Tarik Ibn Ziad illustre héros Berbère - منتديات الجلفة لكل الجزائريين و العرب

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Tarik Ibn Ziad illustre héros Berbère

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قديم 2011-04-19, 00:05   رقم المشاركة : 1
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amazighe15
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افتراضي Tarik Ibn Ziad illustre héros Berbère

« De l'aube de l'histoire au Moyen Age il a existé entre le Maghreb et l'Espagne une sorte de parallélisme de destin ».

Ainsi, le Maghreb et les Espagnes, connaissant une même civilisation, paraissent inséparables depuis l'homme du Cro-Magnon qui laissa son testament préhistorique gravé ou peint dans les grottes d'Altamira, jusqu'aux Ibères, que l'on croit être de souche nord- africaine, venus s'installer 3.000 ans avant J.C. au sud et à l'est de la péninsule à laquelle ils donnèrent leur nom.

Ensuite aux Phéniciens au IX ème siècle a.v.J.C., se joignirent les Celtibères trois siècles plus tard, dominés à leur tour par les Carthaginois (dont les armées étaient, dit-on, constituées exclusivement de Berbères) lesquels appelèrent la péninsule Spaïn ou Spania - le pays des lapins ! Hannibal s'y illustra ; l'éminent noble de la puissante famille des Barca donna son nom à Barcelone.

Au cours des Guerres Puniques il fallut le fameux siège de Numance, lequel dura 20 ans, afin qu'à partir de 133 a.v.J.C. Rome boucle ses deux siècles de luttes pour finir de soumettre l'Espagne. Cette patrie n'avait-elle pas donné à l'empire romain de grands hommes ? Entre autres, Trajan, Hadrien, Marc Aurèle, Théodose le Grand, Sénèque le Rhéteur et Sénèque le Philosophe, Quintilien, Martial…

A l'époque où l'Europe subissait les grandes invasions, l'Espagne était dévastée par les Vandales en 409 ; ensuite ce fut au tour des Wisigoths de devenir les maîtres de la péninsule ibérique en 451. Durant plus de deux siècles et demi - de 456 à 711- leur capitale fut Tolède. Leur roi Reccared adopta le catholicisme en 589. Pendant leur domination les Wisigoths représentaient une minorité détenant tous les pouvoirs tandis
que les Espagnols enduraient mille sortes d'injustices.

A en croire des chroniqueurs chrétiens, en 710 Achila monta sur le trône d'Espagne ; toutefois un candidat du puissant clan de la noblesse wisigothe lui disputa cette souveraineté. Dès lors, les partisans d'Achila appelèrent à leur secours leurs voisins Berbères ! Ces derniers, s'empressant de porter aide et assistance aux Espagnols, débarquèrent sur les côtes de la péninsule ! A leur tête se trouvait un général
prestigieux, natif de la Tafna, Tarik Ibn Ziad !

Encore une fois nos ancêtres se trouvèrent aux rendez-vous auxquels l'histoire les convoquait : depuis le long cheminement berbéro-ibérique, en passant par les grandes réalisations humaines - Carthage d'abord, puis Rome et la chrétienté ensuite - voilà l'Islam enfin venu « pour mettre en place une société humaine à grande échelle».

Aux dires de Fernand Braudel (1902-1985) « les problèmes que pose la Méditerranée sont d'une richesse humaine exceptionnelle. Ils intéressent les historiens et les non-historiens car ils portent leurs lumières jusqu'aux temps présents ».

CEPENDANT, QUI EST TARIK IBN ZIAD ?

Tous les dictionnaires rapportent que Tarik Ibn Ziad est un chef d'origine berbère. Dans le monumental « Histoire des Berbères » de A. Ibn Khaldoun, T.1 p. 215, nous lisons en bas de page la note suivante : « Selon un auteur cité dans El Bayan el-Moghrib, Tarik était Berbère et appartenait à la tribu des Oulhaça ».

Toujours selon A.Ibn Khaldoun, « La tribu des Nefzaoua fournit un grand nombre de branches berbères telle celle des Oulhaça… Toutes ces grandes familles descendent d'Itouweft fils de Nefzao…Parmi celles-ci les Oulhaça se composent d'un important nombre de Maisons qui dérivent des aïeux : Tidghas et Dihya, tous deux fils de Oulhas… » (Op. cité, T 1,
pp 171-172).

Par ailleurs un évènement de grande importance intervint entre -507 et - 504 a.v. J.C. : au moment où les grandes tribus du Maghreb se réorganisaient, il y eut un mouvement considérable de populations ; même les Doriens, venus de Grèce, finirent de s'installer en Syrte, sur le littoral Libyen. Ce fut sans doute à cette époque que les Oulhaça, alliés fidèles de Carthage, décidèrent de retourner sur leurs terres natales, autour de l'embouchure de la Tafna, qu'elles occupent encore de nos jours. De là vient qu'on les rencontre aux grandes étapes de l'histoire : sous la bannière d'Hannibal, ils servirent Carthage jusqu'à parvenir aux portes de Rome ; avec Tarik Ibn Ziad, l'enfant du pays, ils constituèrent le gros des guerriers Berbères qui répandirent l'Islam en terre Ibérique ;
environ quatre cent cinquante ans plus tard, ils donnèrent de grands
officiers de l'Empire au Mehdi Almohade, leur compatriote Abdelmoumène Benali, le Flambeau de l'Islam ; puis ils s'illustrèrent- de fort belle manière- sous l'étendard du Oulhaçi, l'intrépide Général Bouhmidi, Commandant les armées de l'Emir Abdelkader !

Lorsque vers 699 le célèbre général Hassan - celui qui connut la renommé du temps de notre héroïne nationale la Kahena - refusa, par honnêteté, le commandement du Maghreb que lui offrait le Calife El- Ouélid, ce fut Mouça Ibn Noceïr qui reçut le gouvernement de l'ifriqiya.

A propos des campagnes militaires dirigées par le nouveau gouverneur, en terre africaine, « certains historiens du Moyen Orient nous donnent les informations les moins croyables ! » ; un véritable amas d'énormes fables défiant la raison, d'invraisemblances et d'exagérations émaillent leurs chroniques ; ils se sont faits l'écho d'actes extravagants, de sornettes qui ne méritent pas de retenir l'attention un seul instant.

