled Nail. Vers 1764, en attaquant les Ouled Nail, les Ouled Si Ahmed s’emparent de sa personne et lui tranchèrent la tète. Désormais une colline porte le nom de « koudiet el bey » au nord du « Zarhez ». Un autre héros des ouled si M’hamed, Belgacem ben raach, eu aussi à commander une attaque contre une « M’halla » et eu les armes heureuses. Mais il fini traitreusement accroché aux crocs de la muraille d’Alger. Plus tard, les turcs changèrent de politique. Vers 1790, Le Bey Mostfa el Ouaznadji, homme habile et ferme à la fois, se rapprocha des Ouled Nail et améliora sa politique.
Yahia, agha d’Alger de 1816 à 1828, intervint dans la région et sut par sa générosité, sa douceur et sa bravoure, acquérir la confiance et même l’amitié des chefs. Il faut citer Mokri des Ouled ameur, Telli des Ouled Si Ahmed, Ben Raach des Ouled Dia. Grace à lui, les Ouled Nail ne relèvent plus du beylik du titetri et devinrent Raya d’Alger. C'est-à-dire tribu avec un drapeau qui est un grand honneur. Contrairement aux tribus « makhzen ». Le drapeau était de couleur vert, jaune et blanc. Il leur nomma un caid qui demeura au milieu d’eux et venait deux fois l’an à Alger, apporté les produits des impôts. Plus tard, les turcs comprirent l’ascendant des Ouled si Mhamed, nommèrent les Ouled Ghouini, les Ouled Si Ahmed, les Ouled Oum Hani et les Ouled Dia, des tribus makhzen. Le cheikh était parfois des Ouled Ghouini parfois des Ouled si Ahmed.
Ainsi donc, de fil en aiguille, de mots en mots, nous voila entrains de nous rappeler les gloires de nos pères, tiraient certes des livres d’histoires, des contes de nos vénérables vieillards, des traditions orales. C’est la geste des Ouled Sidi Nail. Eparpillée aux quatre vents mais qui ne disparaitra jamais, parce que gardée par son pâtre. Il faut aussi comprendre que cette contribution n’est nullement une étude académique, c’est un rappel à ceux qui oublis, que les évènements, quelques soient leurs importances, quelques soient leur anciennetés et la façon de les habiller, ne disparaissent jamais. C’est l’histoire. Certes, on ne dit pas tout, nous nous efforçons à être honnête et à ne pas froisser certains sentiments. Nous avons survolé rapidement les étapes, justes ce qu’il faut, pour la compréhension du récit. Ce qu’il faut retenir c’est simplement la sincérité des propos et la vérité des faits ramenés, souvent tirés, des manuels sérieux d’histoire et des témoignages de contemporains aux faits. Nous n’avons d’autres buts que de mettre à jour la contribution extraordinaire d’une frange importante de l’Algérie à la résistance et à l’abnégation sans avoir l’intention de marginaliser ou d’amoindrir les autres. Tout le peuple Algérien a souffert et continu à souffrir des vicissitudes de la colonisation.
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Auteur infos

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Derniers commentaires




encore merci
Nous sommes tous une empreinte de l'histoire !
Moi qui porte le nom de cet aïeul venu de Turquie
j'ai donné le nom de Naïl à mon fils par hommage à Sidi Naïl ! Mon père en fut ému !
Ce meme Softa a livré une guerre aux Iflisen de Kabylie cette tribu dont ma mère tire son origine !
Les Iflisen eurent la victoire sur les trois beys dont celui de Titerit ( Softa)
Bref que dire aujourd'hui ! Nous sommes le fruit de ce peuple qui a fasciné le paysage de l'Algerie à travers l'histoire !
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