A titre d'illustration, nous lisons chez En-Nouweri que Mouça Ibn Nouceïr envoya un jour ses fils en campagne, en Ifriqiya, dans deux directions opposées ; très vite ils lui amenèrent, chacun, 100.000 prisonniers Berbères ; lui-même marcha ensuite dans une autre direction et revint avec le même nombre de captifs ! Ainsi, ces trois messieurs, capturèrent, en une seule fois, 300.000 Berbères. Inouï !

A lire ce même En-Nouweri (encyclopédiste Egyptien du XIV ème siècle) ou bien Ibn El Hakem, El Leit Ibn Sâd, ainsi que d'autres encore nous sommes de ceux qui pensent que l'histoire de nos ancêtres telle que rapportée par ces chroniqueurs est tout simplement intolérable !...

« - Mouça Ibn Nouceïr, écrivit l'un d'eux, fit une expédition contre Tanger, attaqua les Berbères lesquels, pour éviter la mort, firent leur soumission…Il leur donna un chef et accorda à Tarik Ibn Ziad - un converti de fraîche date selon toute vraisemblance - le gouvernement de Tanger et de ses environs ».

Nous savons que Tarik s'y installa avec un corps de troupes berbères Ghomara ; « un petit nombre d'arabes restèrent avec eux pour leur apprendre le Saint Coran et les devoirs de l'Islamisme ».

Selon Ibn El Hakem même le comte Julien, seigneur d'Algésiras, adressa lui aussi une lettre à Tarik par laquelle il se déclarait prêt à reconnaître son autorité et l'invita à venir le trouver. Il lui décrivit l'état de l'Espagne et le pressa d'accourir à son secours !

Le Calife El-Ouélid donna son consentement à une telle expédition : désignant Tarik chef des armées, il transmit ses ordres à Mouça Ibn Nouceïr. Ce dernier, en qualité de gouverneur du Maghreb, confia à Tarik Ibn Ziad la direction de l'avant-garde musulmane et l'envoya en Espagne à la tête d'une nombreuse troupe de soldats Berbères.

Parmi ceux qui s'embarquèrent il y avait bien évidemment les Oulhaça, les Koumia, les Béni Snous, les Ghomara et, surtout, les Médiona ; cette grosse tribu Berbère, tout récemment convertie du Judaïsme, habitait le territoire qui bordait- du côté ouest- celui des Maghraoua. Les Médiona vivaient dans les monts de Honaïne, Sidi Ouchaâ, Ghazaouet mais
s'étendaient surtout vers l'actuel Maroc ; du reste, au midi d'Oujda une
montagne porte leur nom.

On sait que les Médiona sont une branche issue des Zenata au même titre que les Beni Ouacine et leurs multiples ramifications. A. Ibn Khaldoun précise (Berbères, T1, p.250) « qu'un grand nombre de Zenata passa en Espagne sous Tarik et ils y devinrent très puissants ».

La flotte « se dirigea vers une montagne qui s'élève dans la mer et touche, d'un côté, au continent». Ibn El Athir rapporte qu'au cours de la traversée, Tarik le noble Berbère « s'étant abandonné au sommeil, vit le Saint Prophète entouré de ceux qui avaient émigré de la Mecque pendant les premières persécutions ainsi que les Médinois qui lui avaient
accordé leur appui. Tous portaient l'épée au côté et l'arc en bandoulière ».

Et le chroniqueur d'ajouter : « - Le Prophète lui adressa ces paroles : " Tarik ! avance et accomplis ton entreprise ; sois humain envers les musulmans et fidèle à tes engagements ! Tarik regarda alors et vit le Prophète béni et ceux qui l'accompagnaient entrer en Espagne devant lui !

A son réveil le Général Tarik s'empressa de communiquer à ses compagnons la bonne nouvelle qui annonçait le succès inéluctable des armes musulmanes ».

Après avoir franchi le détroit et lorsque tous les combattants Maghrébins furent débarqués au pied de la montagne (qui porte désormais le nom de Gibraltar - Djebel Tarik), il les mena à Algésiras. A l'entrée de la ville il fit la rencontre d'une vieille femme ; « celle-ci lui apprit qu'un devin avait prédit au peuple indigène l'arrivée d'un chef magnanime qui viendrait prendre possession du pays… Le conquérant, précisa-t-elle, aurait une grosse tête ronde et une tache brune sur l'épaule gauche ! »

Tarik découvrit son épaule dénudée « où apparaissait une tache telle que l'avait décrite la vieille femme ! »

Depuis lors il vola de victoire en victoire. Roderic, le roi Wisigoth, rassembla une armée de cent mille hommes dans l'espoir de s'opposer à la marche triomphale du héros Oulhaçi… Nous sommes en 711, avant de quitter Tanger « Tarik Ibn Ziad avait placé un corps de troupe que les Ghomara s'étaient obligés à lui fournir…Passé en Espagne, il frappa les Ghomara de nouvelles réquisitions en hommes ». (A.Ibn Khaldoun, op. cité, T2, p.136) - De sorte que ces renforts venaient compléter « l'armée musulmane de Tarik qui compta 12.000 Berbères Maghrébins, 27 volontaires arabes et une dizaine d'enfants » favorisés de la providence.
(Ibn Khaldoun, op.cité, T1, p.125)

Roderic vint à la tête de ses combattants pour livrer bataille. La rencontre eut lieu prés de Sidona, le 28 ème jour de Ramadan - 19 juillet 711. Une semaine de combat suffit pour mettre en déroute les hommes du roi Wisigoth lequel, dit-on, fut noyé dans le lac Léka ; « il ne restait de lui que son cheval gris, portant une selle ornée d'or, de rubis et
d'émeraudes… »

Et Tarik continua sa marche irrésistible ; il prit Ecéja où une source porte le nom de Aïn Tarik. De là, il répartit son armée en grandes unités qui se dirigèrent vers des points stratégiques : l'une d'elles rallia Cordoue, les autres rejoignirent respectivement Grenade, Malaga et Murcie. Tarik regagna Tolède à la tête d'un nombre important de soldats.

Tous les détachements progressèrent conformément au plan établi par leur général ; « celui-ci, se présentant devant Tolède, trouva la ville déserte; il y installa quelques-uns de ses compagnons ainsi que des familles entières d'Israélites qui s'étaient placées sous sa protection ». A la suite de quoi, il reprit sa marche vers Oued Al-Hadjra (Guadalajara,
sur la Manche), traversa le défilé dénommé depuis Fedj Tarec (celui-ci est dominé par une bourgade qui porte encore de nos jours le nom de Buitrago - une altération de Bab Tarec) et finit de revenir à Tolède « appelée également Madinet al-Meïda laquelle, comme son nom l'indique, était la ville où se trouvait la Table de Salomon » (Fils du roi David,
constructeur du premier Temple de Jérusalem v-970 à -931 a.v.J.C.)

Dans son célèbre ouvrage, Nefh at-Tîb, (Vol.1, p.286) le grand El Maqqari nous apprend « que cette table légendaire avait été détenue par les Chrétiens ; elle servait à porter les Evangiles. On la trouva sur le grand autel de l'église principale de Tolède… L'objet merveilleux était en émeraudes vertes, ayant les bords garnis de perles, de corail, de rubis et d'autres pierres précieuses », même les pieds étaient, semble-t-il, façonnés en métal rare - sans doute d'or et d'argent damasquinés - et finement ouvragés.

Auparavant, Tarec Ibn Ziad avait fait « plusieurs incursions à travers la péninsule avant de revenir à Tolède en l'an 712 de J.C. ». Ainsi les armées musulmanes berbères « submergèrent les Wisigoths. Parmi ces derniers seule une minorité se réfugia dans les Asturies où elle finit de fonder un royaume en 718 ».

Resté en Ifriqiya, Mouça Ibn Noceïr apprenait chaque jour - « avec un énorme dépit envieux, - les hauts faits d'arme du glorieux général Tarec »… Il dut ressentir une profonde jalousie lorsqu'on lui relata le songe que fit Tarec au cours de la traversée du détroit qui porte depuis son nom ; une violente colère le saisit quand ses émissaires lui décrivirent, d'une part, l'accueil fait par le peuple espagnol au généreux chef berbère, et
d'autre part les triomphes fulgurants de ses vaillants guerriers maghrébins sur le sol ibérique. Le gouverneur Mouça décida d'une expédition et, en 712, conduisit une armée en Espagne. Certes, il remporta des villes ainsi que des places fortes à la tête de ses troupes
constituées, répétons-le, exclusivement de berbères ; toutefois, il subit de graves revers ; les Espagnols, dans certains cas, taillèrent en pièces un nombre important de musulmans notamment à Bordj Chouhadas (La Tour des Martyrs). Il est établi que les échecs essuyés par nos armées sous la conduite de Mouça Ibn Nouceïr, comparés aux victoires éclatantes obtenues par Tarec, attisèrent les sentiments d'envie et de haine que le
gouverneur ne cessait de vouer au général Oulhaçi.

Au mois de Choual 712, Mouça quitta Mérida pour se rendre à Tolède. Par courtoisie, Tarec décida de partir à sa rencontre. Animé de sentiments chevaleresques, le preux combattant de la foi – dans un geste empreint de dignité, descendit de sa monture afin de recevoir le représentant du Calife dès que celui-ci arriva enfin.

Or Mouça, sans crier gare, eut un comportement indigne d'un commandant si haut placé. Il tenta d'humilier le général Tarec devant les soldats musulmans assemblés.

Ouvrons ici une parenthèse : nous sommes tentés de croire que si ce jour-là Tarec parvint à se retenir pour finir par se dominer, c'est qu'il dut faire passer les devoirs de sa religion, l'intérêt des musulmans et le respect du Calife - Emir des croyants, avant ses ressentiments personnels. Car rien ne nous interdit de penser que Tarec, Berbère de noble extraction, homme d'honneur, de vaillance et de bravoure aurait réagi autrement : peut-être serait-il allé jusqu'à suivre l'exemple de son illustre compatriote, le Grand Roi Koceïla quand celui-ci fut insulté et maltraité par Oqba !) Ensuite, Mouça exigea de Tarec la remise du butin ramassé y compris, bien entendu, la précieuse Table de Salomon. Précisons, tout de même, que « l'un des pieds de la fameuse relique avait été enlevé puis caché par Tarec ; Mouça l'ayant interrogé à ce sujet eut pour réponse qu'on l'avait trouvé ainsi…Aussi ordonna-t-il qu'on y fit mettre un nouveau pied en or…»

Quelque temps plus tard « Mouça reçut un messager qui lui porta l'ordre de quitter l'Espagne et de l'accompagner auprès d'El-Ouélid. Il évita d'obtempérer sur-le-champ, se *******ant de temporiser jusqu'à ce qu' un autre envoyé vint lui enjoindre de presser son retour ».

En cours de route, il fut rejoint par Tarec qui arrivait de l'Aragon. Usant de rouerie, il obligea « le brillant officier à l'accompagner en Orient à seule fin de laisser la voie libre à son fils Abdel Aziz Ibn Noceïr pour commander l'Espagne ; puis, après avoir débarqué à Ceuta, il confia à son autre fils Abdelmalek le commandement de cette ville, de Tanger et de ses régions, pendant que son fils aîné, Abdellah, fut chargé de gouverner l'Ifriqiya (Tunisie) et les pays avoisinants ».

Et les chroniqueurs de surenchérir :

« - Il prit alors la route de Syrie emmenant avec lui 30.000 jeunes vierges, filles de princes des Goths et de leurs chefs, et emportant les dépouilles de l'Espagne, la Table de Salomon ainsi qu'une quantité immense de pierreries et d'autres objets précieux… »

Lorsque Mouça se présenta devant le Calife, il étala avec ostentation une partie de ce « qu'il avait rapporté, sans oublier le meuble de valeur. Néanmoins, Tarec qui l'accompagnait revendiqua haut fort l'honneur d'avoir pris la Table de Salomon ».

Mouça, sans perdre de sa morgue, affirma le contraire avec une mauvaise foi évidente. Sur ce « Tarec pria El-Ouélid d'interroger Mouça sur ce qu'était devenu le pied manquant (et qui fut remplacé sur ordre du gouverneur) ; comme Mouça n'en avait aucune connaissance le général Tarec fit alors voir au Calife le pied authentique en lui expliquant que suspectant le Gouverneur de jalousie et de mensonge, il avait - pour cette raison - enlevé puis caché le pied de la Table de Salomon ».

En-Nouweri nous apprend qu'après la mort d'El-Ouélid son successeur le Calife Soulimane, qui n'aimait pas Mouça Ibn Nouceïr, confia le commandement de l'Ifriqiya à un Qoraïchite Mohammed Ibn Yazid en 714-715. « On emprisonna Mouça Ibn Nouceïr et on lui imposa une très
forte amende, d'après Ibn El Hakem »… Soulimane donna ensuite « l'ordre d'arrêter la famille et tous les dépendants de Mouça Ibn Nouceïr » ; le fils de ce dernier, Abdellah Ibn Nouceïr, sera décapité. Certains chroniqueurs affirment, sans toutefois apporter de preuves tangibles, que Tarec fut mis aux arrêts par Mouça Ibn Nouceïr avant la mémorable entrevue avec le Calife El-Ouélid, lequel lui aurait rendu sa liberté après le dénouement de l'affaire de la Table de Salomon.

Homme d'une honnêteté intacte Tarec Ibn Ziad, dont la vie et l'oeuvre sont dignes d'être honorées et admirées, eut l'âme remplie de tous les grands sentiments moraux. Général intègre et probe, personnage exemplaire de devoir et de sacrifice, ce conquérant vertueux fut guidé par la Volonté de Dieu et l'amour de son Prophète Mohammed qui lui ordonna « d'avancer et d'accomplir son entreprise ».

Avait-il, comme certains de ses pairs, refusé les honneurs et les commandements à seule fin de se consacrer uniquement à ses dévotions ? Lui qui venait de l'occident du monde, parvenu si proche de la Mecque et de Médine, peut-être finit-il de choisir d'y demeurer, abandonnant tout pour mener une vie de piété et tenter de rester un homme pur ?

Appendice : Ibn Khaldoun écrit (Berbères T1, p.345 et T2, p.136) « L'invasion de l'Espagne eut lieu en l'an 92 de l'hégire 710-711 de J.C. sous le commandement de Tarec Ibn Ziad… Un grand nombre de Berbères (guerriers et cheikhs) allèrent combattre les infidèles… dans
une conquête dont on ne vit jamais la pareille ». Après leur « première victoire remportée au Guadalète les Berbères musulmans soumettront la quasi-totalité de la péninsule en 714; ils s'y fixèrent et, depuis lors, les Berbères du Maghreb sont restés fidèles à l'Islam ».

Des historiens modernes ont tenté d'expliquer « la rapidité et la facilité de la conquête musulmane de l'Espagne en s'attardant sur la situation générale qui caractérisait le pays avant 711 : à l'évidence, les gens supportaient très mal le système de gouvernance de l'époque ; de plus, les révoltes sociales ou religieuses, les luttes mutuelles, le plus souvent acharnées les avaient appauvris. Ainsi les conquérants berbères musulmans se fondirent rapidement au sein de cette société autochtone dans laquelle ils s'implantèrent, veillant sur le respect des traditions religieuses chrétiennes et judaïques existantes »….

« Ce sont donc les Berbères, tolérants par nature, qui portèrent l'Islam en Espagne et en Sicile…de sorte que très vite finit de s'élaborer une civilisation syncrétique qui s'étendit sur l'ensemble du territoire musulman »….

Dans un ouvrage consacré à l'Espagne, paru dans la collection Life en 1961, l'écrivain anglais Hugh Thomas souligne que ce pays, conquis par Tarec Ibn Ziad, « devint le centre artistique et commercial de toute la région méditerranéenne… Aux IX ème et X ème siècles Cordoue était une ville de 113.000 maisons, 700 mosquées, 300 bains publics (hammams) ; les rues étaient pavées et l'eau était amenée par des tuyaux jusqu'aux maisons. La bibliothèque royale contenait 400.000 ouvrages et l'université de Cordoue disposait d'écoles de médecine, de mathématiques, de poésie, d'astronomie, de théologie…»

En hommage à Tarec Ibn Ziad nous avons pris soin de mettre en valeur la dimension historique de ce grand personnage, à travers les textes d'auteurs qui ont retracé le parcours fabuleux du héros oulhaçi.
Assurément, il a oeuvré par dévouement à la cause de Dieu, de sa religion et de Son Prophète Mohammed mille fois béni, ainsi que pour la grandeur et la gloire de sa nation.

Dans le même esprit nous prenons du plaisir à conclure par un passage autrement célèbre de notre maître Abderrahmane Ibn Khaldoun ( Berbères T1, pp. 199 et 200 ) « … citons ensuite les vertus qui font honneur à l'homme et qui étaient devenues pour les Berbères une seconde nature : leur empressement à s'acquérir des qualités louables, la noblesse d'âme qui les porta au premier rang parmi les nations, les actions pour lesquelles ils méritent les louanges de l'univers ! »









 


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قديم 2011-04-21, 16:49   رقم المشاركة : 2
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. Ibn El Athir rapporte qu'au cours de la traversée, Tarik le noble Berbère « s'étant abandonné au sommeil, vit le Saint Prophète entouré de ceux qui avaient émigré de la Mecque pendant les premières persécutions ainsi que les Médinois qui lui avaient
accordé leur appui. Tous portaient l'épée au côté et l'arc en bandoulière ».

Et le chroniqueur d'ajouter : « - Le Prophète lui adressa ces paroles : " Tarik ! avance et accomplis ton entreprise ; sois humain envers les musulmans et fidèle à tes engagements ! Tarik regarda alors et vit le Prophète béni et ceux qui l'accompagnaient entrer en Espagne devant lui !

A son réveil le Général Tarik s'empressa de communiquer à ses compagnons la bonne nouvelle qui annonçait le succès inéluctable des armes musulmanes ».
.

Dans le même esprit nous prenons du plaisir à conclure par un passage autrement célèbre de notre maître Abderrahmane Ibn Khaldoun ( Berbères T1, pp. 199 et 200 ) « … citons ensuite les vertus qui font honneur à l'homme et qui étaient devenues pour les Berbères une seconde nature : leur empressement à s'acquérir des qualités louables, la noblesse d'âme qui les porta au premier rang parmi les nations, les actions pour lesquelles ils méritent les louanges de l'univers ! »[/QUOTE]

voilà pourquoi il a réussit...c'était un moumen...mes larmes coulaient toute seule quand j'ai lu ça.
je m'imaginait à sa place......allah allah ya Tarik...tu as été choisi pour ta foi et ton courage.
Tu es entré dans l'histoire par sa grande porte










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قديم 2013-12-24, 21:44   رقم المشاركة : 3
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mmmmmmmmmmmmmmmmeeeeeeeeeeeeeeeeecccccccccccccccci iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii










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قديم 2014-05-27, 17:05   رقم المشاركة : 4
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belkacem1964
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merci d'avoir ajouté une connaissance aussi importante à notre culture générale.










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قديم 2014-05-29, 10:53   رقم المشاركة : 5
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fouad1982
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merci de rien pour rien










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قديم 2014-05-29, 16:27   رقم المشاركة : 6
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« De l'aube de l'histoire au Moyen Age il a existé entre le Maghreb et l'Espagne une sorte de parallélisme de destin ».

Ainsi, le Maghreb et les Espagnes, connaissant une même civilisation, paraissent inséparables depuis l'homme du Cro-Magnon qui laissa son testament préhistorique gravé ou peint dans les grottes d'Altamira, jusqu'aux Ibères, que l'on croit être de souche nord- africaine, venus s'installer 3.000 ans avant J.C. au sud et à l'est de la péninsule à laquelle ils donnèrent leur nom.

Ensuite aux Phéniciens au IX ème siècle a.v.J.C., se joignirent les Celtibères trois siècles plus tard, dominés à leur tour par les Carthaginois (dont les armées étaient, dit-on, constituées exclusivement de Berbères) lesquels appelèrent la péninsule Spaïn ou Spania - le pays des lapins ! Hannibal s'y illustra ; l'éminent noble de la puissante famille des Barca donna son nom à Barcelone.

Au cours des Guerres Puniques il fallut le fameux siège de Numance, lequel dura 20 ans, afin qu'à partir de 133 a.v.J.C. Rome boucle ses deux siècles de luttes pour finir de soumettre l'Espagne. Cette patrie n'avait-elle pas donné à l'empire romain de grands hommes ? Entre autres, Trajan, Hadrien, Marc Aurèle, Théodose le Grand, Sénèque le Rhéteur et Sénèque le Philosophe, Quintilien, Martial…

A l'époque où l'Europe subissait les grandes invasions, l'Espagne était dévastée par les Vandales en 409 ; ensuite ce fut au tour des Wisigoths de devenir les maîtres de la péninsule ibérique en 451. Durant plus de deux siècles et demi - de 456 à 711- leur capitale fut Tolède. Leur roi Reccared adopta le catholicisme en 589. Pendant leur domination les Wisigoths représentaient une minorité détenant tous les pouvoirs tandis
que les Espagnols enduraient mille sortes d'injustices.

A en croire des chroniqueurs chrétiens, en 710 Achila monta sur le trône d'Espagne ; toutefois un candidat du puissant clan de la noblesse wisigothe lui disputa cette souveraineté. Dès lors, les partisans d'Achila appelèrent à leur secours leurs voisins Berbères ! Ces derniers, s'empressant de porter aide et assistance aux Espagnols, débarquèrent sur les côtes de la péninsule ! A leur tête se trouvait un général
prestigieux, natif de la Tafna, Tarik Ibn Ziad !

Encore une fois nos ancêtres se trouvèrent aux rendez-vous auxquels l'histoire les convoquait : depuis le long cheminement berbéro-ibérique, en passant par les grandes réalisations humaines - Carthage d'abord, puis Rome et la chrétienté ensuite - voilà l'Islam enfin venu « pour mettre en place une société humaine à grande échelle».

Aux dires de Fernand Braudel (1902-1985) « les problèmes que pose la Méditerranée sont d'une richesse humaine exceptionnelle. Ils intéressent les historiens et les non-historiens car ils portent leurs lumières jusqu'aux temps présents ».

CEPENDANT, QUI EST TARIK IBN ZIAD ?

Tous les dictionnaires rapportent que Tarik Ibn Ziad est un chef d'origine berbère. Dans le monumental « Histoire des Berbères » de A. Ibn Khaldoun, T.1 p. 215, nous lisons en bas de page la note suivante : « Selon un auteur cité dans El Bayan el-Moghrib, Tarik était Berbère et appartenait à la tribu des Oulhaça ».

Toujours selon A.Ibn Khaldoun, « La tribu des Nefzaoua fournit un grand nombre de branches berbères telle celle des Oulhaça… Toutes ces grandes familles descendent d'Itouweft fils de Nefzao…Parmi celles-ci les Oulhaça se composent d'un important nombre de Maisons qui dérivent des aïeux : Tidghas et Dihya, tous deux fils de Oulhas… » (Op. cité, T 1,
pp 171-172).

Par ailleurs un évènement de grande importance intervint entre -507 et - 504 a.v. J.C. : au moment où les grandes tribus du Maghreb se réorganisaient, il y eut un mouvement considérable de populations ; même les Doriens, venus de Grèce, finirent de s'installer en Syrte, sur le littoral Libyen. Ce fut sans doute à cette époque que les Oulhaça, alliés fidèles de Carthage, décidèrent de retourner sur leurs terres natales, autour de l'embouchure de la Tafna, qu'elles occupent encore de nos jours. De là vient qu'on les rencontre aux grandes étapes de l'histoire : sous la bannière d'Hannibal, ils servirent Carthage jusqu'à parvenir aux portes de Rome ; avec Tarik Ibn Ziad, l'enfant du pays, ils constituèrent le gros des guerriers Berbères qui répandirent l'Islam en terre Ibérique ;
environ quatre cent cinquante ans plus tard, ils donnèrent de grands
officiers de l'Empire au Mehdi Almohade, leur compatriote Abdelmoumène Benali, le Flambeau de l'Islam ; puis ils s'illustrèrent- de fort belle manière- sous l'étendard du Oulhaçi, l'intrépide Général Bouhmidi, Commandant les armées de l'Emir Abdelkader !

Lorsque vers 699 le célèbre général Hassan - celui qui connut la renommé du temps de notre héroïne nationale la Kahena - refusa, par honnêteté, le commandement du Maghreb que lui offrait le Calife El- Ouélid, ce fut Mouça Ibn Noceïr qui reçut le gouvernement de l'ifriqiya.

A propos des campagnes militaires dirigées par le nouveau gouverneur, en terre africaine, « certains historiens du Moyen Orient nous donnent les informations les moins croyables ! » ; un véritable amas d'énormes fables défiant la raison, d'invraisemblances et d'exagérations émaillent leurs chroniques ; ils se sont faits l'écho d'actes extravagants, de sornettes qui ne méritent pas de retenir l'attention un seul instant.

A titre d'illustration, nous lisons chez En-Nouweri que Mouça Ibn Nouceïr envoya un jour ses fils en campagne, en Ifriqiya, dans deux directions opposées ; très vite ils lui amenèrent, chacun, 100.000 prisonniers Berbères ; lui-même marcha ensuite dans une autre direction et revint avec le même nombre de captifs ! Ainsi, ces trois messieurs, capturèrent, en une seule fois, 300.000 Berbères. Inouï !

A lire ce même En-Nouweri (encyclopédiste Egyptien du XIV ème siècle) ou bien Ibn El Hakem, El Leit Ibn Sâd, ainsi que d'autres encore nous sommes de ceux qui pensent que l'histoire de nos ancêtres telle que rapportée par ces chroniqueurs est tout simplement intolérable !...

« - Mouça Ibn Nouceïr, écrivit l'un d'eux, fit une expédition contre Tanger, attaqua les Berbères lesquels, pour éviter la mort, firent leur soumission…Il leur donna un chef et accorda à Tarik Ibn Ziad - un converti de fraîche date selon toute vraisemblance - le gouvernement de Tanger et de ses environs ».

Nous savons que Tarik s'y installa avec un corps de troupes berbères Ghomara ; « un petit nombre d'arabes restèrent avec eux pour leur apprendre le Saint Coran et les devoirs de l'Islamisme ».

Selon Ibn El Hakem même le comte Julien, seigneur d'Algésiras, adressa lui aussi une lettre à Tarik par laquelle il se déclarait prêt à reconnaître son autorité et l'invita à venir le trouver. Il lui décrivit l'état de l'Espagne et le pressa d'accourir à son secours !

Le Calife El-Ouélid donna son consentement à une telle expédition : désignant Tarik chef des armées, il transmit ses ordres à Mouça Ibn Nouceïr. Ce dernier, en qualité de gouverneur du Maghreb, confia à Tarik Ibn Ziad la direction de l'avant-garde musulmane et l'envoya en Espagne à la tête d'une nombreuse troupe de soldats Berbères.

Parmi ceux qui s'embarquèrent il y avait bien évidemment les Oulhaça, les Koumia, les Béni Snous, les Ghomara et, surtout, les Médiona ; cette grosse tribu Berbère, tout récemment convertie du Judaïsme, habitait le territoire qui bordait- du côté ouest- celui des Maghraoua. Les Médiona vivaient dans les monts de Honaïne, Sidi Ouchaâ, Ghazaouet mais
s'étendaient surtout vers l'actuel Maroc ; du reste, au midi d'Oujda une
montagne porte leur nom.

On sait que les Médiona sont une branche issue des Zenata au même titre que les Beni Ouacine et leurs multiples ramifications. A. Ibn Khaldoun précise (Berbères, T1, p.250) « qu'un grand nombre de Zenata passa en Espagne sous Tarik et ils y devinrent très puissants ».

La flotte « se dirigea vers une montagne qui s'élève dans la mer et touche, d'un côté, au continent». Ibn El Athir rapporte qu'au cours de la traversée, Tarik le noble Berbère « s'étant abandonné au sommeil, vit le Saint Prophète entouré de ceux qui avaient émigré de la Mecque pendant les premières persécutions ainsi que les Médinois qui lui avaient
accordé leur appui. Tous portaient l'épée au côté et l'arc en bandoulière ».

Et le chroniqueur d'ajouter : « - Le Prophète lui adressa ces paroles : " Tarik ! avance et accomplis ton entreprise ; sois humain envers les musulmans et fidèle à tes engagements ! Tarik regarda alors et vit le Prophète béni et ceux qui l'accompagnaient entrer en Espagne devant lui !

A son réveil le Général Tarik s'empressa de communiquer à ses compagnons la bonne nouvelle qui annonçait le succès inéluctable des armes musulmanes ».

Après avoir franchi le détroit et lorsque tous les combattants Maghrébins furent débarqués au pied de la montagne (qui porte désormais le nom de Gibraltar - Djebel Tarik), il les mena à Algésiras. A l'entrée de la ville il fit la rencontre d'une vieille femme ; « celle-ci lui apprit qu'un devin avait prédit au peuple indigène l'arrivée d'un chef magnanime qui viendrait prendre possession du pays… Le conquérant, précisa-t-elle, aurait une grosse tête ronde et une tache brune sur l'épaule gauche ! »

Tarik découvrit son épaule dénudée « où apparaissait une tache telle que l'avait décrite la vieille femme ! »

Depuis lors il vola de victoire en victoire. Roderic, le roi Wisigoth, rassembla une armée de cent mille hommes dans l'espoir de s'opposer à la marche triomphale du héros Oulhaçi… Nous sommes en 711, avant de quitter Tanger « Tarik Ibn Ziad avait placé un corps de troupe que les Ghomara s'étaient obligés à lui fournir…Passé en Espagne, il frappa les Ghomara de nouvelles réquisitions en hommes ». (A.Ibn Khaldoun, op. cité, T2, p.136) - De sorte que ces renforts venaient compléter « l'armée musulmane de Tarik qui compta 12.000 Berbères Maghrébins, 27 volontaires arabes et une dizaine d'enfants » favorisés de la providence.
(Ibn Khaldoun, op.cité, T1, p.125)

Roderic vint à la tête de ses combattants pour livrer bataille. La rencontre eut lieu prés de Sidona, le 28 ème jour de Ramadan - 19 juillet 711. Une semaine de combat suffit pour mettre en déroute les hommes du roi Wisigoth lequel, dit-on, fut noyé dans le lac Léka ; « il ne restait de lui que son cheval gris, portant une selle ornée d'or, de rubis et
d'émeraudes… »

Et Tarik continua sa marche irrésistible ; il prit Ecéja où une source porte le nom de Aïn Tarik. De là, il répartit son armée en grandes unités qui se dirigèrent vers des points stratégiques : l'une d'elles rallia Cordoue, les autres rejoignirent respectivement Grenade, Malaga et Murcie. Tarik regagna Tolède à la tête d'un nombre important de soldats.

Tous les détachements progressèrent conformément au plan établi par leur général ; « celui-ci, se présentant devant Tolède, trouva la ville déserte; il y installa quelques-uns de ses compagnons ainsi que des familles entières d'Israélites qui s'étaient placées sous sa protection ». A la suite de quoi, il reprit sa marche vers Oued Al-Hadjra (Guadalajara,
sur la Manche), traversa le défilé dénommé depuis Fedj Tarec (celui-ci est dominé par une bourgade qui porte encore de nos jours le nom de Buitrago - une altération de Bab Tarec) et finit de revenir à Tolède « appelée également Madinet al-Meïda laquelle, comme son nom l'indique, était la ville où se trouvait la Table de Salomon » (Fils du roi David,
constructeur du premier Temple de Jérusalem v-970 à -931 a.v.J.C.)

Dans son célèbre ouvrage, Nefh at-Tîb, (Vol.1, p.286) le grand El Maqqari nous apprend « que cette table légendaire avait été détenue par les Chrétiens ; elle servait à porter les Evangiles. On la trouva sur le grand autel de l'église principale de Tolède… L'objet merveilleux était en émeraudes vertes, ayant les bords garnis de perles, de corail, de rubis et d'autres pierres précieuses », même les pieds étaient, semble-t-il, façonnés en métal rare - sans doute d'or et d'argent damasquinés - et finement ouvragés.

Auparavant, Tarec Ibn Ziad avait fait « plusieurs incursions à travers la péninsule avant de revenir à Tolède en l'an 712 de J.C. ». Ainsi les armées musulmanes berbères « submergèrent les Wisigoths. Parmi ces derniers seule une minorité se réfugia dans les Asturies où elle finit de fonder un royaume en 718 ».

Resté en Ifriqiya, Mouça Ibn Noceïr apprenait chaque jour - « avec un énorme dépit envieux, - les hauts faits d'arme du glorieux général Tarec »… Il dut ressentir une profonde jalousie lorsqu'on lui relata le songe que fit Tarec au cours de la traversée du détroit qui porte depuis son nom ; une violente colère le saisit quand ses émissaires lui décrivirent, d'une part, l'accueil fait par le peuple espagnol au généreux chef berbère, et
d'autre part les triomphes fulgurants de ses vaillants guerriers maghrébins sur le sol ibérique. Le gouverneur Mouça décida d'une expédition et, en 712, conduisit une armée en Espagne. Certes, il remporta des villes ainsi que des places fortes à la tête de ses troupes
constituées, répétons-le, exclusivement de berbères ; toutefois, il subit de graves revers ; les Espagnols, dans certains cas, taillèrent en pièces un nombre important de musulmans notamment à Bordj Chouhadas (La Tour des Martyrs). Il est établi que les échecs essuyés par nos armées sous la conduite de Mouça Ibn Nouceïr, comparés aux victoires éclatantes obtenues par Tarec, attisèrent les sentiments d'envie et de haine que le
gouverneur ne cessait de vouer au général Oulhaçi.

Au mois de Choual 712, Mouça quitta Mérida pour se rendre à Tolède. Par courtoisie, Tarec décida de partir à sa rencontre. Animé de sentiments chevaleresques, le preux combattant de la foi – dans un geste empreint de dignité, descendit de sa monture afin de recevoir le représentant du Calife dès que celui-ci arriva enfin.

Or Mouça, sans crier gare, eut un comportement indigne d'un commandant si haut placé. Il tenta d'humilier le général Tarec devant les soldats musulmans assemblés.

Ouvrons ici une parenthèse : nous sommes tentés de croire que si ce jour-là Tarec parvint à se retenir pour finir par se dominer, c'est qu'il dut faire passer les devoirs de sa religion, l'intérêt des musulmans et le respect du Calife - Emir des croyants, avant ses ressentiments personnels. Car rien ne nous interdit de penser que Tarec, Berbère de noble extraction, homme d'honneur, de vaillance et de bravoure aurait réagi autrement : peut-être serait-il allé jusqu'à suivre l'exemple de son illustre compatriote, le Grand Roi Koceïla quand celui-ci fut insulté et maltraité par Oqba !) Ensuite, Mouça exigea de Tarec la remise du butin ramassé y compris, bien entendu, la précieuse Table de Salomon. Précisons, tout de même, que « l'un des pieds de la fameuse relique avait été enlevé puis caché par Tarec ; Mouça l'ayant interrogé à ce sujet eut pour réponse qu'on l'avait trouvé ainsi…Aussi ordonna-t-il qu'on y fit mettre un nouveau pied en or…»

Quelque temps plus tard « Mouça reçut un messager qui lui porta l'ordre de quitter l'Espagne et de l'accompagner auprès d'El-Ouélid. Il évita d'obtempérer sur-le-champ, se *******ant de temporiser jusqu'à ce qu' un autre envoyé vint lui enjoindre de presser son retour ».

En cours de route, il fut rejoint par Tarec qui arrivait de l'Aragon. Usant de rouerie, il obligea « le brillant officier à l'accompagner en Orient à seule fin de laisser la voie libre à son fils Abdel Aziz Ibn Noceïr pour commander l'Espagne ; puis, après avoir débarqué à Ceuta, il confia à son autre fils Abdelmalek le commandement de cette ville, de Tanger et de ses régions, pendant que son fils aîné, Abdellah, fut chargé de gouverner l'Ifriqiya (Tunisie) et les pays avoisinants ».

Et les chroniqueurs de surenchérir :

« - Il prit alors la route de Syrie emmenant avec lui 30.000 jeunes vierges, filles de princes des Goths et de leurs chefs, et emportant les dépouilles de l'Espagne, la Table de Salomon ainsi qu'une quantité immense de pierreries et d'autres objets précieux… »

Lorsque Mouça se présenta devant le Calife, il étala avec ostentation une partie de ce « qu'il avait rapporté, sans oublier le meuble de valeur. Néanmoins, Tarec qui l'accompagnait revendiqua haut fort l'honneur d'avoir pris la Table de Salomon ».

Mouça, sans perdre de sa morgue, affirma le contraire avec une mauvaise foi évidente. Sur ce « Tarec pria El-Ouélid d'interroger Mouça sur ce qu'était devenu le pied manquant (et qui fut remplacé sur ordre du gouverneur) ; comme Mouça n'en avait aucune connaissance le général Tarec fit alors voir au Calife le pied authentique en lui expliquant que suspectant le Gouverneur de jalousie et de mensonge, il avait - pour cette raison - enlevé puis caché le pied de la Table de Salomon ».

En-Nouweri nous apprend qu'après la mort d'El-Ouélid son successeur le Calife Soulimane, qui n'aimait pas Mouça Ibn Nouceïr, confia le commandement de l'Ifriqiya à un Qoraïchite Mohammed Ibn Yazid en 714-715. « On emprisonna Mouça Ibn Nouceïr et on lui imposa une très
forte amende, d'après Ibn El Hakem »… Soulimane donna ensuite « l'ordre d'arrêter la famille et tous les dépendants de Mouça Ibn Nouceïr » ; le fils de ce dernier, Abdellah Ibn Nouceïr, sera décapité. Certains chroniqueurs affirment, sans toutefois apporter de preuves tangibles, que Tarec fut mis aux arrêts par Mouça Ibn Nouceïr avant la mémorable entrevue avec le Calife El-Ouélid, lequel lui aurait rendu sa liberté après le dénouement de l'affaire de la Table de Salomon.

Homme d'une honnêteté intacte Tarec Ibn Ziad, dont la vie et l'oeuvre sont dignes d'être honorées et admirées, eut l'âme remplie de tous les grands sentiments moraux. Général intègre et probe, personnage exemplaire de devoir et de sacrifice, ce conquérant vertueux fut guidé par la Volonté de Dieu et l'amour de son Prophète Mohammed qui lui ordonna « d'avancer et d'accomplir son entreprise ».

Avait-il, comme certains de ses pairs, refusé les honneurs et les commandements à seule fin de se consacrer uniquement à ses dévotions ? Lui qui venait de l'occident du monde, parvenu si proche de la Mecque et de Médine, peut-être finit-il de choisir d'y demeurer, abandonnant tout pour mener une vie de piété et tenter de rester un homme pur ?

Appendice : Ibn Khaldoun écrit (Berbères T1, p.345 et T2, p.136) « L'invasion de l'Espagne eut lieu en l'an 92 de l'hégire 710-711 de J.C. sous le commandement de Tarec Ibn Ziad… Un grand nombre de Berbères (guerriers et cheikhs) allèrent combattre les infidèles… dans
une conquête dont on ne vit jamais la pareille ». Après leur « première victoire remportée au Guadalète les Berbères musulmans soumettront la quasi-totalité de la péninsule en 714; ils s'y fixèrent et, depuis lors, les Berbères du Maghreb sont restés fidèles à l'Islam ».

Des historiens modernes ont tenté d'expliquer « la rapidité et la facilité de la conquête musulmane de l'Espagne en s'attardant sur la situation générale qui caractérisait le pays avant 711 : à l'évidence, les gens supportaient très mal le système de gouvernance de l'époque ; de plus, les révoltes sociales ou religieuses, les luttes mutuelles, le plus souvent acharnées les avaient appauvris. Ainsi les conquérants berbères musulmans se fondirent rapidement au sein de cette société autochtone dans laquelle ils s'implantèrent, veillant sur le respect des traditions religieuses chrétiennes et judaïques existantes »….

« Ce sont donc les Berbères, tolérants par nature, qui portèrent l'Islam en Espagne et en Sicile…de sorte que très vite finit de s'élaborer une civilisation syncrétique qui s'étendit sur l'ensemble du territoire musulman »….

Dans un ouvrage consacré à l'Espagne, paru dans la collection Life en 1961, l'écrivain anglais Hugh Thomas souligne que ce pays, conquis par Tarec Ibn Ziad, « devint le centre artistique et commercial de toute la région méditerranéenne… Aux IX ème et X ème siècles Cordoue était une ville de 113.000 maisons, 700 mosquées, 300 bains publics (hammams) ; les rues étaient pavées et l'eau était amenée par des tuyaux jusqu'aux maisons. La bibliothèque royale contenait 400.000 ouvrages et l'université de Cordoue disposait d'écoles de médecine, de mathématiques, de poésie, d'astronomie, de théologie…»

En hommage à Tarec Ibn Ziad nous avons pris soin de mettre en valeur la dimension historique de ce grand personnage, à travers les textes d'auteurs qui ont retracé le parcours fabuleux du héros oulhaçi.
Assurément, il a oeuvré par dévouement à la cause de Dieu, de sa religion et de Son Prophète Mohammed mille fois béni, ainsi que pour la grandeur et la gloire de sa nation.

Dans le même esprit nous prenons du plaisir à conclure par un passage autrement célèbre de notre maître Abderrahmane Ibn Khaldoun ( Berbères T1, pp. 199 et 200 ) « … citons ensuite les vertus qui font honneur à l'homme et qui étaient devenues pour les Berbères une seconde nature : leur empressement à s'acquérir des qualités louables, la noblesse d'âme qui les porta au premier rang parmi les nations, les actions pour lesquelles ils méritent les louanges de l'univers ! »
Merci de nous avoir rappeler nos victoires









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قديم 2014-09-25, 23:58   رقم المشاركة : 7
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The Arrow
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merciii, oui ce fut un grand homme










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قديم 2014-11-09, 09:30   رقم المشاركة : 8
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eagle01
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merci pour tarik ibn zied










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قديم 2015-08-11, 12:47   رقم المشاركة : 9
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Lyes ABC
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merciiiiiiiiiiiiii










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قديم 2018-05-25, 15:46   رقم المشاركة : 10
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HAMMDEN
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Gloire a tous nos Martyrs










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قديم 2019-01-12, 19:04   رقم المشاركة : 11
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Brahim zz
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berbere, héros, illustré, tarik, ziad

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